
Lize Seraing.
Le parti ouvrier avait tout mis en œuvre pour empêcher notre meeting de réussir ; il avait même fait crier, par le vendeur de son journal, l’avis suivant, qui montre le respect de ses meneurs pour la liberté de discussion :
«Compagnons de la Ligue ouvrière, le meeting, que l’on donne demain salle Legrand, est un meeting anarchiste. Au nom de la ligue je vous dis qu’il ne faut pas assister a des meetings révolutionnaires. »
Malgré cela la salle était comble, alors nous fumes témoins d’une nouvelle manœuvre de ces messieurs : ils avaient fait enivrer plusieurs individus, et les avaient amenés pour taire du boucan. D’ailleurs cela n’a pas empêche nos amis de Verviers de prendre la parole et de se faire écouter très attentivement par l’auditoire. Nous avons distribué 4 à 500 Ni Dieu, Ni Maître et Révolté, et nous espérons recommencer sous peu.
Le commissaire de police de Seraing, pour empêcher notre ami Jason d’assister à la réunion, lui avait envoyé l’ordre de se constituer prisonnier pour purger une condamnation antérieure.
Le Révolté 16 octobre 1886