Commissaire spécial d’Annemasse

Paris le 6 juillet 1894,

Monsieur le Directeur,

La mission que vous avez bien voulu me confier, m’a paru dans les circonstances actuelles, suffisamment importante, pour que j’ai à cœur d’en assurer le succès.

J’ai, en conséquence pensé qu’il était de mon devoir, au lieu d’envoyer un adjoint à Milan, de me rendre moi-même dans cette ville et de me mettre directement, bien que d’une façon tout à fait officieuse, en relation avec les autorités de police italienne.

Je compte, d’autre part, à mon retour de Milan, et toujours d’une façon officieuse, rendre visite, avec le Directeur de la police centrale de Genève, au Procureur général de la Confédération suisse à Berne, chargé du service politique, et au Président des départements de justice et police des cantons de Neuchâtel et de Vaud, pour organiser un service de surveillance, de concert avec le canton de Genève.
Mes relations personnelles avec le Directeur de la police du canton de Genève me permettent de croire que de ce côté, le résultat sera satisfaisant.

J’ai, par suite, l’honneur de vous prier, Monsieur le Directeur, de vouloir bien me faire connaître par télégramme si vous ne voyez aucun inconvénient à ce propos.

Le cas échéant, je me mettrai en route dès mon retour à Annemasse qui aura lieu mardi soir, 10 courant et après en avoir conféré avec M. le Préfet de la Haute-Savoie.

Le même jour, je ferai partir pour Lugano un de mes agents secrets, avec la mission de se mettre en relations avec le groupe anarchiste existant dans cette localité.

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Télégramme

Préfet Annecy et commissaire spécial Annemasse

Monsieur Léat est autorisé à donner suite aux propositions contenues dans sa lettre du 6 juillet au Directeur de la Sûreté

Archives nationales 19940500/59