L’Alliance républicaine regroupant tous les opposants à l’Empire débute en 1869, son siège était situé rue Traversière.
C’est pour camoufler celle-ci que certains de ses membres fondèrent la coopérative « La Solidarité » dès cette même année, bien que ne devant fonctionner régulièrement qu’en 1872.
La déclaration d’association fut signée par 72 « citoyens » de Roanne et de Le Coteau. Les statuts furent imprimés à une centaine d’exemplaires. Son local était situé rue Bravard.
Liste des fondateurs de la Solidarité en 1869 :
Louis Gouttenoire président
Claude Louis Vice-président
Gay P. secrétaire
Degueurce secrétaire-adjoint
Pelosse jeune trésorier
Benoit Ayèle trésorier-adjoint
Vital Lespinasse ; Claude Goutard ; Marcel Pelosse ; Victor Wuillaume ; Joseph Vergeot ; Deshormières Ovize ; C. Chanrion ; P.M. Rochon ; Simonin ; Claude Villachon étaient membres du conseil d’admnistration.
Bureau officiel élu le 1er décembre 1872 :
B. Barret, tisseur
P. Mansion, tailleur de pierres
L. Gouttenoire, blanchisseur
Ovize, tisseur
Fusil J.
Perroton J.
Ayèle Benoit, blanchisseur.
Le Coopérateur n°16, 5e année 15 juin 1912. Notice sur la Solidarité de Roanne
SOURCE : Médiathèque de Roanne (Loire). Fonds Grelaud 23 F 59
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Les transformations de l’Internationale.
Nous lisons dans le Courrier de France, journal officieux, la note suivante sur la quelle nous n’avons pas besoin d’appeler l’attention de nos lecteurs.
On vient de recevoir au ministère de la justice des informations très précises et très importantes sur les transformations et les déguisements que tente en ce moment l’Internationale pour échapper aux prescriptions de la loi et aux poursuites de l’autorité.
Dans chaque localité où cette association comptait de nombreux affiliés, ces affiliés se constituent en sociétés coopératives de consommation et ils établissent des magasins de vente où l’on trouve des denrées de première nécessité, de l’épicerie, du vin et autres objets d’alimentation analogues.
Il est formellement ordonné à tous les anciens affiliés à l’Internationale , ainsi constitués en sociétés coopératives de consommations de s’approvisionner dans ces magasins d’une manière exclusive. Les prix y sont les mêmes qu’ailleurs. Seulement le bénéfice est versé dans la caisse commune pour servir spécialement à alimenter les grèves.
La qualification de ces sociétés coopératives de consommation varie selon la localité. Ici on les nomme la Solidarité, là la Collectivité, ailleurs la Fraternité. Mais sous ces noms divers, ce ne sont toujours que des sections distinctes de l’Internationale qui conserve ainsi son organisation générale et qui a sa direction centrale avec laquelle correspondent les chefs de ces sections.
En outre, afin de continuer à se réunir, sans tomber sous le coup de la loi, voici comment procèdent, dans chaque localité, les anciens affiliés à l’Internationale, devenus membres d’une société coopérative de consommation.
Ils se subdivisent, dans chaque localité, par groupe de vingt membres. Chacun de ces groupes se réunit, une fois par semaine, isolément des autres et toujours dans un local nouveau.
Chaque groupe a son président, son vice-président, son secrétaire et son trésorier.
La cotisation de semaine est versée, comme par le passé, entre les mains du trésorier du groupe, par chaque membre. Les présidents de groupes d’une même localité, dépendent du président de la société coopérative de consommation locale.
Il en est de même des trésoriers, qui versent chacun le produit des cotisations de semaine par groupe dans la caisse locale commune.
Toutes ces sommes sont mises à la disposition de la direction centrale qui, seule, en détermine l’emploi et qui est le pouvoir exécutif et législatif de l’Internationale, aujourd’hui métamorphosée en sociétés coopératives de consommation.
Nous pouvons affirmer, d’une manière absolue, l’exactitude de ces renseignements Nous pourrions même raconter, de point en point, l’incident qui a mis le ministère de la justice sur la trace de ces transformations et de ces déguisements de l’Inter nationale, mais, comme cet incident est l’objet d’une instruction judiciaire, nous croyons devoir, pour le moment, ne pas entrer dans de plus amples détails.
La loi dernièrement promulguée contre l’Internationale porte, article 7, que ladite loi sera publiée et affichée dans toutes les communes. Pourquoi cet affichage n’a-t-il pas encore eu lieu ?
Journal de Roanne 14 avril 1872