La section bruxelloise de l’Internationale s’est réunie le 17 décembre 1877, au Cygne, vers 8h du soir. De Paepe ouvrit la séance.

Paterson communiqua deux lettre reçues d’Anvers, du secrétaire du Conseil régional belge, Coenen, la première lettre informait que le 25 du mois aurait lieu à Bruxelles un Congrès belge de l’Internationale et dont les questions suivantes figurent à l’ordre du jour :

1° Rapport et vérification des comptes du Conseil

2° Transfert dudit Conseil

3° Mesures à prendre concernant le transfert du bureau fédéral à Verviers

4° Revue du mouvement ouvrier en Belgique

La seconde lettre ajoute deux nouvelles questions à l’ordre du jour :

1° Mesures à prendre en cas d’événements

2° Des moyens pratiques à faire réussir la grève générale.

Ces questions ont été proposées par la la Fédération de la Vallée de la Vesdre.

Deux nouveaux candidats sont admis : Claes Jean, 5 boulevard du Hainaut, Mettervie Pierre, 37 rue de Hollande. Les candidats admis précédemment sont : Milder Joseph, 12 rue de la Samaritaine ; Caspard, 11 Marché aux Poulets ; Debuygger, 51 rue de la Montagne.

Standaert prend la présidence.

De Paepe informe que le Congrès de Jemmapes a désigné Bruxelles comme siège du Conseil régional et qu’au congrès de Berne, le transfert à Bruxelles du bureau fédéral a été adopté.

Steens dit que depuis que le Conseil régional a été établi à Anvers, l’Internationale a été complètement négligée. Il s’agit de relever cette association qui a fait trembler les gouvernements europées et ce sera Bruxelles qui rendra à cette société son ancienne puissance.

Brismée fait observer la nécessité de préparer la constitution du conseil régional belge et qu’à cet effet on doit choisir au préalable quelques membres qui pourront se mettre à l’oeuvre après le congrès. Ces membres doivent être choisi en dehors de ceux qui représentent une fraction de la province.

Ceux qui furent nommés sont ; De Paepe, Standaert et Cammaert.

De Paepe faisant allusion aux décisions du Congrès de Verviers, dit qu’elles n’ont aucune valeur, attendu que le Conseil régional n’avait pas organisé ce Congrès. En conséquence, il faut qu’au congrès de Bruxelles, la question du transfert du bureau fédéral soit mûrement approfondie et qu’il soit examiné jusqu’à quel point une fédération a le droit d’organiser un congrès universel. L’orateur propose que le bureau fédéral soit transféré à Bruxelles afin que l’on s’occupe d’améliorer la situation de l’Internationale.

Brismée est du même avis. Le bureau fédéral doit être là où siège le conseil fédéral et qu’il est absurde de voir les verviétois prétendre que le bureau fédéral soit établi chez eux, eux qui n’ont plus même le droit de faire partie de l’Internationale.

Steens demande que la conduite du Conseil régional d’Anvers vis à vis de l’Internationale soit examinée au Congrès. Il semble n’avoir agi que pour nuire à l’existence de l’Internationale et que le journal du Werker semble n’être qu’un organe privé au lieu d’être celui de l’association.

Brismée rappelle qu’au congrès de Berne, il avait été décidé qu’aucun congrès de l’Internationale n’aurait été tenu cette année, vu le congrès socialiste. Par conséquent, les jurassiens et les verviétois ont commis une grande faute en en organisant un au nom de l’association.

Frix rapporte que Levachoff (russe) lui a fait une communication contraire, alors qu’il se trouvaient au Congrès de Gand : « au congrès de Berne, avait-il dit, il avait été convenu d’organiser cette année un congrès universel de l’Internationale. »

Brismée et De Paepe disent que c’est là un mensonge et que Levachoff n’a pas même assisté au Congrès de Berne.

Il est adopté par le vote, que le bureau fédéral se tiendra à Bruxelles.

Steens rappelle les listes de souscription remises il y a plusieurs mois, en faveur des déportés espagnols, à la suite de la dernière insurrection.

Une nouvelle séance est projetée pour lundi prochain. Celle-ci est levée à 9h 1/2

Source : Archives de la ville de Bruxelles POL 195 p. 24

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