Georges, Armand ROBLOT, tourneur-mécanicien, anarchiste à Aubervilliers, Mantes-la-Jolie, Nantes.

Né le 16 août 1884 au Pré Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), mort à Achères (Yvelines) le 5 janvier 1954, tourneur-mécanicien, anarchiste à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Mantes-la-Jolie (Yvelines), Nantes (Loire Atlantique).

En 1896, il demeurait à Pantin (Seine-Saint-Denis).

Le 20 novembre 1905, il se mariait à Pantin avec Alphonsine Lefièvre, blanchisseuse.

En 1911, ils demeurait 49 route de Flandre à Aubervilliers.

Le 1er octobre 1911, il était inscrit au carnet B.

En février 1912, il quittait Aubervilliers pour habiter Septeuil (Yvelines).

Le 8 novembre 1911, il était arrêté à Mantes-la-Jolie pour émission de fausse monnaie.

En perquisitionnant chez lui, au hameau de Poltain, on découvrit tout l’attirail ordinairement utilisé par les faux monnayeurs. En même temps, on arrêtait un complice, Hector Varves, qui cherchait à s’enfuir et qui fut, en même temps que Roblot. mis à la disposition du juge d’instruction de Mantes.

En mars 1912, il était incarcéré à la prison de Mantes, puis le 22 décembre à la maison d’arrêt de Versailles.

Le 21 janvier 1913, les membres de la bande de faux monnayeurs Georges Roblot, sa femme, Alphonsine Lelièvre, Léon Berger, 33 ans, tapissier Hector Darves, 23 ans, et Pierre Jacobs, sujet belge, 43 ans étaient jugés la cour d’assises de Seine-et-Oise. Ils avaient réussi à écouler dans l’arrondissement de Mantes deux cents pièces fausses de un et deux francs d’argent et d’or à l’effigie de la « Semeuse » et du Coq ».

La cour prononçait les condamnations suivantes : Georges Roblot et Hector Darves, cinq ans de réclusion et 100 francs d’amende. Léon Berger, retenu simplement pour délit de port d’armé prohibée, avait été condamné à six mois de prison avec sursis et 16 francs d’amende, Pierre Jacobs et Alphonsine Roblot avaient été acquittés.

Le 8 mars 1913, il était transféré à la Maison centrale de Beaulieu (Calvados), pour y purger sa peine.

Le 17 juillet 1913, il était emprisonné à la maison centrale de Melun (Seine-et-Marne). Il était libéré le 8 novembre 1916.

En janvier 1917, il faisait partie de la 2e section de mobilisation, maison Paul Grandjouan à Pont-à-Rousseau (Loire Atlantique).

Le 18 janvier 1917, il écrivit une lettre à Sébastien Faure :

« J’ai bien reçu votre journal du 13 courant. J’ai été très heureux de reprendre un contact moral avec nos idées, j’en étais privé depuis longtemps.

Vous seriez bien aimable de me faire savoir si vous avez reçu ma dernière lettre et si l’on vous a bien envoyé la somme de 1, 50 francs qu’une de mes amies devait vous faire parvenir.

Je serais également très heureux si vous vouliez bien me mettre en relations avec le camarade de Nantes qui demande correspondance avec d’autres camarades. Enfin, dites-moi si je puis vous être utile à quelque chose.

J’ai de nombreuses notes en tête sur le système pénitentiaire en France, très suggestifs et intéressants. Aussi en ce moment sur les « exclus » (de l’armée) et les conditions de vie qui leur sont faites.

En ce moment, je suis beaucoup plus libre. Ma situation s’est beaucoup améliorée et je serais content de servir notre cause d’une manière quelconque. Puis-je collaborer à votre journal?* Quel doit être l’esprit général et directeur des articles que vous pouvez insérer ?

Un petit mot pour ces renseignements me ferait bien plaisir.

Amicalement dévoué.

Georges Roblot »

En février 1918, Roblot était transféré à Nantes, comme soldat à la XIe section d’exclus.

Dans le Libertaire du 30 octobre 1920, Roblot versait 41,50 francs pour une groupe de camarades chez Hispano-Suiza au Comité de l’entraide (aide aux détenus politiques et à leurs familles).

