Caraman

Paris, le 29 septembre 1895

Quarante personnes environ, dont une douzaine de femmes à tendances anarchistes, ont assisté hier soir au banquet des Naturiens organisé par Gravelle, au café des Artistes, 11 rue Lepic.

Dans ce nombre on remarquait les compagnons bien connus Bealieu, Zisly, Paillette, Guérin, Legentil, Gravelle, Meyer, Dessolas, Dalle, Renard, Capette, Manteaux, Mayence, Cahuzac, Percheron, Dery, Savard, Chatenet, etc.

Après le repas le compagnon Gravelle dans une courte allocution, a fait l’apologie de l’état naturel dans lequel chacun pourra jouir de toute sa liberté, sans gouvernement et sans propriété individuelle, puis il a remercié les assistants et les a invités à assister aux causeries des Naturiens qui ont lieu tous les mardis, à neuf heures du soir, 69 rue Blanche.

D’autres orateurs naturiens parmi lesquels Beaulieu, Ballot, Idrac, etc. ont parlé de l’avenir de l’état naturel, dont ils préconisent le succès.

Les compagnons Paillette et Renard ont chanté et déclamé le répertoire des chansons et poésies anarchistes, aux applaudissements de la salle.

Encouragé par ce petit succès, le compagnon Gravelle compte, avec l’appui des camarades, donner par les causeries, les écrits et les conférences, une vaste extension à l’idée naturienne à Paris, en province et à l’étranger.

Les compagnons anarchistes en général, approuvent l’idée de Gravelle, en disant que les théories des Naturiens mènent l’homme droit à l’anarchie.

Caraman

Archives de la Préfecture de police Ba 1508

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