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Archives de Catégorie: Les anarchistes au comptoir de l’injustice

Lambert Hansen condamné à 3 mois de prison pour détention d’explosifs, par le tribunal correctionnel de Liège (Belgique). 4 janvier 1889

03 mardi Jan 2023

Posted by fortunehenry2 in Les anarchistes au comptoir de l'injustice

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Lambert Hansen, dit Borguet, l’ouvrier mineur d’Ougrée, chez lequel la gendarmerie a découvert de la dynamite et d’autres matières exploosives, a comparu hier devant le tribunal correctionnel.

Le 15 décembre, Hansen parlant dans un meeting à Seraing, avait dit à l’assemblée : « Formez des groupes de huit à dix, vous trouverez un homme pour vous instruire et vous dire ce que vous avez à faire de la dynamite, ce qu’on ne peut dire ici à cause des agents et des gendarmes.

Le 25, une cartouche de dynamite faisait explosion devant la demeure de M. François à Seraing, et, le lendemain, la gendarmerie, procédant à des visites domiciliaires, découvrait chez hansen, à Ougrée, un paquet renfermant une cartouche de dynamite et des matières qui furent soumises à l’examen de M. Davreux, capitaine d’état-major de l’artillerie. Cet expert les a désignées comme suit : azote de potasse, fulminate de mercure, lance à feu, cylindre incendiaire, cartouche de poudre comprimée, un mélange de nitro-glycérine avec un fulmi-paille, des tubes en verre, et dans l’un d’eux des traces de fulminate, matière qui sert à charger les capsules à l’aide desquelles on fait détonner la dynamite.

M. le capitaine Davreux déclare qu’il n’y avait pas de glycérine, indispensable pour fabriquer de la dynamite, mais qu’avec les autres matières, on pouvait fabriquer d’autres explosifs.

La gendarmerie avait également saisi chez Hansen une brochure dans laquelle est indiquée l’art de fabriquer la dynamite.

M. le capitaine Davreux estime qu’à l’aide des renseignements fournis par cette brochure on aurait pu fabriquer de la nitro-glycérine, mais non du fulminate de mercure et qu’on aurait pu, à l’aide des matières saisies, fabriquer d’autres explosifs dangereux.

Hansen a donné les explications suivantes sur la possession des objets saisis chez lui : il aurait trouvé la cartouche de dynamite et les autres matières, sauf le fulminate de mercure, sous le pont d’Ougrée, un soir que, revenant de Tilleur, il y était descendu pour satisfaire un besoin. Un homme qui se trouvait là, s’était enfui à sa vue et avait laissé tomber en fuyant, un paquet qu’il avait ramassé et qui contenait les substances trouvées dans sa demeure.

Quant au fulminate de mercure, un ami l’a déposé chez lui. C’est le même ami qui lui a prêté la brochure dont nous avons parlé. Il refuse de faire connaître son nom.

Hansen nie avoir tenu au meeting de Seraing les propos qu’on lui impute. Il aurait dit à l’assemblée de se méfier d’un mouchard, un nommé Rouhette, qui offrait dans le bassin montois, de la dynamite aux ouvriers, ajoutant que, s’il lui en présentait, il refuserait ou rosserait l’individu. Mais les officiers de police présents au meeting nient qu’il ait parlé ainsi ; ils affirment, au contraire, qu’il a tenu les propos que nous avons rapporté ci-dessus.

M. Demarteau, substitut, a requis l’application d’une peine sévère contre Hansen, qu’il a dit être un agent actif du parti socialiste et anarchiste et un très dangereux agitateur.

Me Heuse, défenseur, a prié le tribunal de ne pas se montrer plus sévère pour Hansen, qui a de très bons antécédents, que pour les prévenus de délits de l’espèce, qu’il a condamné jusqu’à présent à l’amende. Hansen, a dit l’honorable défenseur, n’est pas l’auteur de l’attentat commis chez M. François ; c’est établi ; il n’est pas démontré que cet auteur ait assisté au meeting de Seraing ; il ne faut donc pas, à raison de cet attentat, user de sévérité exceptionnelle vis à vis de l’inculpé.

La Meuse 5 janvier 1889

***********************

Ougrée. — Le 25 décembre dernier, une cartouche de dynamite fut placée sur le seuil de la maison de l’un des chefs de service de la société Cockerill François.

L’explosion ne produisit que des dégâts maternels peu importants; mais une grande émotion s’empara de la classe bourgeoise en même temps que nous en profitions pour faire de la propagande. Des perquisitions eurent lieu chez les anarchistes les plus militants de notre bassin et amenèrent la découverte au domicile de Hansen, de quelques cartouches et autres engins explosibles ou incendiaires. On arrêta donc notre compagnon à son retour de la houillère. Le malheur, c’est qu’ils ne savait pas l’explosion et, par conséquent, ne put se mettre en garde contre les sergots.

On saisit, en outre, chez lui, une grande quantité de vieux journaux : des Révolte, des Ça Ira, quelques brochures et un Indicateur anarchiste.

Le jour d’avant, à Noël, dans un meeting, Hansen avait préconisé la formation de groupes d’action et avait dit être à la disposition de tout compagnon qui voudrait s’instruire dans le maniement des explosifs; du moins, c’est la version de dame Thémis. Il a donc passé devant la correctionnelle de Liège sous l’inculpation d’avoir détenu chez lui des matières explosibles dans un but criminel. »

Il avait facilement pu prouver son alibi, quant la participation à l’explosion. Malgré l’impossibilité de le condamner autrement qu’à de l’amende, si on avait suivi la loi, le tribunal lui a octroyé 3 mois de prison et 100 francs d’amende.

Son avocat lui ayant proposé un recours en grâce, il refusa avec indignation, disant qu’il ne reconnaissait pas aux bourgeois le droit de le condamner et par conséquent celui de lui faire grâce. Son attitude devant le tribunal fut très énergique et a fait une propagande énorme.

La Révolte 4 février 1889

Lire le dossier : Les anarchistes dans la province de Liège (Belgique)

Gustave Mathieu condamné à 4 mois de prison par le tribunal correctionnel de Vervins (Aisne). 27 octobre 1893

03 lundi Oct 2022

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SAINT-MICHEL. — L’anarchiste Mathieu, qui avait été acquitté par la Cour d’assises de l’Aisne devant laquelle il avait comparu sous la prévention de vols qualifiés commis à Saint-Michel, a été condamné aujourd’hui à 4 mois de prison par le tribunal correctionnel de Vervins, ou il comparaissait pour rébellion à la gendarmerie le jour de son arrestation à Saint-Michel. Mathieu s’est défendu lui-même avec une grand facilité.

