Né vers 1847, voyageur de commerce, marchand de journaux, anarchiste de Seraing (Belgique).

Le 18 mars 1886, jour du meeting anarchiste liégeois de la place Delcour, Thomas Jason, se trouvait, dans le courant de l’après-midi, au cabaret Deville, à Flémalle, où il prodiguait des conseils aux ouvriers qui s’y trouvaient réunis. Il les engageait à s’associer, à se cotiser et à acheter des revolvers et de la dynamite.

Jason se rendit à Liège avec manifestants venus de Seraing. Il marchait à la tête du cortège, à côté du porteur du drapeau rouge.

Après avoir assisté au meeting, il se remit à la tête du cortège et fut rencontré dans différents endroits de la ville, notamment au coin de la rue du Pont-d’Avroy et du boulevard de la Sauvenière, où on le vit enfoncer la vitrine du Grand Café des Boulevards, à l’aide de la hampe du drapeau.

Jason était, parait-il, un des meneurs les plus exaltés et les plus dangereux du bassin de Seraing.

Le 22 mars 1886, à deux heures, avait eu lieu à Seraing, salle Legrand, un meeting organisé par le groupe anarchiste de Seraing et des environs. La salle était comble. Le conseiller communal Leemans et Jason, prenaient la parole et conseillèrent le calme. Au sortir du meeting, la foule eut maille à partir avec les gendarmes et les lanciers. Des coups de revolver furent échangés. Un cheval s’abattit, frappé d’une balle.

Le tribunal l’avait condamné au mois d’avril 1886, à six mois de prison et à une amende de deux cents francs pour sa participation aux émeutes du 18 mars.

Le 11 septembre 1886, vers 17 heures, un meeting avait été tenu à Seraing dans une salle rue du Molinay, l’ordre du jour portait : « La commission du travail devant les ouvriers ».

Les orateurs anarchistes tous étrangers à la commune, sauf Jason, auraient été hués et sifflés énergiquement par l’auditoire, selon une lettre assez partiale du bourgmestre de la ville.

Le commissaire de police de Seraing, pour empêcher Jason d’assister une réunion anarchiste en octobre 1886 , lui avait envoyé l’ordre de se constituer prisonnier pour purger sa condamnation.

Le 1er novembre 1886, Ferdinand Pintelon, gérant du journal anarchiste la Liberté écrivait à Wysmans, à propos de sa diffusion à Seraing : « Je commencerai par te dire qu’il serait de toute utilité que le dépôt du journal reste chez Jason, sa femme ne vit plus que pour notre cause et propage sans relâche, ainsi que le journal les idées anarchistes dans la masse, il serait ainsi de toutes nécessité que le colis arrive au plus tard le samedi matin, pour faciliter la vente car les vendeurs de journaux en prendraient davantage s’ils arrivaient plus tôt, ils pourraient mieux les vendre à la sortie des ateliers Cokerill, les samedis à 3h1/2 parce que la paie se fait tous les samedis pour la moitié des ouvriers et le travail cesse à 3h1/2. Beaucoup demandent le journal et (il) n’est pas arrivé. : « on l’a reçu seulement à la gare à 4h1/2 samedi dernier ».

Fin décembre 1888, à la suite de l’attentat commis contre la propriété de M. Nicolas François, chef de service aux établissements Cockerill à Seraing, des perquisitions étaient pratiquées par la gendarmerie et la police chez différents anarchistes à Jemeppe, à Flémalle-Grande, à Ougrée et à Seraing. Une visite chez le marchand de journaux Jason n’avait amené la saisie que du Catéchisme révolutionnaire et de lettres particulières.

SOURCES :

La Meuse 12 avril 1886 et 28 décembre 1888 − Archives de Bruxelles − POL 177− Le Révolté 16 octobre 1886 − Journal de Bruxelles 29 décembre 1888 − Archives de la Sûreté publique à Liège, XIV A 203.