1er janvier 1894 : Perquisition chez Augay, Mouillier (?), Jury, Thomasson, Rimaud (résultat néant).
Meillemet est arrêté après perquisition et saisie chez lui de journaux, lettres, etc. Motif : quère pour Vaillant.
8 janvier 1894 : Perquisition chez Demure, Jury, Rimaud pour détention de journaux et brochures interdites. Résultat néant.
14 janvier 1894 : Meillement est relaché.
18 janvier 1894 : Réunion des « Révoltés » chez Jury, place Larochette. Ordre du jour : Vaillant, sa condamnation et sa vengeance à exécuter.
20 janvier 1894 : Réunion chez Charton, rue Arago, 6 présents. Ordre du jour :
1° Vaillant
2° Collecte pour payer les journaux invendus et distribution de ceux-ci à la campagne par Peiron
3° La récente arrestation de Meillemet
3 février 1894 : Réunion chez Charasse. Vaillant et son exécution.
7 février 1894 : Réunion des Révoltés chez Charton. 6 présents.
1° Exécution de Vaillant
2° Possibilité de conférence S. Faure pendant son prochain séjour dans la Loire.
Janvier-février 1894 : Grèves diverses dans le textile. J. Dépalle fait de nombreux discours incendiaires.
24 février 1894 : Réunion anar et socialiste révolutionnaire chez Mayeux pour organiser le 18 mars.
Délégués anars : Auclair, tisseur rue Bravard et Mesme, tisseur rue des Cerisiers, plus deux socialistes révolutionnaires.
Février 1894 : La correspondance entre les anarchistes est entièrement saisie en permanence à la gare et à la poste (rapports du commissaire)
Février 1894 : « Il y a un indicateur anarchiste à Roanne », le commissaire en demande 3 autres, car il estime les anarchistes dangereux à 100.
1er mars 1894 : Perquisition chez Valette à Vougy.
17 mars 1894 : Réunion anar-socialiste révol. 800 personnes.
18 mars 1894 : Réunion anar chez Charton, 10 présents.
1° Envoi de 6 francs à la Révolte pour 100 exemplaires du journal par Perron.
2° A partir de ce jour, décision de commander 100 exemplaires par parution, pour vente chez Jury, place St Louis et à la criée par Perron.
22 mars 1894 : Rapportsur l’arrondissement, nombre d’anarchistes par localités :
Roanne : 63
St Denis de Cabanne : 1
Ecoche : 3
Vougy : 1
Chambon : 1
Charlieu : 12
Pouilly s/Charlieu : 1
La Dresle : 12
Méronde : 1
Jamosse : 1
13 mai 1894 : Réunion anar chez Augay à Rivage.
12-14 mai 1894 : Barret prend contact avec Jacob et Sanlaville-Cambrousse à Lyon.
14 mai 1894 : Réunion chez Charton, collecte de 10 francs ou 15 francs pour Jacob. Sanlaville et Cambrousse dont la situation est peu brillante d’après Barret.
Avant mai 1894 : Points de vente de la presse anar dans la région :
– A Ecoche : un marchand anar, vente toute la presse
– A Vouzy : chez Valette idem
– A Lagresle : chez Brossette La Révolte.
– A Roanne : chez Monisian (?) vente du Père Peinard. Chez Bertranche, rue Brison vente de la Révolte. Chez Jury, rue Brison, vente de tous les journaux anars.
Vente aussi par les militants des groupes :
1° Groupe les Révoltés : 40 militants, 300 sympathisants
2° Groupe des jeunes (JSR)
Juin 1894 :
– Il est tenu ce mois 2 ou 3 réunions anars les samedi et dimanche chez Augay au Rivage.
J. Dépalle et Fayer partent à Roubaix travailler.
7 juillet 1894 : Arrêt d’activité dû :
1° Aux visites domiciliaires quotidiennes.
2° A la suppression de la presse anar.
Les 26, 27, 28 août : surveillance domiciliaire quotidienne chez les 37 anars locaux (résulte néant)
Août 1894 : Au tribunal de Roanne, procès pour apologie du crime de Carnot : 4 condamnés à Charlieu, 2 acquittés à Roanne, là-dedans pas d’anars connus.
5, 6, 7 septembre 1894 : Visites domiciliaires chez 35 anars, résultat néant.
Gil Dard, socialiste révolutionnaire de Vouzy signale au Journal de Roanne que bien que visité par la police, il n’est pas anarchiste.
13 septembre 1894 : Arrestation d’Alexandre Thomasson au Havre (après désertion à Londres) sous le nom de Deville ou Mayer.
Rapport Septembre 1894 :
– Décembre 1893 : 250 à 300 militants anars
– Janvier 1894 : 70 noms publiés
– Mars 1894 : 30 noms publiés.
– A Belmont, plusieurs réunions anarchistes sont signalées.
20 brochures J. Roux « L’anarchie et la révolution »
50 Père Peinard
15Edinger « Carnot et Ravachol aux enfers »
50 chansons « Le député en blouse »
30 brochures « Entre paysans » de Malatesta
21 janvier 1893 : Réunion du groupe chez Charton
25 janvier 1893 : Réunion pour organiser la vente à la criée en ville, après demande de Pouget.
Perron en chômage s’en chargera. Quête pour la compagne de Pierre Martin de Vienne 5 fr.
29 janvier 1893 : Soirée anar chez Charton, 15 présents.
Courant janvier 1893 : Collage et distribution de « A bas la chambre », lacération par la police.
2 au 14 février 1893 : Hébergement d’un déserteur italien, il part aux Amériques le 14.
10 février 1893 :
Réunion chez Charton, 30 présents. Quête pour les emprisonnés du groupe 5 fr.
Besacier ouvre une souscrption pour la revue « Le 20e siècle » de Bruxelles et en vend des exemplaires à Roanne.
Fatinet est accusé par Démure et Augay de renseigner les flics (l’accusation reste vague, rien n’en sort)
Les placards « Ce qu’il faut faire » ne sont pas encoresignalés à Roanne
Celui du Tocsin, signé Carnot, a été saisi à son arrivée.
8 mars 1893 : Poulette, anar de passage, 23 ans, sans travail, teinturier de son métier est hébergé par les compagnons.
18 mars 1893 : Réunion anniversaire de la Commune chez Genette, route de Paris, 80 présents.
Discours de Démure, Nicollet, Richard, Rimaud sur la Commune, chants révolutionnaires.