Journal de la ville de Saint-Quentin 27 octobre 1893

Lire le dossier : Les anarchistes de l’Aisne

L’anarchiste Massey, de Saint-Quentin, condamné à deux mois de prison, par la cour d’assises de l’Aisne, pour outrage à l’armée. 7 août 1893

02 dimanche Oct 2022

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Cour d’assises de l’Aisne – Un anarchiste et l’armée. Condamnation.

Laon, 7 août. D’un correspondant. La cours d’assises de l’Aisne à condamné l’anarchiste Massey, de Saint-Quentin, à deux mois de prison pour outrages à l’armée en la personne du général Dodds, dans une réunion publique.

Massey avait prononcé ces paroles : « Honte à ceux qui jettent des fleurs sous les pas d’un assassin ! »

Il avait été déjà condamné, en novembre 1890, pour excitation de soldats à la révolte contre leurs chefs.

Le Matin 8 août 1893

Lire le dossier : Les anarchistes de l’Aisne

L’anarchiste Henri-Charles Dubois de Saint-Quentin, condamné à deux ans de prison pour fabrication de fausse monnaie, par la cour d’assises de l’Aisne. 6 février 1893

01 samedi Oct 2022

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Cour d’Assises de l’Aisne

Présidence de M. PINSON

Conseiller à la Cour d’appel d’Amiens.

Audience du 6 février 1893

1ère Affaire. — Fausse monnaie

Le nommé Dubois Henri-Charles, né le 5 mars 1872, à Saint-Quentin, ouvrier brodeur, demeurant à Saint-Quentin, a été mis en accusation et renvoyé devant la Cour d’assises de l’Aisne, comme prévenu de fabrication et de tentative d’émission de fausse monnaie.

Acte d’accusation

Vers la lin du mois de septembre 1892, la police de Saint-Quentin apprenait que Dubois Henri, âgé de 20 uns, ouvrier brodeur, se livrait à la fabrication de la fausse monnaie. Le 30 septembre, une perquisition faite au domicile de sa mère amenait la découverte des objets suivants : Une casserole en fer blanc, contenant du plomb et de l’étain fondu ; une cuiller en fer, présentant, parmi des bavures de métal, deux pièces de 0 fr. 50 centimes imparfaitement imitées et une troisième, complètement détachée du talon et ébarbée ; enfin, dissimulé sous des chiffons, un moule en plâtre, pour la fabrication de pièces d’argent de 0 fr. 50 centimes à l’effigie du roi Victor-Emmanuel, et au millésime de 1807. On trouva aussi, deux feuillets de plomb de forme carrée, sur la face interne desquelles apparaissait l’empreinte d’une pièce de cinq centimes.

A la suite de cette perquisition, Dubois fut arrêté. Depuis quelque temps, l’accusé s’essayait à la fabrication de monnaie, et il était parvenu, après quelques tâtonnements, à composer le moule en plâtre qui a été saisi chez sa mère.

Le 22 septembre 1892, Dubois tenta d’émettre l’une des pièces fabriquées. Ayant rencontré, sur une des promenades de Saint Quentin, le nommé Fruy, un de ses camarades, il lui remit une pièce de cinquante centimes, en l’invitant à la faire passer. Fruy prit la pièce, l’examina, et la lui rendit sans en avoir fuit usage.

Dubois proteste contre l’accusation dont il est l’objet. Il prétend avoir trouvé le moule à Saint-Quentin, dans la vue, et il dit ne s’en être servi qu’a titre d’expérience. Il nie également avoir chargé Fruy de mettre en circulation la pièce fausse à l’effigie de Victor-Emmanuel.

L’accusé travaille rarement ; à Saint-Quentin, il prend part aux réunions du parti anarchiste, il colporte les journaux. Il s’est fait remarquer par la violence; de son langage et l’énergie de son caractère. Il entretenait des relations avec les anarchistes militants de Paris et d’Argenteuil, et il a séjourné, à plusieurs reprises, dans ces deux villes, vivant dans l’intimité d’individus professant les mêmes idées que lui et ne se livrant à aucun travail suivi.

Interrogatoire

M. le président. — Vous n’avez pus encore 21 ans, les renseignements fournis sur votre compte ne vous sont pas favorables.

R. Je proteste,je n’ai jamais fait de propagande anarchiste.

D. Il n’est pas question de cela pour l’instant. On dit que vous ne travaillez pas régulièrement. Vous avez quitté Saint-Quentin, vous êtes allé à Paris et à Argenteuil. R. Je n’avais pas de travail à Saint-Quentin, je suis allé en chercher ailleurs.

D. Pendant votre séjour à Argenteuil, n’avez vous pas fabriqué de la fausse monnaie ? R. Non. Monsieur.

D. Vous savez pourquoi je vous demande cela. On s’aperçut pendant votre séjour, que des fausses pièces circulaient à Argenteuil.

R. Je n’en suis pas l’auteur.

D. Vous rentrez à Saint-Quentin au mois de juillet, vous n’avez pas trouvé de travail, et vous avez vendu le Père Peinard. C’est avec ces ressources que vous avez pu vivre pendant quel que temps ?

R. Oui, monsieur.

D. Pendant les loisirs que vous laissait la vente de vos journaux, vous avez fabriqué de la fausse monnaie.

R. Non, monsieur.

D. Vous l’avez cependant avoué.

R. J’en ai fabriqué, mais c’était à titre d’expérience.

D. Vous avez cependant confié une de cos pièces à un nommé Fruy, en l’engageant à l’utiliser.

R. C’est une vantardise bête et fausse de sa part.

D. Ce qui est plus grave, on découvrit chez vous tout un appareil destiné à la fabrication de la fausse monnaie. Vous reconnaissez que cela vous appartenait.

R, Oui, monsieur.

D. Où avez-vous pris tous ces objets, notamment le moule ? Je l’ai trouvé, monsieur, je n’aurai su le fabriquer.

D. Vous avez cependant donné à deux de vos camarades des explications très détaillées sur la fabrication du moule et sur la fonte des pièces?

R. C’est une supposition que nous nous sommes fait.

L’accusé dit que c’est en causant qu’ils furent amenés à chercher comment on fabriquait les moules pour la fonte des pièces.