Dans le Libertaire du 12 décembre 1920, Victor Kibaltchitch demandait des nouvelles de Georges Roblot.

Le 30 novembre 1921, il divorça d’Alphonsine Lefièvre.

Le 15 avril 1922, il était radié du carnet B.

*Il s’agit de Ce qu’il faut dire.

SOURCES :

Archives nationales 19940472/168 — Archives de Seine-Saint-Denis. Etat civil de Pantin et Pré-Saint-Gervais, Recensements — Le Petit parisien 24 mars 1912, 21 et 22 janvier 1913 — Le Petit journal 21 janvier 1913.

DAVERLY, Victor Désiré, peintre en bâtiment et « proxénète », anarchiste de Reims

Né le 9 mars 1861 à Saint-Quentin ( Aisne ). Peintre en bâtiment et « proxénète » demeurant 30 rue des 3 Piliers à Reims. Célibataire. Anarchiste.

En 1886 il faisait partie du groupe « La Défense des travailleurs » qui regroupait toutes les tendances socialistes, y compris les anarchistes.

Le 14 avril 1886, il fut condamné à Reims comme souteneur et pour vagabondage à 3 mois de prison et 5 ans d’interdiction de séjour.

En mars 1891, une contravention fut relevée à sa charge pour avoir recouvert une affiche blanche de l’armée dans l’urinoir de l’Esplanade, par une affiche rouge annonçant la conférence du compagnon Liard-Courtois* de Paris qui eut lieu le 14 mars au bal des Romains.

Le 21 novembre 1893, une perquisition fut faite à son domicile.

En 1894, il vivait de la prostitution, d’une « fille soumise » nommée CLEMENT de laquelle il se faisait le souteneur.

MALAISÉ Émile, tisseur, anarchiste de Warmeriville (Marne)

Né le 14 mai 1848 à Neuvillers (Vosges) ; tisseur demeurant à Warmeriville (Marne) ; anarchiste de nationalité allemande.

Malaisé étant né en département occupé se retrouvait comme son épouse de nationalité allemande.

A habité à Bazancourt (Marne) pendant quelques temps où il fréquentait « le groupe de l’anarchiste forçat Forêt ».

Il a résidé à Warmeriville du 6 novembre 1893 au 15 février 1894. Travaillant chez M. Simmonet d’où il fut renvoyé en raison de ses opinions anarchistes.
Après avoir vainement cherché du travail à Pontfaverger, Bétheniville, Saint-Masmes, Isles et à Bazancourt, il finit par être embauché à la filature Hennegrave à Boult ; mais son attitude motiva encore son renvoi de cet établissement qu’il quitta le 21 mars.

Il fut réintégré dans la nationalité française le 1er mai 1894.

SOURCES : Arch. Dép. Marne, 8 U 388. — Bulletin des lois, 1894.

GUILLOT Pierre [dit Paul Castel], soldat anarchiste à Chalons-sur-Marne (Marne) puis anarchiste parisien.

Né le 3 juin 1883 à Corbeil, soldat, correspondant du Libertaire, puis anarchiste à Paris.

Incorporé le 15 novembre 1904, soldat au 156e d’infanterie, détaché au camp de Chalons-sur-Marne, la commission médicale du 13 décembre 1904 le réforma pour faiblesse générale et bronchite nerveuse. On avait remarqué à la première visite médicale d’arrivée, « un développement anormal des parties sexuelles ». Il n’avait fait aucun service, échappant aux corvées « en opposant la force d’inertie à ce qu’on lui commandait ». Se déclarant malade, « faisant dans son pantalon par devant et par derrière ». Il passait son temps à la cantine, écrivant des lettres de plusieurs pages ou se reposait sur son lit.

Le commissaire spécial de Toul signala par télégramme qu’il était correspondant du Libertaire. On fouilla alors dans ses affaires et on y trouva un code militaire annoté « selon la doctrine anarchiste ».

Il quitta la caserne le 14 décembre et rejoignit Paris.

Le 14 novembre 1907, la police signalait sa présence au meeting organisé par le groupe des Temps nouveaux, tenu 190 avenue de Choisy, pour commémorer les anarchistes de Chicago (1887) et dont les orateurs étaient A. Dunois, Malato, Marmande et P. Monatte.