Quête pour la propagande 9, 75 fr.
5 avril 1893 : Réunion chez Charton, 17 présents.
Perron ayant repris le travail, cesse la vente en ville des journaux anars
Démure assurera la vente avec les jeunes du quartier de Clermont.
20 mai 1893 : Réunion chez Charton, 15 présents.
Collecte pour Pierre Martin 4 fr.
Sirot parle de l’affaire de Panama.
23 mai 1893 : Réunion chez Charton, 15 présents.
27 mai 1893 : Réunion chez Charton, 15 présents.
10 juin : Réunion chez :
Essai de former un groupe d’études sociales
Discussion sur les élections
29 juin 1893 : Réunion à Riorges (?) dans un pré avec les paysans du lieu : 30 anars et de nombreux paysans (le résultat est jugé satisfaisant)
1er juillet 1893 : Réunion socialiste à Charlieu, contradiction anar par S. Gay, anar de Roanne.
8 juillet 1893 : Réunion chez Charton, 18 présents.
13 juillet 1893 : Collage des affiches contre le 14 juillet reçues en 1892.
22 juillet 1893 : Réunion rue Bravard pour créer une bibliothèque anar de propagande et d’éducation. Annonce dans le Père Peinard et la Révolte.
1er septembre 1893 ; Réunion local rue Bravard, 22 présents.
3 septembre 1893 : Réunion chez Duffy, rue Mulsant (surtout les Jeunesses antipatriotes)
8 septembre 1893 : Réunion rue Brassard, 15 présents.
Essai d’une réunion élargie à la Bourse du travail pour étudier une grève générale.
Etendre la propagande actuellement possible.
10 novembre 1893 : Réunion privée, 10 présents.L’affaire de Barcelone.
21 novembre 1893 : Perquisition chez Réal.
10 décembre 1893 : Réunion chez Charton, 15 personnes
Organisation de la soirée de Noël
Démure est en tôle pour un mois (Rébellion à la force publique)
Quête pour la compagne de Démure, 5, 45 fr.
Décembre 1893 : Perquisitions chez 12 anars pour détention de matériel explosif. Résultats néant.
20 décembre chez Charton, réunion, 17 présents, discussion sur Vaillant et approbation quasi générale.
Fin décembre 1893 :
Vente du Père Peinard et collage de propagande anti-parlementariste.
Collage d’une affiche à 200 ou 300 exemplaires : « Déclarations de soldats anarchistes »
A Réguy (?) la propagande anar est faite par Colombat de Roanne.
31 décembre 1893 : Soirée familiale chez Chaput (?), quête pour Vaillant expédiée à la Révolte avec ce mot : « Camarades. Un groupe de copains de la localité réunis après une soupe causerie, ont fait une collecte et vous prie d’envoyer le montant : 2,50 fr., au camarade Vaillant. Les Inconnus Rouannais.
Tout pour la propagande et la liberté. Salut »
Lettre écrite par Meillement et saisie chez lui le 1er janvier 1894 (donc non expédiée) avec commande de 40 exemplaires de l’Almanach du peuple du Père Peinard de Pouget.
Le rapport de police sur le groupeLe Révolté en fin d’année signale :
33 anars connus et fichés, les autres noms ne sont pas connus au groupe le Révolté, au groupe les Sans Pitié (ou « Sans patrie ») 8 noms cités répartis par profession :
15 janvier 1892 : Réunion anar au siège du syndicat des teinturiers, 35 présents.
Ordre du jour : le congrès de Lyon.
Un mouchard assiste et fait un rapport
16 et 17 janvier 1892 : Congrès de Lyon, salle des Folis (?) publiques. Le groupe de Roanne n’a pas de délégué mais 8 ou 9 membres participent plus un indicateur non connu par les (?)
Présents de Roanne : Sirot, Chalumet, Puissant, Deville, Thomasson L. et Thomasson A., Mathot (?) et Maurice (?)
31 janvier 1892 : Soirée familiale anar chez Augay au Coteau. 125 à 140 présents.
20 février 1892 : Réunion des Jeunes Antipatriotes et des anars à la Bourse du travail pour étudier une collation des classes 1881 à 1889. 100 convocations, 23 présents.
21 février 1892 : Soirée anar et socialistes révolutionnaires chez Juny, Faubourg de Clermont. 80 personnes.
Orateurs : Mayeux (socialiste révolutionnaire), secrétaire de la Bourse du travail et une femme – très violente – au dire du rapport de police.
Collecte pour le compagnon Démure en prison : 6 fr.
Début d’année 1892 : Il se vend à Roanne à la criée environ 75 Père Peinard et 40 Révolté, d’autres exemplaires se vendent en kiosque.
27 février 1892 : Réunion anar-socialistes salle de Venise pour organiser une collation antipatriotique des classes 81 à 89.
80 assistants.
27 février 1892 : Soiré familiale chez Arthaud
Faubourg Mulsant
28 février 1892 : Dernière réunion classe 81 à 89 à la Bourse du travail pour collation.
Distribution de tracts et manifestes, vieux journaux anars, etc… décidée pour le banquet.
Samedi 6 mars : Soirée familiale chez Augé, 50 présents.
12 mars 1892 : Chez Augé, collation des classes 81 à 89, 150 participants, distribution de propagande prévue.
Discours par : Sirot, Vially, Charasse.
17 mars 1892 : Réunion anar chez Brison (ou Brisson) faubourg de Clermont.
Vendredi 18 mars : Banquet de la Commune de 71 chez Augé, essentiellement anar et antipatriote.
5 avril 1892 : Début d’un groupe anarchiste à la Gresle, 7 ou 8 adhérents venant des syndicats de tisseurs.
Lecture hebdomadaire et discussion de la presse anar : Révolté –Père Peinard.
10 ou 11 avril 1892 : Soirée anar chez Rimaud.
80 présents
1° L’affaire Ravachol, Charasse et Réal parlent et approuvent.
2° Organiser une réunion secrète chez un copain le 17 ou 18.
3° Charasse lance un appel pour assister au 1er mai.
12 ou 13 avril 1892 : Réunion chez Rimaud.
Le groupe décide d’organiser une réunion de propagande à la campagne avec les brochures arrivées chez Recorbet le 9 avril.
Une distribution a aussi lieu, ainsi qu’un collage en ville. Il s’agit de l’affiche « Dynamite et Panama »
15 avril 1892 : Lettre de Réal au Père Peinard demandant un orateur pour le 1er mai.