Audition des témoins

M. Vivier des Vallons, commissaire central, à Saint-Quentin, dit de quelle façon il a été amené à faire chez l’accusé une perquisition qui amena la découverte d’ustensiles destinés a fabriquer des pièces de cinquante centimes.

Dubois, dit M. le commissaire, est un habitué des réunions anarchistes; il ne s’est pas, d’ailleurs, fait plus remarquer que ses compagnons politiques.

M. Durot, ingénieur-chimiste, à Saint-Quentin, qui a fait l’analyse des fausses pièces, dit que leur composition est exactement semblable au métal saisi chez l’accusé. Cette matière composée d’antimoine, étain et plomb, sert dans le commerce à fabriquer des couverts, sucriers, etc., en métal imitant l’argent.

Fruy Achille, de Saint-Quentin, dit que Dubois lui a remis, le 22 septembre, une fausse pièce en l’engageant à la faire passer à un manège de chevaux de bois. L’accusé, dit le témoin, lui a dit aussi par quels procédés on arrivait à fabriquer les moules et à fondre de la fausse monnaie.

L’accusé. — J’ai fait une supposition sur la manière dont on fabrique les moules, mais je n’ai pas confectionné le moule.

Le témoin. — Il m’a dit qu’il avait un moule, il ne m’a pas dit s’il l’avait trouvé ou s’il l’avait fabriqué.

On le voit, Dubois prétend toujours qu’il a trouvé le moule découvert chez lui, et qu’il a fondu quelques pièces uniquement à titre d’expérience.

Après réquisitoire de M. Leroy, substitut du procureur de la République, Me Garnier, du barreau de Laon, présente la défense de l’accusé. Il reprend le système constamment opposé par son client à l’accusation, à savoir que Dubois n’a jamais eu l’intention formelle de fabriquer de la fausse monnaie, qu’il n’en a jamais pour son compte mis en circulation, et qu’il n’a été mû que par un sentiment de curiosité et de recherche, qui lui vint à l’esprit après qu’il eut trouvé le moule.

Quatre questions sont posées au jury dont le verdict est négatif sur les questions principales de fabrication et d’émission de fausse monnaie, et affirmatif sur les questions subsidiaires de fabrication et d’émission de fausse monnaie étrangère, les pièces de monnaie trouvées chez l’accusé étant à l’effigie de Victor-Emmanuel.

Le défenseur demande en faveur de son client l’application de la loi Bérenger.

La Cour condamne Dubois à deux ans de prison et 100 francs d’amende.

Journal de la ville de Saint-Quentin 8 février 1893

Lire le dossier : Les anarchistes de l’Aisne

Fortuné Henry condamné par défaut par la cour d’assises de l’Aisne. 19 novembre 1892

27 mardi Sep 2022

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Audience du 19 novembre.

1ère Affaire.— Fortuné.

Le nommé Henry, dit Fortuné Jean-Charles-Fortuné, né le 21 août 1869, à Limeil-Brévannes, sans profession, demeurant à Paris, quai de Valmy,|n° 7, a été mis en accusation et renvoyé devant la Cour d’assises de l’Aisne, comme prévenu de provocation directe au meurtre non suivie d’effet.

A l’ouverture de l’audience, le compagnon Fortuné comparait conduit par les gendarme, Fortuné a été, en effet, arrêté à Bourges, à la suite d’une peine à quatre mois de prison à laquelle il a été condamné par le tribunal correctionnel de cette ville pour avoir outragé le commissaire de police et les agents dans une réunion publique. Le prévenu Dupont qui doit comparaître après Fortuné, ne répond pas à l’appel de son nom, prononcé à haute voix, à plusieurs reprises, dans la salle d’audience, par l’huissier de service.

M. le président dit à Fortuné que s’il a des exceptions d’incompétence à faire valoir, qu’il le fasse avant le tirage au sort du jury.

— J’ai des conclusions à déposer, dit Fortuné, pour que la Cour d’assises se déclare incompétente.

Et il donne lecture de ses conclusions qu’il a préalablement écrites.

Ces conclusions portent sur cinq points :

1° Comme anarchiste, il ne reconnaît pas les lois ;

2° Les magistrats portent un costume spécial ; ils sont entourés de la force armée et entourés d’un appareil scénique destiné à faire impression sur les jurés et qui place le prévenu dans un cas d’infériorité vis-à-vis de ses accusateurs ;

3° Les jurés sont sujets à se laisser influencer par les explosions de dynamite du boulevard Saint-Germain et du restaurant Véry. (Fortuné ignore ou feint d’ignorer la dernière explosion de la rue des Bons-Enfants.) Les jurés ont été émus par ces explosions qui ont jeté la panique et la peur dans le camp bourgeois. Ils peuvent, dans ces dispositions d’esprit, faire rejaillir sur lui l’acte commis par un autre, et ne peuvent juger avec impartialité.

4° Attendu qu’on ne peut être cause et partie et qu’il est, lui, l’ennemi des magistrats, des jurés et de tous ceux qui possèdent, attendu qu’on ne peut juger son ennemi, le jury est mis ainsi dans l’impossibilité de le juger;

5° Les arrestations nombreuses d’anarchistes faites en avril dernier ont été effectuées en violation de la loi, les citoyens poursuivis ont été mis ainsi hors la loi. Par conséquent, la loi n’atteint plus le prévenu.

Fortuné a ensuite longuement développé ses conclusions. Nous n’en retiendrons que quelques passages qui donneront une idée de ses théories.

Vous n’êtes pas placé dans les conditions nécessaires pour me juger ; il faudrait, dit Fortuné, que vous ayez souffert comme j’ai souffert, que vous ayez le même tempérament, il affirme ses convictions anarchistes et révolutionnaires. Vous avez en face de vous un révolutionnaire, un homme qui a mûrement réfléchi, et il préfère la peine qui le menace à une abdication de conscience.

Vous me condamnez avec des édits datant de plusieurs siècles, avec le code Napoléon. Or, ces lois, je ne les ai pas acceptées, je n’y ai pas souscrit. Avec ces lois vousavez constitué une société dont une partie a toutes les jouissances, tandis que les autres meurent de faim.

Fortuné passe à un autre ordre d’idées. Il fait en latin une citation de la Bible dont il a plusieurs feuillets dans son portefeuille : Le salut ne vient que du sang.

Qu’importe, dit Fortuné, que l’aurore qui doit se lever sur le monde soit rouge de sang si les lendemains sont meilleurs, si nous évitons les luttes fratricides de peuples à peuples, si nous sauvons des milliers de misérables de la misère.

