La Préfecture de police conserve quelques exemplaires de la Révolution sociale à la cote D 250.

Curieusement cette bien maigre collection qui devait servir à surveiller les anarchistes, ne comporte pas la moindre annotation.

La seule particularité : un article découpé dans le n°4 du 3 octobre 1880 à propos de Malatesta et qui remet en cause le Préfet de police Andrieux !

C’est tout de même curieux d’attaquer celui vous finance.

Voici une partie de l’article découpé :

« Malatesta arriva donc à Paris vers la fin de la première quinzaine d’août, il fut arrêté le 17, amené devant le juge d’instruction, qui n’instruisit rien, ne l’interrogeant même pas, le 18, conduit devant le tribunal, le même jour condamné sans avoir eu le temps de respirer à 6 mois de prison. Malatesta ahuri veut enfin s’expliquer ; peine inutile, les gardes l’emmènent : « il n’avait même pas eu le temps de décliner son nom. »

Condamné, Malatesta est détenu à la prison de la Santé, mais là, soit nouveau caprice de M. Andrieux, soit fantaisie du Ministre de l’intérieur, je ne sais plus son nom – on en change si souvent – il est transféré à la Grande Roquette, où il est actuellement.

Barbe et cheveux rasés, privation de visite et de toute lecture, etc. tel est le régime auquel est soumis un réfugié politique, qui se réclamait de l’hospitalité française, pour infraction à un ukase préfectoral.

C’est une honte, et nous ne craignons pas de le dire, quoi qu’il nous en coûte, cette honte retombera sur le peuple de Paris tout entier, s’il ne fait pas entendre sa puissante et généreuse voix pour mettre fin à un tel était de chose.

Que nulle réunion n’ait lieu sans que ces faits soient livrés à la connaissance du public, et stigmatisés comme ils le méritent.

Assez d’Andrieux, assez de Marcerou !

Bastone.

Lire le dossier : Contre enquête sur le cas de Serraux-Spilleux accusé d’être un agent du préfet de police Louis Andrieux