
Né à Grottkau (Silésie prussienne) en 1864, mort le 8 août 1884, cordonnier, anarchiste à Zürich (Suisse) et à Vienne (Autriche).
Il était déserteur d’un régiment saxon, après s’être enfui d’Allemagne Stellmacher se rendit d’abord à Vevey dès le mois de Février 1880 où il fit la connaissance d’une Bernoise, Marie Herren, avec laquelle il contracta mariage en 1882.
Après avoir été membre de l’Arbeiterverein, il en fut exclu avec d’autres, à cause de ses opinions anarchistes.
Il aurait participé le 17 septembre 1880 – aux cotés entre autres de Kropotkine, Herzig, Elisée Reclus, Otter à une réunion à Vevey (Vaud) où aurait été adopté un programme préconisant l’autonomie des groupes et la propagande par le fait. Cette réunion est contestée par plusieurs historiens.
Stellmacher a été condamné à Vevey, pour escroquerie, à 45 jours de prison et à la privation des droits civiques pendant 5 ans.
Il avait demeuré ensuite à Fluntern, près de Zurich, durant 3 ans, où il était l’un des diffuseurs du journal Freiheit de J. Most.
Il ne vivait pas en bonne harmonie avec sa femme et la maltraitait souvent selon la presse.
A la fin de l’année 1883 Stellmacher déménagea et loua un logement au n° 13 Zurichbergstrasse.
En décembre 1883, peu avant une perquisition, il avait quitté Zurich, laissant femme et enfants .
Sous l’inspiration d’un ancien compagnon de Jean Most, le journal socialiste Der Rebell invita ses lecteurs à créer un « trésor de guerre ».
Kammerer répondit à cet appel. Il était secrétaire d’un cercle ouvrier et, en cette qualité, correspondait avec Stellmacher. Ils se rencontrèrent pour la première fois à Zurich. Là, ils convenaient de commettre un vol dans une pharmacie, pour se procurer de l’argent afin de commettre un meurtre contre la famille impériale.
Arrivé à Strasbourg, ils s’emparaient d’une voiture, is se faisaient conduire hors des fortifications; le cocher leur résista et s’enfuit. A la porte de la ville, le factionnaire s’inquiéta des cris poussés; ils s’approchèrent de lui et le poignardèrent. A minuit, ils sonnèrent à la porte d’une pharmacie, ils assaillent pharmacien de garde, M. Linhart, le tuèrent et dévalisèrent le magasin.
Ils se rendirent à Stuttgart et s’attaquaient en plein jour à deux changeurs, dont ils dévalisèrent le coffre-fort, et s’échappent sans laisser de trace. Mais Stellmacher fit remarquer à son associé qu’ils avaient besoin de fonds plus considérables pour voyager, dépister les polices autrichienne et allemande et gagner l’Amérique au milieu de l’émoi général que ne manquera pas de provoquer le meurtre de la famille impériale.
Kammerer se rendit à ces raisonnements ; ils arrivèrent à Vienne et le 10 janvier 1884, le changeur Eisert et ses deux fils tomba sous leurs coups. Ils firent main basse sur la caisse, qui contenait plus de 7.000 florins.
Le 25 janvier1884, Stellmacher tua à Vienne en lui plantant son poignard entre les deux épaules, l’officier de police Hubek, à la sortie d’un meeting socialiste où il se voyait surveillés de près. Il blessait d’un deuxième coup l’ouvrier Meloun, qui accourait pour prêter main forte. Poursuivi par la foule et appréhendé par deux hommes, l’anarchiste jeta au milieu du groupe qui le serrait de plus près une boîte du poids d’environ un kilogramme, remplie de dynamite. Fort heureusement, l’explosion ne se produisit pas. On trouva sur lui deux revolvers, un sac rempli de munitions, un poignard et deux flacons de colle. Stellmacher portait une fausse barbe qu’il collait rapidement quand il croyait avoir à dépister la police.
Kammerer fut arrêté quelques jours plus tard.
Une perquisition à son dernier domicile en Suisse fit découvrir une quantité énorme de journaux socialistes anarchistes et révolutionnaires tels que la Freiheit, le Sozialdemocrat, le Drapeau noir et toute une cassette contenant du plomb coupé eu petits morceaux. La bombe que Stellmacher jeta au moment de son arrestation était remplie de la même substance.
Ils furent condamnés à mort le 10 juin 1884. Stellmacher fut exécuté le 8 août et Kammerer le 20 septembre suivant.
SOURCES :
Der Bund 12 février, 31 mars 1880 — La Suisse libérale 7 février 1884 — La Tribune de Genève 7 février 1884 — Le Jura 8 février 1884 — La National suisse 9 février 1884 — Le National suisse 14 février 1884— Feuille fédérale suisse 18 juillet 1885 — Notice Stellmacher du Dictionnaire des militants anarchistes — Notice Stellmacher du chantier biographique des anarchistes en Suisse — Le Figaro 11 juin, 22 juillet 1884.