A ce moment, M. le président lui fuit re marquer que ces paroles constituent un appel à la violence, l’avertit qui vient de com mettre un délit, et qu’il ne peut lui permettre de continuer sur ce ton.

Fortuné dit qu’il n’a pas l’intention de commettre un délit.

Ce que veulent les anarchistes, reprend Fortuné, c’est l’universalité des biens mis en commun. A cet égard, les jurés appelés à le juger ne peuvent être que ses ennemis, puisqu’il veut les déposséder de leurs biens.

Or, ces jurés ils ne peuvent le juger autrement qu’en ennemi. Si le jury était com posé de 12 anarchistes, est-ce que l’accusation ne les récuserait pas ?

Parlant de la force armée qui assiste les magistrats, Fortuné dit que ceux-ci font preuve d’une grande mansuétude à l’égard des anarchistes :

Si je possédais la force, dit le prévenu, je ne jugerais aucun bourgeois, je l’exécuterais.

M. le président lui fait observer à nouveau qu’il vient de commettre un délit, et que son devoir serait de le relever.

Fortuné déclare rétracter ses paroles. Finalement, il conclut à ce que la Cour se déclare incompétente.

M. Fouquier, procureur de la République, qui occupe le siège du ministère public, prend la parole. Dans un langage modéré, il dit qu’il n’a pas à entrer dans les considérations humanitaires qui viennent d’être développées avec une certaine habileté par le prévenu. Ce n’est pas dans une salle de prétoire que l’on peut débattre ces questions, il n’a à examiner que si la loi doit être appliquée. Cette loi, dit le ministère public, nous ne pouvons et ne devons la discuter.

Toutes les conclusions tendent à demander l’incompétence de la Cour. Or, Fortuné a reçu, dans le délai prévu par la loi, notification d’avoir à comparaître devant la Cour d’assises ; le délai est de cinq jours avant le jour de la comparution.

C’est dans ce délai qu’il devait faire par venir à la Chambre des mises en accusation à Amiens ses conclusions d’incompétence. Il est trop tard aujourd’hui. Pour ce motif, ses conclusions doivent être rejetées.

La Cour, après quelques minutes de délibération, se déclare compétente et décide de passer outre aux débats. Fortuné déclare alors faire défaut, et quitte la salle escorté par les gendarmes qui l’ont réintégré à la prison.

Le tribunal procède ensuite à toutes les formalités qui accompagnent les arrêts rendus par défaut. Le greffier donne lecture de l’arrêt renvoyant Fortuné devant la cour d’assises de l’acte d’accusation, ainsi que la citation notifiée au domicile du prévenu d’avoir à comparaître devant la Cour d’assises.

Voici l’acte d’accusation.

Acte d’accusation

A la date du 6 août dernier, eut lieu, à Saint-Quentin, une réunion publique, organisée par le parti anarchiste. Commencée a 9 heures, la séance se terminait à 10. L’auditoire composé de 300 personnes environ, comprenant des femmes, des garçons de 12 à 16 ans, un certain nombre d’anarchistes et des ouvriers. Le nommé Ballenghiu prononça, tout d’abord, un discours d’une violence mitigée, mais après lui, le nommé Henry, dit Fortuné, fit entendre les paroles suivantes qui constituent l’excitation la plus directe et la plus brutale, au meurtre: « Supprimez bourgeois, capitalistes, patrons, commissaires de police, députés, etc., etc… Je vais commettre de nouveaux délits, mais devrais-je être condamné à deux ans, je recommande de faire comme à Decazeville, où l’on a jeté le contremaître Watrin par la fenêtre. Il faut prendre le patron et lui ouvrir le ventre, en ouvrir ainsi trois ou quatre et les ouvriers seront maîtres. Supprimez ainsi en les ouvrant un certain nombre de patrons; et le patronnat donnera son compte. Il ne faut pas pérorer, mais agir. Lorsqu’un homme vous frappe d’un coup de pied, si vous n’êtes pas assez fort, prenez une lance et ouvrez-le ; faites-en autant du bourgeois qui supprime votre travail. Tout homme doit jouir en vivant ; il faut supprimer ceux qui pensent le contraire. S’il y a des fainéants qui livrent leur femme à la prostitution, c’est les bourgeois qui en sont cause et qu’il faut supprimer. Mort aux voleurs, a mort aux assassins de Fournies, du Tonkin, du Dahomey, policiers, commissaires de police, et tous ceux qui, à un degré quelconque, sont vendus. »

Ces provocations trouvèrent des applaudissements. Elles sont familières à l’accusé. Dès l’âge de 20 ans, il se signalait par la violence de ses opinions politiques ; mais depuis une année environ, l’exaltation de ses idées n’a plus de bornes, A peine âgé de 23 ans, Henry est devenu un des agitateurs anarchistes les plus dangereux. Il fait métier de prêcher dans les milieux ouvriers, le meurtre et la haine des classes. Il est poursuivi par plusieurs parquets.

Ministère public : M. Fouquier, procureur de la République.

Un témoin, le commissaire de police qui assistait à la réunion anarchiste du 6 août, est entendu.

Après quoi, la Cour condamne Fortuné à deux ans de prison et 500 francs d’amende.

Journal de la ville de Saint-Quentin 22 novembre 1892

Lire le dossier : Les anarchistes de l’Aisne

Pol Martinet condamné à un an de prison par la cours d’assises de l’Aisne. 12 mai 1892

22 jeudi Sep 2022

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Cour d’Assises de l’Aisne Présidence de M. WEHEKIND, conseiller à la Cour d’appel d’Amiens. Audience du 11 mai 1892

Audience du 12 mai

Affaire Martinet

L’anarchiste Martinet,qui avait été condamné par défaut à la précédente session des assises, revient aujourd’hui pour être jugé contradictoirement. L’accusé, reprenant un thème qui lui est familier, commence par élever des cas d’incompétence et de nullité. Il prétend, par exemple, que la liste des jurés ne lui u pas été notifiée dans le délai légal voulu, et il en conclut que tout ce qui a été fait contre lui devient dés lors nul de plein droit.

Il trouve une nouvelle cause de nullité dans le libellé de l’arrêt de renvoi et l’acte d’accusation qui lui ont été communiqués. L’acte d’accusation ne contiendrait pas, en effet, la date de l’arrêt rendu par défaut en février dernier et la prescription serait dès lors acquise.

Il y a enfin un troisième moyen de nullité, d’après Martinet, on aurait interverti ses prénoms, et les pièces de procédure porteraient Paul Pierre au lieu de Pierre Paul.