A cette même époque il participa également à des meetings de soutien à Matha impliqué dans une affaire de fausse monnaie.

Dans les années 1910 il était domicilié 81 Boulevard de Clichy (XVIIIème arr).

Il fut candidat abstentionniste dans le XVIIe arrondissement lors des élections législatives de 1914. Lors de la guerre il fut mobilisé au 13ème régiment d’artillerie.

SOURCES : 30 M 106 Arch. Dép. Marne — Notice Pierre Guillot du Dictionnaire des militants anarchistes.

GUÉRIN Eléonore, Auguste, manœuvre de filature, anarchiste de Bazancourt (Marne)

Né le 25 décembre 1866 à Juniville (Ardennes). Manœuvre de filature demeurant à Bazancourt. Marié. Anarchiste.

Guérin fréquentait Jean-Baptiste Victor Forêt, l’anarchiste forçat, amant de sa sœur.
Il fut condamné le 15 juillet 1891 pour coups et blessures par le tribunal correctionnel de Rethel (Ardennes).
Radié en 1900 de la liste des anarchistes.

SOURCES : Arch. Dép. Marne, 8 U 388 et 30 M 106.

GUÉRIN Jean, Nicolas, charpentier et rattacheur, anarchiste de Bazancourt (Marne)

Né le 22 mars 1841 à Pontfaverger (Marne). Charpentier et rattacheur demeurant à Bazancourt (Marne). Marié, 5 enfants. Anarchiste.

Des lettres trouvées chez l’anarchiste Jean-Baptiste Victor Forêt*, il résulterait que Guérin aurait été anarchiste. Il recevait le Père Peinard et la Révolte. Il était en relation intime avec la famille Forêt dont le fils, Jean-Baptiste Victor Forêt, était l’amant de sa fille. Les anarchistes se réunissaient souvent chez lui. Il habitait à Bazancourt, une maison isolée à l’entrée des bois.
Lors d’une perquisition faite à son domicile le 19 février 1894, on saisit 5 brochures anarchistes dont l’Almanach du Père Peinard pour 1894.

SOURCES : Arc. Dép. Marne, 8 U 388 et 30 M 106.

Condamnation de Wagener et Rutters, deux insurgés anarchistes de Liège, à 5 ans de réclusion. 20 et 21 décembre 1886

Belgique

Les compagnons Wagener et Rutters, poursuivis par les bourgeois pour la part qu’ils ont prise à l’insurrection du mois de mars, ont été traînés en Cour d’assises à Namur, le 20 et 21 décembre.

Ils ont parlé avec beaucoup d’énergie, déclarant qu’en mars on n’en avait pas fait assez.

Et puisqu’ils avaient parfaitement raison, les bourgeois les ont condamnés à cinq ans de réclusion en dix ans de surveillance chacun.

Wagener a une femme et cinq enfants, Rutters — une vieille mère. La solidarité anarchiste, nous en sommes sûrs, ne manquera pas à son devoir.

Le Révolté 15 janvier 1887

Lire le dossier : Les anarchistes dans la province de Liège (Belgique)

La Liberté, organe communiste-anarchiste de Bruxelles est transféré à Verviers par suite de la retraite subite de son fondateur. 27 novembre 1886

L’administration de La Liberté, de Bruxelles, informe ses amis que, prise au dépourvu par la retraite subite du compagnon fondateur du journal*, elle est obligée d’en espacer les dates d’apparition.

La Liberté cessera donc de paraître hebdomadairement pour paraître tous les quinze jours à partir du samedi 27 novembre.

N. B. L’administration prévient ses amis de France que, vu les frais d’expédition, le prix du numéro, en dehors de la Belgique, est de 10 centimes.

Le nombre de numéros à paraître diminuant de moitié, le prix des abonnements diminue en proportion.

Le Révolté 27 novembre 1886

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Belgique

Nos amis de la Liberté viennent de transférer l’administration de leur organe à Verviers.

Adresser les communications: 41, rue de la Montagne.

Le Révolté 18 décembre 1886

*Ferdinand Pintelon était le gérant du journal

Lire le dossier : Les anarchistes en Belgique

Salle comble au meeting anarchiste de Lize-Seraing (Belgique) malgré les consignes de boycott des socialistes. 16 octobre 1886

Lize Seraing.