16 avril 1892 : Ovize père est condamné à 3 mois de prison et 300 fr. d’amende pour fabrication et détention de matières explosives. Ovize fils à 6 mois de prison pour vol de la marchandise nécessaire à la confection de ces matières explosives.
21 ou 22 avril 1892 : Arrestation de Vially, Genouel, Fatinet, Rcober, Vernier, Barrer, Boréasse, Charasse, Deville, Gay, Lambert, Vindrier, Mercier, Vernière, Sirot, Réal selon les uns ou bien de J.M. Recorbet, Préfol, Vernies, Gay, Vindrier, Verrières, Lambert, Etienne, Cl. Recorbet, Vermorel, Fatiner, Vially, Réal, Perron, Barrer, Deville et Joseph Vernier (insoumis).
23 ou 24 avril 1892 : Réunion antipatriotes chez Chaiton rue Arago.
25 avril 1892 : Perquisition chez Fatinet, Mme Charles (?) (amie de Genouel) et chez Etienne (Venouel) (?)
26 avril 1892 : Réunion privée des anars : Besacier, Verchère, Puissant, Meillemer, Mouillier, Rimaud.
Les manifestes du 1er mai de St (?) sont arrivés.
26 avril 1892 : Perquisition chez Réal
30 avril 1892 : Réunion anar chez :
Collecte pour la femme d’Ovize qui est en prison.
Fin avril :
Dépalle est condamné à 8 jours de prison pour outrage au chef de l’Etat.
Les rapports de police indiquent : 200 à 300 anarchistes à Roanne et environs dont 2 à Vougy et plusieurs à Charlieu et 7 ou 8 à Lagresle. Il y a 55 membres au groupe antipatriote selon le rapport.
18 mai 1892 : Réunion chez Jury, 12 présents, collecte pour les emprisonnés.
Une lettre sera expédiée à L’Intransigeant pour protester contre les arrestations arbitraires.
21 mai 1892 : Réunion chez Danière, rue Arago :
Ordre du jour : prévoir une soirée d’accueil pour Démure qui sort de prison le 3 mai
La lettre à l’Intransigeant acceptée par tous est expédiée.
24 mai 1892 : Perrer (indicateur chez les anars à Saint-Etienne) vient à Roanne en tant que compagnon, visiter amicalement le groupe au nom des groupes stéphanois, pour savoir ce qu’ils comptent faire à Montbrison au procès Ravachol.
31 mai 1892 : 20 compagnons accueillent Démure à la gare et 40 présents assistent à la soirée familiale en son honneur, les autres n’ont pu être prévenus, le reste est encore en prison.
5 juin 1892 :
Réunion chez Danière. Barrer annonce l’arrestation de Ségaud, déserteur de la classe 91
Démure qui a longuement entendu parler de ravachol en prison à Saint-Etienne, en fait l’apologie pour ses vols mais désavoue les crimes. La majorité du groupe est d’accord.
6 juin 1892 : Perron est relâché de prison
7 juin 1892 : Deville est relâché de prison
15 juin 1892 : Réunion chez Charton, rue Arago. Charasse et Démure rédigent une lettre pour le Révolté contre les emprisonnement du 22 avril (6 arrêtés)
Charasse et Rimaurd (?) demandent la réorganisation du groupe le Révolté, une réunion est décidée pour le 24 juin.
20 juin 1892 : Suite à la conférence d’O. Jahn le 11 octobre 1890, Colas est condamné à 4 mois de prison et 100 fr. d’amende.
24 juin 1892 : Réunion chez Charasse pour réorganiser le groupe le Révolté. Décision d’attendre la sortie de prison de tous les emprisonnés.
29 juin 1892 : Remise en liberté de Recorbet, Genouel (?), Vially, Fatinet, Vindrier, Leport (?) 6e (déserteur) sera remis à la frontière de son choix.
Début juillet 1892 : Condamnation de Gay et Démure en correctionnelle pour ?
14 juillet 1892 : Recorbet reçoit de Londres des placards contre le 14 juillet. Ils sont édités par le groupe de L’Avant-garde révolutionnaire de Londres. (Reçus trop tard, ils serviront en 1893)
23 juillet 1892 : Distribution en campagne de la Révolte et des brochures « Entre paysans » de Malatesta par Barrer, Vially, Démure.
24 juillet 1892 : Soirée familiale chez Augey (?). Collecte pour Segaud 34, 50 fr.
16 août 1892 : Soirée anar chez Jury, 30 personnes, arrivée à Roanne pour quelques temps de R. Broussouloux dit Raymond Ferdinand Amon ou l’Algérien
20 août 1892 : Lettre de protestation de Démure au Père Peinard pour perquisition chez Mlle Giraud camarade anar (camelot) (chez qui la police a volé de la marchandise lors d’une perquisition récente)
Septembre 1892 : Article de Démure sur grandes manœuvres pour le Père Peinard du 5 septembre (il semble qu’il s’agisse de la lettre au sujet de la perquisition chez Mlle Giraud, voir également la Révolte du 30 janvier n°13) ?
2 octobre 1892 : Soirée familiale chez Juy, 60 personnes.
13 octobre 1892 : Réunion chez Charton pour organiser une soirée le 16
16 octobre 1892 : Soirée chez Augay, 30 personnes.
Collecte pour les grévistes de Carmeaux 37, 50 fr. Copie à l’ordre du jour distribué comme (?)
Groupe révolutionnaire roannais
Ordre du jour : grande soirée donnée par les humanitaristes (?) roannais
Chants et poèmes révolutionnaires, grand bal
(?) : Ravachol
(Il s’agit de l’écriture de Rimaud)
22 octobre 1892 : Réunion chez Charton
24 octobre (après-midi) : Réunion publique socialiste, syndicaliste, salle de Venise.
Mayeux rend compte de son mandat au congrès de Marseille.
Raymond porte la contradiction anar, 150 à 200 personnes ½ anars
24 octobre (ensoirée) : Réunion chez Jury, 50 présents, quête pour la propagande 3, 75 fr., remis à (?)
5 novembre 1892 : Soirée chez Genetre, rue de Paris, 40 présents. Invitation à Tennevin pour des conférences en novembre.
19 novembre 1892 : Perquisition chez Louis Denis, divers lettres et documents sont saisis.