M. le Procureur de la République repousse ces moyens.

Il n’y a pas de doute sur la personne, dit-il, et l’interversion des prénoms n’a aucune importance juridique.

En second lieu les notifications ont été faites à la personne même de l’accusé Martinet détenu à Sainte-Pélagie ; quant à la date de la notification, elle est d’accord avec une jurisprudence constamment établie par la Cour de cassation.

Enfin le fait par l’arrêt de renvoi de ne pas mentionner la date d’un jugement par défaut, n’entraîne pas la prescription, alors que les actes de procédure qui se sont successivement produits, n’ont pas un seul instant interrompu l’action judiciaire dirigée contre l’accusé.

Après une réplique de M. Martinet qui déclare persister dans ses moyens, la Cour se retire pour en délibérer.

La délibération dure plus d’une heure. La Cour rend enfin un arrêt aux termes duquel Martinet est déclaré mal fondé en ses réclamations et ordonne qu’il sera passé outre aux débats.

Il est alors procédé au tirage au sort du jury. Cette opération faite, l’ordre des assises est repris.

2e Affaire. — Provocation au meurtre

Le nommé Martinet, Paul, Pierre, né à Loudun, le 5 mai 1854, se disant publiciste et directeur de journaux l’Arme et le Moniteur des Arts et de l’Industrie, demeurant à Paris, rue Belhomme, 15, a été mis en accusation et renvoyé devant la Cour d’assises de l’Aisne, comme prévenu de provocation aux crimes de meurtre et d’iucendie.

Acte d’accusation

Le 23 mai 1891, vers 9 heures un quart du soir, eut lieu à Saint-Quentin dans l’enceinte du Cirque, une réunion publique, 1.000 personnes environ assistaient a cette réunion. Plusieurs discours furent prononcés ; ils renfermaient tous des attaques contre l’autorité et la société. Le nommé Martinet, se disant anarchiste et résidant à Paris, prit à sort tour la parole et s’exprima en termes exceptionnellement violents, dont voici les principaux passages de son discours :

« Et puisqu’il est vrai qu’un agent de police a giflé, flagellé un jeune homme de 15 ans, qu’on l’attende au coin d’une rue, qu’on lui fasse son affaire et qu’il meure, à celui qui l’aura tué, je dirai : « Viens, je te salue ».

« Aujourd’hui, il faut tuer le sergent de ville qui a poursuivi un ouvrier, armé de son revolver, tordre le cou au sous-préfet et brûler l’Hôtel de Ville, nous ne pouvons le faire ce soir, car nous n’avons pus la force voulue. »

« En ce moment, dans le Midi, tous les députés, sénateurs, membres du clergé et d’autres vont s’agenouiller et s’aplatir devant Carnot, cette bête, et devant Constans ; que quelqu’un pénètre au milieu de ces punaises et lance une matière explosible qui puisse donner la mort au plus grand nombre possible et plus on en fauchera et on rira, et à celui qui l’aura fait, je dirai : « Viens, je te salue ».

« Et mort en même temps aux capitalistes ; plus on en tuera, mieux ça vaudra. »

« Vous malheureux, vous ne serez jamais assez inexorables ; et vous riches, vous ne serez jamais assez frappés ».

Les excitations de Martinet ne furent heureusement pas écoutées et la réunion se dispersa, vers onze heures, sans incident.

Martinet a des antécédents judiciaires déplorables, il a encouru de très nombreuses condamnations pour vol, abus de confiance, outrages aux bonnes mœurs, cris séditieux, coups volontaires et provocation à attroupement. Depuis quelques années, il est mêlé activement au mouvement révolutionnaire, il préconise les théories anarchistes les plus violentes, la révolution à main armée, l’emploi de la dynamite. Il publie des écrits et des journaux excitant à la révolte, mais il est sans conviction, comme sans probité ni moralité.

(Journal de L’Aisne).

De notre correspondant spécial de Laon: L’affaire Martinet revient à 4 heures 1|2.

M. le Président: Vous avez déjà été condamné huit fois. Reconnaissez vous avoir prononcé les paroles qui vous sont imputées par l’acte d’accusation ?

R. — J’ai fait le tableau des évènements de Fourmies ; j’ai ajouté que des actes de cette nature étaient seuls capables d’inspirer des paroles violentes telles que celles que l’on rencontre dans Germinal, dans les Mauvaises Fenêtres de Catulle Mendès. J’ai cité ces paroles, ces poésies et on à dit que c’était moi qui parlai alors que je ne faisais que citer des auteurs ; tel sera le fond de ma plaidoirie.

M. le président. — Alors nous allons d’a bord procéder à l’audition des témoins.

Audition des témoins

M. le commissaire de police de Saint-Quentin — J’étais à la réunion du Cirque du 23 mai 1891. Après Renard, actuellement marchand de vins â Fourmies, Martinet a pris la parole et a tenu les propos incriminés. M. le commissaire récite alors, mot pour mot, ces propos. Martinet, ajoute-t-il, a bien parlé en son nom ; il n’a point cité d’auteurs.

D. — Accusé, vous n’avez rien â dire sur celte déposition ?

Martinet. — Le témoin affirme-t-il, d’une façon positive, que c’est moi, Martinet, qui ai invité l’ouvrier à tordre le cou à un sergent de ville ?

Le témoin. — Oui. Un orateur précédent a bien parlé à peu près dans les mêmes termes, mais les paroles incriminées sont bien de Martinet.

L’accusé. — Est ce moi, Martinet, qui ai dit que les sergents de ville avaient flagellé un jeune homme de 15 ans qu’ils avaient mis tout nu une fois au poste?

Le témoin — Oui.

L’accusé. — Alors, je suis obligé de constater que le témoin est en désaccord avec son propre rapport, que j’ai là sous les yeux. D’après lui, c’est Renard qui a tenu les propos et non moi.

Le témoin. — Il y a un an que ces paroles ont été prononcées. Depuis, j’ai pu oublier quelques détails.

L’accusé. — Les jurés apprécieront cette flagrante contradiction. Est-ce moi maintenant qui ai dit que le parti capitaliste devait mourir et que plus on en faucherait, plus on rirait ?

Le témoin. — Oui, l’accusé l’a dit.

L’accusé. — J’ai récité des vers de Germinal. J’ai dit :

Plus on en fauchera.

Mieux ça vaudra.

Voilà la vérité.

