L’Explosion du commissariat de Levallois-Perret

Et il y a des gens qui nous disent que les anarchistes n’existent pas. Appelons les malandrins si cela vous fait plaisir. Mais nous ne pouvons que constater qu’ils existent et qu’ils se manifestent de façon a faire réfléchir les pouvoirs publics.

Le fait est brutal,et en dira plus long que toutes les longues tirades.

Dans la nuit de lundi à mardi une explosion se produisait au commissariat de Levallois-Perret.

C’était vers deux heures. Une cartouche de dynamite fixée entre des pavés avait été placée contre le mur de l’immeuble où est situé le commissariat, entre la porte d’entrée et la fenêtre.

Immédiatement après l’explosion, M. Guilhem, commissaire de police accourut et son secrétaire qui habite l’étage au-dessus du bureau descendit. Deux agents, dont l’un nommé Harans couchait dans le cabinet du secrétaire et son camarade Magnier qui avait déjà été fort éprouvé à l’échauffourée de Levallois arrivèrent.

Et voici ce qu’ils purent constater. Un énorme trou dans le mur, les vitres de la fenêtre totalement brisées, les devantures de deux maisons attenantes au commissariat volant en éclat et toutes les vitres d’une maison située en face démolies. Tel était le spectacle.

Deux arrestations ont eu lieu. Puis on a relâché les individus. On n a pas pu prouver qu’ils étaient les coupables.

Mais il y en a des coupables et il faudra les retrouver.

Des mesures de répression s’imposent et nous espérons qu’on n’attendra pas que le ministère de l’intérieur soit dynamité pour s’occuper d’en prendre.

Le Journal de Saint-Denis 11 juin 1891

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Arrestation d’anarchiste. —L’enquête se poursuit pour connaître les auteurs de la tentative criminelle contre le commissariat de Levallois; la police a recueilli certains indices qui lui permettent de penser qu’elle tiendra bientôt les coupables. Deux individus ont déjà été arrêtés qui sont fortement soupçonnés, les nommés Emile Voyez et Jules Guerlinger habitant St-Denis. Ils ont été envoyés au dépôt, tient-on les vrais coupables?

Le Journal de Saint-Denis 21 juin 1891

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Arrestation d’anarchistes. Sur mandat de M. Couturier, juge d’instruction, M. Guilhem, commissaire de police de Levallois-Perret, a arrêté hier, à Saint-Denis, trois anarchistes soupçonnés d’avoir pris part à la tentative d’explosion faite contre le commissariat de Levallois-Perret. Ce sont les nommés Agresti, sujet italien, Boyer et Laguenon ; tous les trois ont été envoyés au Dépôt.

Le Journal de Saint-Denis 25 juin 1891

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Saint-Denis. — A la suite de l’explosion d’une bombe sur la fenêtre du commissaire de Levallois-Perret, on a arrêté plusieurs camarades de Saint-Denis, entre autres Voyer et Guerlinger.

La Révolte 27 juin 1891

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