L. Denis est arrêté.
19 novembre 1892 : Conférence salle de Venise, 300 personnes, entrée 0, 20 fr.
Orateurs : Tennevin et Broussouloux
Président : Charasse
Secrétaire : Démure
Sujets :
1° Crise économique et moyens d’en finir
2° L’anarchie et la répression gouvernementale
20 novembre 1892 : Soirée familiale chez Venette (?) rue de Paris
25 novembre 1892 : Rimaud, réceptionnaire habituel du matériel de propagande reçoit ce jour 12 exemplaires de la brochure éditée à La Chaux-de-Fonds en Suisse « Les anarchistes, ce qu’ils veulent »
Fin novembre 1892 : Riot reçoit un colis de 100 Père Peinard. Lors d’une tournée en campagne Chalumer et Charasse distribuent « Entre paysans », La Révolte et le Père Peinard.
30 novembre 1892 : Rimaud reçoit une caisse ouverte par la police et contenant 2 ex. de « la Conquête du pain » de Kropotkine, des exemplaires de la Révolte et « La loi et l’autorité », « Entre paysans », « La peste religieuse » de Most, « L’esprit de révolte » de Kropotkine, « Le salariat » etc..
4 décembre 1892 : Soirée avec Tennevin chez Auguey au Coteau.
Quête pour Tennevin 9, 75 fr., pour Denis 6 fr.
6 décembre 1892 : Tennevin qui était arrivé le 15 ou 16 novembre, quitte Roanne ce jour, après avoir organisé diverses causeries, vente de journaux, etc…
24 décembre 1892 : Préfol est arrêté
25 décembre 1892 : Fête anar salle de Venise, 250 à 300 personnes
Fin décembre 1892 :
Les placards « A bas la chambre » sont signalés comme devant dès leur arrivée, être lacérés par la police.
Perquisitions chez Genouel, Thomasson, Riot, Recorber et Démure.
2e perquisition chez Démure et interception des malles de Tennevin en gare de Roanne, saisie dans celles-ci de lettres de E. Drumont et remises des malles ainsi délestées à Démure.
Début 1891 : Suite à la décision de dédoubler le groupe en novembre 1890, suite à (?) du (?) du groupe n°2, une réorganisation se fait jour, interprétée de diverses manières par les rapports de police.
1ère hypothèse, peu vraisemblable.
a) groupe le Révolté au faubourg de Clermont
b) le Deshérité faubourg de Paris.
2e hypothèse, plus sure et attestée ensuite :
a) le Révolté faubourg de Clermont
b) Le Sans Pitié au centre ville , ses réunions ayant lieu rue Beaulieu, n°17
27 janvier 1891 : Réunion au local 42 rue Bravard du groupe le Révolté. Présents : Segaud, Démure, Charrer, etc…
Ordre du jour :
1° entente pour le 18 mars
2° Prévoir une causerie anar.
Il existe à ce moment à Roanne, 50 anars environ, les réunions ont lieu les samedis et dimanches.
Début mars 1891 : Réunion salle des prud’hommes des groupes anarchistes, socialistes et syndicats pour tenter de commémorer le 1er mai en commun.
13 mars 1891 : Lettre du commissaire au sous-préfet, notant « ancien indicateur anarchiste à Roanne en ce moment par faute de fonds. »
21 mars 1891 : Réunion-banquet chez Gay S. au Rivage, anniversaire de la Commune.
90 à 120 personnes suivant les rapports, tous anarchistes et antipatriotes.
Prise de parole par Ségard des Jeunesses.
Parmi les présents : Démure, Desclar ou Débat, Deville père et fils, Réal, Valette (de Vougy?)
-lancement du groupe antipatriote
le même jour, salle de Venise, réunion socialistes-anarchistes, 600 personnes.
Le soir, banquet socialiste chez Augé, 100 participants.
A la réunion de Venise, accord avec socialistes, syndicalistes, pour le 1er mai.
13 ou 16 avril 1891 : Réunion anar-socialistes, syndicats à Venise pour le 1er mai, 800 personnes.
22 avril 1891 : Arrestations et perquisitions en vue du 1er mai, chez anars suivants :
Démure, Segard, Vially, Barrer, Gallo, Sirot, Deluc, chez les autres perquisitions.
23 avril 1891 : Perquisitions aux sièges des groupes anars les Révoltés 42 rue Bravard et les Sans pitié 6 rue Perretty.
Courant avril 1891 : Démure reçoit par chemin de fer le journal interdit « L’International »
Samedi 26 avril 1891 : Meeting anarchiste à Venise, 1200 à 1500 personnes.
Entrée 0,15 fr., annonce par tracts.
Orateurs : Mollet de Dijon, Gay de Grenoble (?)
Président : Démure
Sujet : le 1er mai.
Dimanche 27 avril 1891 : Réunion anar-socialistes avec Mollet et Gay comme orateurs anars.
Sujet : le 1er mai, 300 personnes.
Mercredi 30 avril 1891 : Barrer est condamné à 5 fr. d’amende pour association secrète.
Fin avril 1891 : Réunion secrète (sic) « passer chez Noël qui donnera l’adresse exacte. La Réunion a lieu « Aux Baraques », pour organiser le 1er mai.
Ordre du jour : participation ou non, un mouchard assiste.
Fin avril 1891 :
Mollet qui réside à Roanne quelques jours est condamné par défaut, pour provocation à attroupements lors de la réunion du 26 avril. Gay pour le même motif est condamné à 2ans de prison et une amende élevée.
Après la réunion tenue aux Baraques Mulsaut, la police et le sous-préfet n’ont plus d’indicateur anar, l’ancien ne voulant pas travailler sans être payé. Le sous-préfet demande par lettre une allocation spéciale au ministre.
1er mai 1891 : Manifestation socialiste, salle de Venise. La contradiction anar est portée par Chabert de Tarare et Dumas de Saint-Etienne.
Président de la réunion : Ch. Fouillard (?)
Un manifeste rédigé par Démure et Degard (anars) est distribué dans les rues.
Sept anarchistes sont arrêtés soir (?) en prévention.
Réal et quelques autres tentent une manifestation spontanée « aux Promenades », c’est un échec (500 ouvriers seulement ont travaillé à Roanne ce 1er mai)
6 mai 1891 : Avance faite par Auzeau, commissaire central de Roanne de 15 fr. pour :
« Renseignements confidentiels fournis à M. le préfet concernant les agissements (indicateurs) des anarchistes entre les 16 et 30 avril 1891. Lettre certifiée exacte par le préfet de la Loire.