Audition des témoins à décharge

Démoulin, homme de peine à Saint Quentin, affirme que Martinet n’a fait que citer Germinal. Quand à l’enfant fustigé par les sergents ville, c’est Renard qui en a parlé. Petit, brodeur à Saint Quentin, Laurando, maçon à Saint Quentin, qui tous deux assistaient d cette réunion, font la même déposition.

Réquisitoire

M. Fouquier, procureur de la République, rappelle d’abord les moyens employés par l’accusé pour reculer de plus en plus sa comparution devant MM. les jurés de l’Aisne. Il déclare qu’il est convaincu que Martinet a tenu ces propos. Pour lui, le rapport de M. le Commissaire fait foi. Ce rapport a été rédigé le jour même. De plus, quel intérêt, M. le Commissaire aurait-il d’accuser Martinet plutôt que Renard ? L’histoire de la citation de Germinal est une fable. Quelle analogie peut il y avoir entre la poésie en question et les faits qui ont eu lieu à Saint Quentin, au dire de l’accusé et dont celui ci a parlé ?

Sans dire un mot des théories anarchistes, il ne retient que le fait des provocations — dangereuses ; on l’a trop bien vu tout récemment. Il termine en exprimant la confiance qu’il a que MM. les jurés feront leur devoir.

Faites votre devoir et laissez faire aux dieux, dit-il.

La défense de Martinet

Martinet se défend très habilement, ménageant, comme pourrait le faire l’avocat le plus rusé, et la Cour et les Jurés ; fait un tableau de ses théories anarchistes, à lui Martinet — tableau fort séduisant ma foi, mais qui sort du domaine non de la réalité mais du vraisemblable.

A six heures, les débats sont clos. La question de culpabilité est posée aux jurés. Ceux ci répondent affirmativement, mais accordent des circonstances atténuantes à l’accusé.

Après délibération, la Cour condamne Martinet à un an de prison.

N. B.—Mathilde,la compagne de l’anarchiste Martinet, assistait à l’audience. Sa tenue a été fort convenable. Elle a pu être jolie fille, mais ses traits sont aujourd’hui très fatigués. On sait qu’à la Conciergerie. Martinet a le droit de la recevoir tout le jour. Ses chiens également, sont avec lui. Décidément, il y a du bon à Sainte Pélagie. Mois quelle comédie que tout cela !

Journal de la ville de Saint-Quentin 14 mai 1892

Lire le dossier : Les anarchistes de l’Aisne

Pol Martinet condamné à 15 mois de prison par la cour d’assises de l’Aisne. 1er février 1892

13 mardi Sep 2022

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Pol Martinet

Cours d’assises de l’Aisne

Audience du 1er février 1892

AFFAIRE MARTINET

Provocation au meurtre

Le nommé Martinet Paul-Pierre, né à Loudun, le 5 mai 1848, se disant publiciste et directeur des journaux L’Arme et le Moniteur des Arts et de l’Industrie, demeurant a Paris, rue Belhomme, 15, a été mis en accusation et renvoyé devant la Cour d’assises de l’Aisne, comme prévenu de provocation aux crimes de meurtre et d’incendie. Martinet répond à l’appel de son nom. C’est un homme jeune, de physionomie intelligente et vive. Son attitude est des plus correctes. Il prend place non pas au banc des prévenus, mais à une table spéciale qui est apportée au milieu du prétoire.

Il déclare décliner la compétence du Jury.

Son argumentation est la reproduction de celle qu’il a récemment produite à Paris :

1° Nul n’a le droit de juger son semblable ;

2° Les juges sent en désaccord avec les lois constitutionnelles, en portant des costumes surannés ;

3° La procédure doit être annulée, le prévenu n’ayant pas pu jouir en temps de son recours en Cassation.

On aura un échantillon de l’éloquence, très chaude et très vibrante de Martinet d’après l’aperçu suivant :

Si je suis coupable, le reste de l’humanité est coupable avec moi. Je suis un homme que ses parents n’aiment pas ; domestique du cheval de son frère. Sur 100 prisonniers, 80 n’ont pas fait ce pourquoi ils ont été condamnés, 10 ont bien fait de faire ce qu’ils ont fait et 10 n’ont pas pu faire autrement.

Qu’est-ce que je dis : l’homme est fait pour être heureux ; le mal est funeste à l’homme ; s’il le fait, c’est qu’il ignore ce qu’est le mal. Il faut donc que l’homme soit instruit — et pour cela il faut qu’il soit libre. Il faut détruire les gouvernements.

Vous-même, mes juges, vous êtes anarchistes.

M. le président.— Sans le savoir alors.

M. Martinet.— Vous êtes spitualistes. Vous croyez à Dieu au-dessous duquel vous rendez la Justice. Que ferait il ce Dieu ? Il refermerait ses bras dans une étreinte d’amour. Est-ce qu’au ciel on ne nous dit pas que l’égalité parfaite régnera avec l’absolue bonté ? — Donc, pour l’autre vie, vous êtes anarchistes.

La seule loi qui doive juger les hommes est la loi de solidarité.— Quand on n’y obéit pas, vous savez ce qui arrive : un gaillard bien musclé frappe son adversaire. Et a celui-là on n’applique pas la justice. M. Fouquier, procureur de la République, repousse les conclusions du prévenu, tendant à la déclaration d’incompétence. Il le fait en se bornant aux considérations juridiques. La Cour, après en avoir délibéré, conformément à la loi, rejette les conclusions de Martinet, se déclare compétente et dit qu’il sera passé outre aux débats. Martinet déclare que n’ayant pas cité ses témoins, il sera dans l’obligation de faire défaut si la cour ne veut pas renvoyer l’affaire à une autre session.

M. le président dit que ce n’est pas possible.

Martinet fait défaut et se retire.

La Cour jugeant alors sans l’assistance du jury, lecture est donnée de l’arrêt de renvoi et de l’acte d’accusation.

Acte d’accusation

Le 23 mai, vers 9 heures 1/4 du soir, eut lieu à Saint-Quentin, dans l’enceinte du Cirque, une réunion publique ; 1.200 personnes environ assistaient à cette réunion. Plusieurs discours furent prononcés ; ils renfermaient tous des attaques contre l’autorité et la société. Le nommé Martinet, se disant anarchiste et résidant à Paris, prit à son tour la parole et s’exprima en termes exceptionnellement violents, dont voici les principaux passages de son discours : « Et puisqu’il est vrai qu’un agent de police a gifflé, flagellé un jeune homme de 15 ans, qu’on l’attende au coin d’une rue, qu’on lui fasse son affaire et qu’il meure ; à celui qui l’aura tué je dirai : « Viens, je te salue.