Le parti ouvrier avait tout mis en œuvre pour empêcher notre meeting de réussir ; il avait même fait crier, par le vendeur de son journal, l’avis suivant, qui montre le respect de ses meneurs pour la liberté de discussion :

«Compagnons de la Ligue ouvrière, le meeting, que l’on donne demain salle Legrand, est un meeting anarchiste. Au nom de la ligue je vous dis qu’il ne faut pas assister a des meetings révolutionnaires. »

Malgré cela la salle était comble, alors nous fumes témoins d’une nouvelle manœuvre de ces messieurs : ils avaient fait enivrer plusieurs individus, et les avaient amenés pour taire du boucan. D’ailleurs cela n’a pas empêche nos amis de Verviers de prendre la parole et de se faire écouter très attentivement par l’auditoire. Nous avons distribué 4 à 500 Ni Dieu, Ni Maître et Révolté, et nous espérons recommencer sous peu.

Le commissaire de police de Seraing, pour empêcher notre ami Jason d’assister à la réunion, lui avait envoyé l’ordre de se constituer prisonnier pour purger une condamnation antérieure.

Le Révolté 16 octobre 1886

Les anarchistes dans la province de Liège (Belgique)

Appel des groupes anarchistes belges au soutien des émeutiers de mars-avril 1886

Belgique

AUX GROUPES ANARCHISTES

La conclusion du drame de la misère qui s’est déroulé il y a trois mois dans notre pays va avoir son dénouement devant la Cour d’assises.

C’est d’abord nos amis Rutters et Wagener, prévenus d’être les instigateurs de ce mouvement révolutionnaire.

C’est ensuite 23 mineurs accusés des divers « pillages » du bassin de Charleroi dont l’affaire se déroule en ce moment.

L’acte d’accusation rédigé avec tant de partialité, que les faits les plus simples y sont présentés comme des crimes, fera condamner ces 23 compagnons aussi sévèrement que la loi le permettra.

Ce sera enfin dans quelques jours les « pillards », les « incendiaires» de la verrerie Baudoux qui paieront de quelques années de prison le crime de n’être pas restés calmes devant le lent assassinat des producteurs.

Protester contre ces emprisonnements, contre les mensonges de l’accusation, contre les condamnations qui seront prononcés, ce serait de la naïveté. Mais resterons-nous indifférents en face de ces iniquités nouvelles ? Laisserons nous dans la misère noire les femmes, les enfants, les pères de ceux qui se sont dévoués pour leurs frères de misère?

Sera-t-il dit que ceux-là dont nous nous déclarons solidaires, verront leurs proches mourir de leur dévouement? Non, n’est-ce pas !

Il faut que ceux qui n’ont pas encore eu l’énergie, dont le tour n’est pas encore venu de faire le sacrifice de leur liberté, de leur vie, sacrifient les quelques centimes qui leur restent, à charge de revanche.

Lorsqu’enfin ceux qui vont souscrire à notre appel se dévoueront à leur tour, il s’en trouvera qui souscriront pour leurs enfants.

La responsabilité des actes de révolte des travailleurs belges incombe à tous ceux qui, depuis les pâles progressistes bourgeois jusqu’aux anarchistes, en passant par le parti ouvrier ont soulevé le mécontentement des travailleurs en dévoilant leur misère.

Mais de tous ceux-là, nous anarchistes, sommes les seuls qui revendiquons hautement la responsabilité du mouvement de mars dernier.

C’est donc à nos amis seuls, aux anarchistes de tous les pays que cet appel s’adresse.

Nous sommes certains qu’il sera entendu. Demandez des listes de souscription et adressez le fonds au compagnon Ruwette, 41 rue de la Montagne. Verviers, et à l’administration du Révolté.

Les groupes anarchistes ;

L’Etincelle de Verviers, Groupe d’Etudes Sociales de Dison, Groupe anarchiste de Liège, L’Union, La Liberté, La Torche, Ni Dieu ni Maître, Le Fer rouge de Bruxelles, etc., etc.

Le Révolté 17 juillet 1886

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