9 mai 1891 : La commission socialiste du 1er mai offre 5 fr. à la femme de l’anar Vialley qui est toujours en prison.
17 mai 1891 : Charles Fouillard propose une quête pour la sortie des anars de prison, ceux-ci refusent.
27 mai Réunion des Antipatriotes de la classe 85-86, salle des prud’hommes.
Mai 1891 : lettre de Segard au Père Peinard : « Ici tout va bien. Il y a 3 groupes anarchistes au lieu de 1 :
1° Les Révoltés
2° Les Sans Pitié (Secrétaire Ch. Pinière)
3° Les Jeunesses antipatriotiques (25 à 30 adhérents) (le 2 les Sans pitié est plutôt le groupe adulte antipatriote, les « Sans patrie »
2 juin 1891 : Réunion des antipatriotes de la classe 1885-1886. « Les conscrits des classes 85-86 voulant protester contre l’abrutissement militaire et contre le rôle odieux qu’on fait jouer à l’armée ont décidé de faire un banquet fraternel et antipatriotique le 28 juin.
28 juin 1891 : Banquet antipatriotique classes 85-86 chez J. Augé. Socialistes et anars membres du groupe antipatriote assistent.
Delmorès (socialiste révolutionnaire) tient une conférence sur : le cosmopolitisme et l’union des peuples et contre l’odieux attentat de Fourmie.
330 juin 1891 : Collecte pour Gallo, anarchiste italien, expulsé en Italie. 30 fr.
1er juillet 1891 : Démure et Gay sont condamné à un mois de prison et à 100 fr. d’amende pour violence de paroles au meeting du 26 avril.
Juillet 1891 : Distribution et collage d’un placard contre le 14 juillet par Barrer notamment.
21 septembre : Rapport de police, 35 noms (?) sont publiés
Septembre 1891 : Buisson sort de prison et part au Chalbron-Fougerolles.
23 octobre 1891 :
En après-midi, salle de Venise.
Conférence de Sébastien Faure annoncée par 50 affiches et 3.000 tracts. Entrée 20 centimes. Bénéfice 40 fr., 800 personnes selon les uns, 500 selon les autres.
Président : Charasse
Sujet : Economie sociale, la crise économique et ses causes. La situation politique et économique. Vente de brochures à 10 centimes « Autorité et liberté ».
En soirée : banquet chez Auge, 100 personnes avec S. Faure dans la salle, 2 drapeaux rouges, 8 drapeaux noirs. Avec dessus :
Groupe des Jeunesses antipatriotes, A bas la patrie
Groupe anar de Roanne, Vive la Commune
Groupe antipatriote, Vive l’anarchie, vive l’insoumission
Au programme : Chants révolutionnaires et discours divers. Sur un drapeau noir : Liberté, égalité, justice.
Samedi 21 novembre 1891 : Conférence Sébastien Faure, 350 à 500 personnes, entrée 0, 30 fr.
Sujet :
1° Suffrage universel
2° Patriotisme
19 décembre 1891 : Salle de Venise, réunion et concert avec Sébastien Faure, entrée 0, 30 fr., recette 120 fr.
500 personnes (cette conférence-concert était privée)
24 décembre 1891 : Réunion socialiste avec Paul Lafargue, salle de Venise, 450 personnes, la moitié anar, contradiction par Paul François, compagnon de Lyon, location de la salle 30 fr., 400 affiches pour l’annonce de la conférence, recette 80 fr .
29 décembre 1891 : Réunion des 3 groupes anars, 35 présents.
Ordre du jour : Barret demande qu’à l’exemple de Saint-Etienne, on constitue un syndicat des hommes de peine (comme camouflage anar)
Thomasson s’élève contre en tant que syndicaliste.
17 mars 1889 : Anniversaire de la Commune chez Charton rue Tacquard
29 septembre 1889 : Réunion publique salle de Venise
700 à 1.000 personnes, entrée 0,15 fr.
Président : Barrer et Debruie
Assesseurs : Gay et Démure
Secrétaire : Henry (avocat radical)
Orateurs : P. Montant (de Paris) et Simon Gay de Roanne qui est candidat abstentionniste aux élections, ceci pour avoir droit d’affichage du Père Peinard sur les panneaux officiels.
Ordre du jour :
1° Le suffrage universem et ses conséquences
2° Solution de la question sociale
Contradiction par Butty (socialiste) et Henry (radical)
A cette réunion sont distribués des numéros de la Révolte n°13 et notamment l’article La Grève des électeurs.Une quête pour les grévistes de Cours (?) a également eu lieu.
Année 1889 : Grève de tisseurs chez Bréchard lancée et animée par Louis ou Alexandre Thomasson et quelques autres compagnons.
Des accusations sont lancées contre les compagnons à l’occasion de vols de dynamite au barrage en construction à Chartrain.
1890
23 mars 1890 : Conférence publique avec Fuss Henri (Henri Riemer) de Paris. 150 assistants.
Sujet : grève générale et misère des peuples.
Président : J.C. Démure
Secrétaire : A. Sirot
Assesseurs proposés mais non acceptés : Rochon, Denis (?), Butty, Brisson, Réal, Delmorès (Delorme)
Avril 1890 ? pas que cela soit pour cette réunion mais pour celle du 20 ou à Venise (réunion préparatoire du 1er mai en effet) (Lucas socialiste)
Lucas et Charasse (père) sont condamnés à 6 jours de prison pour provocation à attroupement lors de la conférence H. Fuss.
9 septembre 1890 : Une statistique de police annonce 60 adhérents au groupe anarchiste, 20 en moyenne assistent aux réunions par semaine. Ces chiffres semblent corrects pour une fois.
11 octobre 1890 : Conférence salle de Venise avec Paul Bernard, Octave Jahn et Colas. 600 personnes, entrée 0, 20 fr.
Une quête rapporte en plus 106 fr.
Frais de Octave Jahn : 20 fr.
Frais de Paul Bernard : 20 fr.
Ordre du jour :
La vérité sur l’anarchie par Jahn
L’abstention électorale par Bernard
Intervention de Colas
Lors de la réunion électorale du parti socialiste, contradiction de Démure. Les compagnons venus en force représentaient près de la moitié du public.