Aujourd’hui, il faut tuer le sergent de ville qui a poursuivi un ouvrier, armé de son revolver, tordre le cou au sous-préfet et brûler l’Hôtel de-Ville ; nous ne pouvons le faire ce soir, car nous n’avons pas la force voulue.

En ce moment, dans le Midi, tous les députés, sénateurs, membres du clergé et d’autres vont s’agenouiller et s’aplatir devant Carnot, cette bêtes et devant Constans ; que quelqu’un pénètre au milieu de ces punaises et lance une matière explosible qui puisse donner la mort au plus grand nombre possible et plus on en fauchera plus on rira, et à celui qui l’aura fait, je dirai : « Viens, je te salue. »

Et mort en même temps aux capitalistes; plus on en tuera, mieux ça vaudra.

Vous, malheureux, vous ne serez jamais assez inexorables, et vous riches, vous ne serez jamais assez frappés. »

Les excitations de Martinet ne furent heureusement pas écoutées et la réunion se dispersa vers 11 heures, sans incidents.

Martinet a des antécédents judiciaires déplorables : il a couru de très nombreuses condamnations pour vol, abus de confiance, outrage aux bonnes mœurs, cris séditieux, coups volontaires et provocation à attroupement.

Depuis quelques années, il est mêlé activement au mouvement révolutionnaire ; il préconise les théories anarchistes les plus violentes, la révolution à main armée, l’emploi de la dynamite. Il publie des écrits ou des journaux excitant à la révolte, mais il est sans conviction, comme sans probité ni moralité.

M. le procureur requiert l’application de la loi (art. 23 et 24 de la loi le 1881). La Cour condamne Martinet à 15 mois d’emprisonnement, 500 francs d’amende et aux dépens. (Journal de l’Aisne).

Le Journal de Saint-Quentin 3 février 1892

Lire le dossier : Les anarchistes de l’Aisne

Gustave Mathieu condamné à 24 h de prison, pour avoir organisé une réunion anarchiste à Guise (Aisne) sans l’autorisation du maire. 25 octobre 1889

21 jeudi Juil 2022

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Justice de paix du canton de Guise

Audience du 25 octobre 1881

Une réunion publique a eu lieu dans la cour du sieur Lecrux, aubergiste, et ce, sans l’autorisation de M. le Maire. Le ministère public fait observer que cette réunion d’anarchistes présidée par Mathieu avait pour but de monter l’esprit aux électeurs pendant la période électorale. Il demande l’application de la loi. Le sieur Lecrux, invité à se défendre, déclare avoir loué sa cour au compagnon Mathieu et qu’il ignorait si ce dernier avait obtenu l’autorisation nécessaire pour faire une conférence, que, d’ailleurs, il n avait pas â s’occuper de cela.

Le tribunal renvoie le sieur Lecrux sans amende ni dépens et condamne Mathieu, absent, à 24 heures d’emprisonnement et aux dépens.

Le Journal de Saint-Quentin 3 novembre 1889

Lire le dossier : Les anarchistes de l’Aisne

L’anarchiste Devertus poursuit ses meetings, malgré une condamnation à un an de prison. 30 novembre 1887

20 mercredi Juil 2022

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Palais de justice de Laon.

Encore l’anarchiste Devertus

Nos lecteurs n’ont pas oublié après quelles longues et scandaleuses hésitations M. le procureur général Melcot, l’ami de l’ex-ministre Dauphin, se décida à déférer à la justice l’anarchiste Deverlus qui, dans une réunion publique tenue le 24 avril au Cirque de Saint Quentin, avait pu, librement et sans provoquer les protestations de la police indifférente, exciter les soldats à l’assassinat de leurs chefs, provoquer à l’incendie, au pillage et au meurtre. Condamné déjà deux fois pour complicité de vol et outrage aux agents, Devertus fut, malgré de semblables antécédents judiciaires, laissé en liberté provisoire. Il en profita pour se dérober à la première assignation qui lui fut adressée, et il ne consentit à comparaître devant la Cour d’assises de l’Aisne que le 14 novembre, c’est-à-dire plus de six mois après la perpétration du délit. Cependant ni les jurés ni les magistrats de la Cour n’éprouvèrent, pour ce dangereux énergumène, les sentiments découpable indulgence qu’il avait su inspirer à M. le procureur général Melcot. En dépit de son attitude hautaine et menaçante, Deverlus fut condamné à un an d’emprisonnement.

Douze jurés indépendants et libres avaient fait leur devoir et donné une première satisfaction à l’opinion publique justement indignée.C’était dès lors à M. le procureur général Melcot à faire le sien en assurant l’exécution d’un arrêt de justice, c’est-à-dire en signant l’ordre d’incarcérer Deverlus. Il n’en fit rien ; et, au mépris d’une condamnation dont il se souci comme d’un… bourgeois, Devertus promène en ce moment son éloquence de meeting en meeting. C’est ainsi qu on le trouve, vendredi, à Belleville, à la tribune de la salle Favié, « recommandant à » ses compagnons anarchistes de ne se « soulever que pour se mettre à la place » de ceux qui détiennent le pouvoir. » Conseil aussi franc que pratique.

Cette fois, le scandale de l’impunité égale le mépris que professe M. le procureur général Melcot pour les décisions de justice, et nous demandons si c’est à un dernier accès de clémence sénile que l’anarcliiste Deverlus doit encore la liberté, ou bien s’il n’a obtenu de la faiblesse de M. Melcot un sursis que pour lui permettre de prendre part aux meetings révolutionnaires, et conduire au pillage les bandes prêtes à descendre dans la rue. En tous cas, nous pouvons dire que, dès avant l’avènement des anarchistes au pouvoir, l’anarchie règne partout puisque les décisions de justice ne sont plus même respectées par ceux qui ont, de par la loi, charge de la faire exécuter.

Journal de Saint-Quentin 30 novembre 1887

Lire le dossier : Les anarchistes de l’Aisne

L’anarchiste Alphonse Bal assiste à son procès devant la cours d’assises de l’Aisne, tout en faisant défaut et se laisse condamner à un an de prison. 10 août 1887

10 dimanche Juil 2022

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L’affaire des anarchistes

Cette affaire, dont les débats devaient être des plus mouvementés et attirer les curieux au Palais de Justice, n’a présenté qu’un médiocre intérêt, pour cette raison que les inculpés Devertus, Massey et Bal ont jugé à propos de faire défaut.

Le rôle indique d’abord l’affaire de la réunion de Guise. Trois fois appelés par l’huissier de service, Devertus et Massey ne répondent pas.

M. le procureur Fouquier demande à la Cour de donner défaut contre ces deux accusés.

La Cour ordonne qu’il sera passé outre aux débats.

Après lecture des deux citations, qui relatent les faits connus de nos lecteurs, la Cour entend onze témoins. Le premier est M. Rohart, commissaire de police à Guise. Devertus, dépose-t-il, a dit : « Il faut supprimer les exploiteurs ! Si vous avez besoin d’argent, vous en aurez à l’aide d’une révolution. Si l’on vous donne des armes, tirez sur ceux qui vous les donnent. Prenez dans les magasins ce que bon vous semblera ! » Massey a excité le peuple au pillage. Il a dit qu’il ne fallait plus de police, plus de magistrature, plus d’armée; qu’il fallait couper les tôles qui dépassent.

Bray, garçon boulanger à Guise : Les inculpés ont excité au pillage et à l’émeute. Plus de soldats ! plus d’armée ont-ils dit.

— M. le président au témoin : Applaudissait-on cet odieux langage?

— Le témoin : Encore assez !

— M. le président: Avez-vous entendu Devertus faire l’apologie de Duval?

— Bray : Oui, Monsieur.

Alphonse Piette, clerc de notaire à Guise, a assisté, le 23 avril, à la réunion publique. Les orateurs ont dit qu’à la prochaine révolution on ferait mieux qu’en 1871 ; que cette lois la Banque de France serait dépossédée de ses capitaux. Ils ont aussi parlé de la ligue des anti-propriétaires, qui aide les anarchistes à déménager à la cloche de bois.

— M. le président : On criait bravo et personne ne protestait.

— Le témoin: Oui, Monsieur. Massey était le plus violent. Il a conseillé carrément le pillage et la désertion. On a ensuite chanté la Carmagnole. Je suis sorti de là écœuré, ajoute le témoin.

Filachet Jules, 20 ans, commis de perception à Guise : Devertus a dit qu’à la prochaine révolution, il fallait tuer tous les galonnés. Il a excité les ouvriers à déménager sans payer leur loyer, à piller, à s’emparer des fonds de la Banque de France. On applaudissait !

— M. le président: Celui qu’on applaudissait a été condamné à 4 mois de prison pour vol. Et il y a des gens qui vont applaudir de tels personnages.

Victor Follemaire, 24 ans, employé à Guise, déclare : Massey a prononcé un discours ordurier dans lequel il a insulté le drapeau français, injurié le Président de la République et toutes les autorités. Plus de loque tricolore ! s’est-il écrié.

Les témoins Anciaux et Lefèvre confirment les dépositions précédentes.

Doniot, 44 ans, directeur au Familistère : Devertus a fait l’apologie de Duval, qui, disait-il, a tout fait dans l’intérêt du parti anarchiste. Massey a dit que c’était une bêtise de se faire tuer pour un drapeau et que si l’on se battait, le mieux serait de déserter.

Leblond, clerc de notaire à Guise: Devertus a parlé contre les socialistes, disant que c’étaient des réactionnaires. Vous n’arriverez à avoir la bonne part, a-t-il ajouté, qu’en descendant dans la rue. Il ne faut plus de maîtres, de patrons, d’autorité.

M. le procureur de la République relève les trois chefs de provocation au vol, de provocation au meurtre et de provocation à la rébellion, plus, en ce qui concerne Massey, les offenses au Président de la République.

Il requiert les peines édictées par les articles 23, 24, 25 et 2G de la loi du 30 juillet 1881. En conséquence, la Cour, après en avoir délibéré en la Chambre du conseil, Condamne Devertus à deux ans de prison et 100 fr. d’amende ; Condamne Massey à un an de prison et 100 fr. d’amende.

On appelle la seconde affaire, celle de Saint-Quentin , — inutilement encore — les accusés, Devertus et Bal — ce dernier est pourtant dans l’auditoire — s’obstinent à faire défaut.

La Cour donne défaut contre eux et ordonne, comme pour l’affaire de Guise, qu’il sera passé outre aux débats.

Après la lecture des citations contenant les passages incriminés des discours du Cirque, il est procédé à l’audition des témoins, au nombre de sept.

M. Mansion, commissaire de police à Saint-Quentin, rappelle les propos tenus au Cirque à la triste réunion dont nos concitoyens ont gardé la mémoire. Inutile de reproduire ces ordures.

— M. le président, d’un air mélancolique, au témoin : Vous avez dû écouter tous ces propos sans intervenir? La réunion était présidée par Moral, ayant pour assesseurs Coupé et Marotte, compromis lors des dernières grèves.

M. Ungeschiekt, commissaire de police à Saint-Quentin, fait une déposition analogue. La réunion comptait environ 1,000 personnes. Elle a été dissoute après la bousculade.

M. Garcin, mouleur et conseiller municipal à Saint-Quentin, se rappelle d’une partie des propos tenus par Devertus.

M. Bernard, épicier et conseiller municipal à Saint-Quentin, fait une déposition sans intérêt.

M. Faucheux, 37 ans, représentant de commerce à Saint-Quentin. C’est ce témoin qui, manifestant son indignation de l’odieux langage des orateurs anarchistes, a été pris à partie par un citoyen. « On commencera par fusiller les anarchistes, » avait-il dit. Sans l’intervention du commissaire, M. Faucheux eût été écharpé. Ses adversaires l’avaient déjà saisi à la gorge et l’eussent probablement watriné sans autre forme de procès.

— M. le président: C’est à la suite de cet incident que la séance a été levée. Elle avait duré bien longtemps cette séance !… — A qui la faute ?

M. le procureur de la République relève les faits d’excitation au meurtre, à la guerre civile et de détournement des militaires de leurs devoirs. Il requiert en conséquence l’application des articles 23, 24 et 25 de la loi du 30 juillet 1881.

La Cour, après en avoir délibéré en la chambre du conseil, condamne : Devertus, à la peine de deux ans de prison et 100 fr. d’amende; Bal, à un an de prison et 100 francs d’amende. Dit que la présente peine prononcée contre Devertus se confondra avec celle qui lui a été précédemment appliquée. La session est close.

Journal de Saint-Quentin 10 août 1887

Lire le dossier : Les anarchistes de l’Aisne

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