9 novembre 1890 : le groupe anarchiste s’était scindé en deux. Le groupe n°2 se réunira désormais 25 rue Bravard chez François Noël au lieu du lieu habituel 42 rue Bravard.
Un dépôt du Père Peinard est désormais à la disposition des acheteurs au numéro : Bertranche 4 rue Clermont.
16 novembre 1890 : Un article sur les grèves de tisseurs de Thizy passera dans le Père Peinard.
Novembre : J.C. Démure secrétaire du groupe anarchiste communiste « Le Révolté » est condamné à 15 jours de prison et une amende, pour outrage à agents, lors de la réunion du 11 octobre.
Décembre 1890 ; Suite à cette réunion, Jahn, Bernard et Colas sont également condamnés par défaut à un an de prison et 100 fr. d’amende.
Entre le 1er et 15 décembre : Arrivée de Ferraton (François, Noël) et un paquet de brochures intitulées : « Dialogue entre un anarchiste et un autoritaire »
15 décembre 1890 : Ferraton est arrêté pour émission de fausse monnaie à Saint-Etienne, il ne résidait en effet à Roanne que depuis 4 mois, au nom de F. Noël.
Décembre 1890 : Congrès régional anar à Lyon, les compagnons de Roanne participent aux travaux.
25 février 1885 : 15 anars dont Dupin de Saint-Etienne et Joly, se réunissent 16 place du Peuple, pour organiser une réunion publique et former un comité en vue de fêter le 18 mars.
18 mars 1885 : 70 présents au siège du groupe rue des Moulins Populle (ou Moulin Gilbert).
Orateurs : Vial, Lagrue, Rémus, Charasse (fils) qui parlent de la Commune de Paris à la suite d’un banquet.
Juin 1885 ; Réunion anar chez Charton (?). Secrétaire de la réunion : Réal.
Printemps 1885 ; Bourgain, sous la menace des pressions policières à la suite de l’attentat contre le café Helvétique en 1884, s’exile à Thizy, où il crée un groupe anar local.
9 août 1885 : Ce dimanche le Journal de Roanne communique : « Nous avons qualifié un suicidé d’il y a 8 jours, le sieur Antoine Donjon, d’anarchiste. Un citoyen Démure nous écrit et nous déclare, au nom des anarchistes de Roanne, que jamais le dit Donjon n’a fait partie du groupe anarchiste (le Révolté), les anarchistes dit le citoyen Démure ne se suicideraient jamais, sans prouver à cette société corrompue et avachie, comment meurent des révolutionnaires. »
1886
Le groupe anarchiste de Thizy, fondé par Bourguin groupe environ 20 militants.
1887
18 décembre 1887 : Réunion publique salle de Venise.
Orateurs : Crozier et Bordat de Lyon
Ordre du jour :
1° corruption de la bourgeoisie
2° crise économique
3° révolution de demain
Président : Jules Démure
Secrétaire : Joly V.
assesseurs : Dechavin et Deluc.
La réunion annoncée par affiches amène 300 assistants.
Fin décembre 1887 : Suite à cette réunion, Démure est condamné à 15 jours de prison et une amende, pour « outrage à agent et magistrat. »
Des poursuites sont engagées contre Bordat et Crozier (de Saint-Etienne) pour « excitation au meurtre et au pillage »
Année 1887 ; Des perquisitions ont été opérées au cours de l’année chez :
Duvernois dit l’Américain
les frères Brisson
Barret dit le Grêlé
Charmette
Genette
Fayet
Mme Nation (?)
Danière et Delorme
1888
6 février 1888 : J. Démure fait une tournée de propagande en campagne. Il rencontre Bourgain de Thizy à qui il remet un paquet de journaux et des brochures et passe ensuite à Cours au Cergne et à Courouvre (?) chez d’autres compagnons dans le même but.
Année 1888 : Charasse fils est condamné pour fabrication d’explosifs (Il est probable et même certain que ces explosifs étaient destinés à la pèche clandestine et non à d’éventuels attentats)
Les anarchistes se réunissent fréquemment chez Charton, cafetier ami, rue Jacquemard, au dire du commissaire.
18 février 1884 : Meeting anar-socialiste, salle de Venise.
Orateurs : Jules Guesde et Bernstein
Président d’honneur : Cyvoct
Président : Démure
Assesseurs : Chollet et Etienne (?)
14 mars 1884 : Collage d’affiches anarchistes manuscrites
18 ou 19 mars 1884 : Anniversaire de la Commune par les anars et socialistes chez Deshomière, cafetier, rue Saint-Jean. Des discours sont prononcés par : Calais, Delorme, Frobert (?) (socialiste) et Barret (anar). Le banquet se termine par une manifestation de rue avec drapeau rouge et chants révolutionnaires, le cortège passe rue Saint-Jean, Hôtel de ville et se dissout au carrefour Helvétique.
23 mars 1884 : Réunion salle de Venise anar et socialiste.
Orateurs : Muie (?) et Fouillard (socialistes), Charasse et Grand (anarchistes) ;
12 avril 1884 : Suite de la manifestation du 18 mars, 5 condamnations sont prononcées contre Calais et Delorme (socialistes), Réal, Démure, Delorme (anarchistes) allant de 15 F d’amende à 5 jours de prison et 1F d’amende.
12 mai 1884 : Le rapport de police de ce jour annonce 100 anarchistes fichés à Roanne (chiffres grossis par le commissaire). Les noms ne sont d’ailleurs pas cités et pour cause.
Juin 1884 : Lettre du groupe « Le Revolver » de Roanne au journal marseillais « L’Affamé » pour soutien et promesse d’aide.
15 juillet 1884 : Réunion du groupe « Le Révolté », 10 présents dont un compagnon stéphanois.
Août 1884 : Perquisitions domiciliaires chez les militants anars, découverte d’une cartouche de dynamite chez Jarroux, d’une bombe chargée et d’autres non chargées chez Etienne E., d’un cahier de notes sur la fabrication de la dynamite chez Charasse père et fils.
16 octobre 1884 : Attentat à la dynamite contre la prison de Roanne (peu de dégâts)
16 octobre 1884 : Lagrue (garçon boulanger) et anarchiste est arrêté, soupçonné d’être l’auteur de l’attentat contre la prison.
P. Grand est également arrêté pour le même motif.
16 octobre 1884 : Une statistique policière dressée à la suite de l’attentat annonce 300 anarchistes à Roanne. Ce chiffre est naturellement grossi par le commissaire dans le but de renforcer les effectifs de police dans la ville.
17 octobre 1884 : Suite à l’attentat contre la prison, arrestation de :
Joly Valentin : manœuvre, terrassier
Réal Jean-Baptiste : ancien réclusionnaire de 5 ans pour vol et en 1876 pour pose de placards séditieux à 4 ans de prison.
Charasse (père) ancien bibliothécaire populaire de la ville de Roanne et tisseur.
Charasse fils : teinturier (gagnant 3, 50 F par jour)
Desmure J.C. : président du groupe « Le Revolver » (selon le rapport)
Dumas et Lambert, également membres du groupe « Le Révolver » qui comprendrait selon le rapport 20 membres. Il y a là une confusion très probable entre le groupe fictif « Le Revolver » monté en épingle pour les besoins de l’accusation et le groupe réel « Le Révolté »
octobre 1884 : attentat à l’aide d’une cartouche de dynamite entre la Poste, le café Helvétique.*
17 octobre 1884 : La statistique de police de ce jour annonce :
E. Etienne : 28 ans, tisseur
Janoux G. : 35 ans, serrurier
Réal J. B. : 46 ans, écrivain public, ancien tisseur
Lambert G. (ou E?) : 26 ans, charpentier
Joly Jean : 32 ans, fonseur
Desmure J.C : 29 ans, tisseur, 3 condamnation pour délits de presse et chez qui les réunions anar ont lieu chaque semaine.
Charasse F. : 54 ans, tisseur
Charasse (fils) : 18 ans, teinturier
Dumas V. : 36 ans, tisseur, connu comme anarchiste dangereux par l’autorité.
Marquet Benoit : 42 ans mécanicien
Octobre 1884 : Un autre rapport aussi mauvais, annonce encore 129 anarchistes en ville se répartissant en 3 groupes : « Le Revolver », « Le Poignard », « La Jeunesse révolutionnaire ». Les réunions se tiendraient selon ce rapport au n°13 de la rue des Moulins. Aucun document ne permet de penser que ces groupes existent réellement en 1884, si ce n’est le « Revolver » qui regroupe comme nous l’avons signalé des militants révolutionnaires de tous bords depuis 1882, mais qui n’a pas d’activité.
17 octobre 1884 : D’autres arrestations sont opérées en ville contre Grellot Claudius, Marquet (mécanicien), Etienne E., 24 ans tisseur, Jarroux (mécanicien).
Grillot Claudius est un compagnon lyonnais en visite chez des anars de Roanne, lors des attentats de ce mois
Marquet est un compagnon de Villefranche-sur-Saône qui correspond avec E. Etienne couramment et se trouvait chez celui-ci au moment de son arrestation. Il anime à Villefranche le groupe ‘Le Glaive » et on a saisi chez lui une lettre et un manuel pour la fabrication des explosifs, écrits pour E. Etienne.
12 décembre 1884 : E. Etienne est condamné à suite de la saisie chez lui en août 1884 de dynamite à 3 ans de prison ferme. Jarroux à 10 mois pour le même motif, Marquet est acquitté.
Dans ses commentaires, Lucien Grelaud a tendance à minimiser le nombre d’anarchistes à Roanne en expliquant que les chiffres de la police sont grossis volontairement pour obtenir des effectifs supplémentaires au commissariat. C’est un argument souvent avancé mais qui n’est pas complètement recevable. En effet, il pouvait être risqué de donner des chiffres grossis à la hiérarchie, car c’était aussi courir le risque de devoir justifier ces chiffres en donnant des noms et donc de devoir augmenter une « paperasserie » administrative déjà bien lourde.
Les chiffres avancés par la police 300, puis 129, sont très probablement ceux des sympathisants et pas des militants, ce qui peut expliquer leur grande variation (à la « louche ») selon le contexte du moment. Il suffisait probablement que le commissaire assiste à une réunion avec 130 ou 300 personnes pour affirmer qu’il avait 130 ou 300 anarchistes à Roanne.
L’argument du grossissement des chiffres a pu certes jouer dans certains commissariats mais sans avoir l’ampleur évoquée.
On peut expliquer cette tendance à minimiser le nombre d’anarchistes chez les historiens des années 1950 et 1960, par le contexte historique de l’époque, avec un parti communiste surpuissant et des anarchistes très minoritaires. Il leur était difficile d’imaginer un courant anarchiste, sinon hégémonique, ce qui n’était pas le cas, mais capable de concurrencer les autres courants socialistes (guesdistes ou possibilistes à Roanne).
Lucien Grelaud pensait également que le groupe « Le Révolver » était une fiction mais sans donner de véritables documents justifiant cette affirmation. Pourtant l’emploi de ce type de nom était une pratique courant de l’époque, encore plus justifiée à Roanne avec l’affaire Fournier et bien d’autres groupes avaient ce genre de qualificatif (ex Le Glaive). Mais ce nom semble totalement incongru dans les années 50-60.
les archives départementales de la Loire (série 19 M et 10 M complètes) et municipales de Roanne
interviews de militants encore vivants en 1954-1957
Maitron. Histoire du mouvement anarchiste
? Le mouvement social dans la Loire
Voir en annexe : cahier de documents directs
Années 1881-1883
25 et 26 juin 1881 réunion régionale à Saint-Etienne : 1er essai de congrès régional anar à Saint-Etienne, deux délégués de Roanne assistent et le soir font un compte-rendu au groupe de Roanne. Le congrès est organisé par la Fédération révolutionnaire de la région de l’Est.
26 juin 1881 : naissance du groupe anarchiste « Le Révolté », environ 30 présents, 15 d’entre eux sont fichés par le commissaire :
19 mars 1882 : anniversaire de la Commune entre socialistes et anarchistes. Calais (socialiste) préside le banquet. 250 participants
25 mars 1882 attentat manqué au revolver de Fournier sur Bréchard, patron du textile.P. Fournier sera condamné à 8 ans de travaux forcés et gracié après 4 ans de bagne. Fournier est seulement gréviste du textile et non militant anarchiste.
25 juin 1882 : réunion publique anarchiste-socialiste salle de l’Alcazar Valentino. Bordat anar lyonnais empêché est remplacé par Aubas (?), socialiste roannais. Quelques autres orateurs prennent la parole : Calais (socialiste), Deparis (socialiste), Delorme (socialiste), Sarazin (anarchiste de Thizy).
Remus (anarchiste) préside la réunion.
Fouillard (socialiste) et Chauveret (sociliste) sont assesseurs.
Roche (syndicaliste socialiste) assure le secrétariat.
L’entrée est fixée à 0, 25 F. 200 personnes assistent. Le bénéfice de la soirée est affecté aux grévistes de Paris.
29 juin 1882 : Conférence anarchiste-socialiste à Thizy avec Louise Michel, E. Digeon, Rouanet
30 juin 1882 : Arrivée à Roanne par le train de Louise Michel, Digeon et Rouanet accueillis par Varigard, Stal, Michaud, Mure, Rémus et madame.
2 juillet 1882 : Réunion publique de L. Michel, Digeon et Rouanet, salle de Venise, entrée 0,25 F, 600 à 800 assistants.La réunion a été annoncée par de grandes affiches rouges très nombreuses.
Ordre du jour : Nécessité de la révolution.
Président de séance : Deparis
secrétaire : Charles Fouillaud (?)
assesseurs : Mme Remus et Mme Labouret de Lyon
Le bureau est entouré de deux drapeaux rouges, l’un portant « souvenir de la Commune », l’autre « Comité socialiste révolutionnaire »
12 juillet 1882 : Réunion du groupe. Une résolution est expédiée au Droit social de Lyon pour parution les 14 et 15 juillet.
16 au 20 octobre 1882 : 200 à 300 manifestes du socialisme révolutionnaire sont répartis par les rues de la ville par 4 membres du groupe le Révolté. A Perreux les manifestes sont également distribués sous enveloppes et accompagnés du journal le Droit social (n°2 de février)
Octobre 1882 : Une note de la police déclare qu’il existe à Roanne un groupe anarchiste dénommé « Le Revolver », fondé après l’attentat de Fournier. Les adhérents en seraient : Etienne, Jarroux, Marquet, Bonnet, Simon Gay, les autres noms sont inconnus de la police.
Ce groupe circonstanciel n’était pas spécifiquement anarchiste, ni roannais, mais il fut lancé par le Droit social, pour offrir un révolver d’honneur à Fournier. Peillon en assurera la trésorerie et achètera effectivement le revolver et 25 cartouches, pour la somme de 31,50 F.
15 mars 1883 : Réunion du groupe, rue du Moulin Populle (siège habituel)20-30 présents.
18 mars 1883 : Anniversaire de la Commune. Banquet anarchiste à midi : 38 convives à Venis, le soir réunion anar-socialiste, 600 présents, salle de Venise également.
Le midi les socialistes avaient eux aussi tenu un banquet salle Truche avec 20 convives.
24 mars 1883 : Réunion du groupe, salle du Moulin Populle, 30 présents.
Avril 1883 : nouvelle distribution de placards : « A l’armée », imprimés en Suisse et expédiés par E. Digeon et Pouget.
29 (23?) avril 1883 : Banquet anar-socialiste chez Calis (socialiste) à l’occasion de sa sortie de prison.
9 juin 1883 : collage d’affiches annonçant une conférence du compagnon Tricot de Lyon, par Démure et Réal (affiches format in 8 raisin, 1000 exemplaires distribués et format colombier 20 affiches collées)
10 juin 1883 : salle Valentino, conférence anarchiste, orateurs : Tricot, sur l’anarchie ; Riemer (?) sur la Révolution, entrée 0,25 F, 250 assistants.
Président : Simon Gay, assesseurs : Jules Démure, contradiction amicale de Calais (socialiste). La réunion a été organisée au profit des familles des condamnés de Lyon.
21-23 juin 1883 : Procès L. Michel, E. Pouget à Paris. Deux inculpés de Roanne : Corget Jean-Claude, né à Riorges, jardinier ou camionneur (?) à Roanne, actuellement en fuite est condamné par défaut à 2ans de prison et 300 francs d’amende, pour distribution de brochures « A l’armée » en mars 1883, Mme Bouillet, réceptionnaire de l’envoi, à son corps défendant, est relaxée, comme non coupable.
Juin 1883 : La propagande anarchiste à Roanne et aussi alentour se fera désormais au nom de la « Ligue anarchiste révolutionnaire de Roanne », regroupant les individualités et le groupe « Le Révolté »
6 juillet 1883 : lettre du groupe de Roanne au journal La Bataille de Paris contre l’arrestation et la condamnation de L. Michel et Pouget.
7 octobre 1883 : réunion publique salle de Venise, 200 personnes, orateurs : Crié de Paris.
Président Démure
Secrétaire : Gay
20 octobre 1883 : Pour non déclaration du bureau de la réunion le 7 octobre, Démure est condamné à 3 jours de prison.
Note d’Archives anarchistes : Lagrue n’est arrivé à Roanne qu’en 1884. Cette liste ne semble pas dater de 1881.
Dans ces commentaires Lucien Grelaud considère que Pierre Fournier n’était pas anarchiste. Cette affirmation n’a guère de sens car il faut resituer le contexte de l’époque. L’anarchisme ne commence à être diffusé à Roanne que depuis l’année 1880, ses idées ne sont connues que par l’intermédiaire des journaux et des militants lyonnais, au moment de l’attentat de Fournier, cela fait donc un peu plus de deux ans. Depuis le congrès de Londres, la propagande par le fait, donc les attentats, sont devenus un des moyens d’actions privilégiés des anarchistes. Fournier qui baignait dans le milieu gréviste en 1882 en avait fort probablement entendu parler et à pu vouloir l’appliquer lui-même au moment de l’échec de la grève des tisseurs.
Lors de son procès Pierre Fournier ne s’est pas désolidarisé de la souscription « un révolver d’honneur pour Fournier » lancée par Le Droit social, ce qui aurait pu lui permettre d’obtenir les faveurs du tribunal.
On ne peut exclure non plus complètement qu’il ai été tiré au sort par un groupe, pour commettre cet attentat, bien qu’il le nie. En effet, il existait à Roanne, une pratique de groupes ouvriers clandestins depuis la période de l’Internationale anti-autoritaire.
Lucien Grelaud situe la création du groupe « Les Révoltés » au 26 juin 1881, mais on ne retrouve pas ce nom dans la presse, y compris anarchiste, à ce moment. Par contre, il s’est crée un groupe « Les Vengeurs » dont un article de presse évoque l’existence.
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