14 mai 1877
La section bruxelloise de l’Internationale a tenu séance le 14 mai 77, à 7h du soir, au Cygne. Brismée devant se rendre avec Steens au Conseil fédéral local dont une séance aura lieu à la Renommée, à 8h, , demande qu’on procède immédiatement à la nomination d’un délégué au Congrès de Jemappes. Il donne lecture d’une lettre reçue d’Anvers dans laquelle l’ordre du jour du Congrès se trouve inséré, savoir :
1° Rapport du Conseil régional belge ;
2° Questions administratives et vérification des comptes ;
3° Organisation du prochain congrès universel ;
4° De l’attitude de l’Internationale sous le rapport du mouvement ouvrier qui se produit en Belgique ;
5° Réorganisation du conseil régional.
Brismée fait remarquer que les questions qu’il vient de lire, doivent être discutées au Congrès même ; on doit donc décider de l’envoi d’un délégué. Cette question, mise aux voix (22 membres étaient présents) est adopté. Pierron s’était abstenu du vote et sur l’observation de Steens, il répondit qu’ignorant la façon dont ces questions avaient été discutées dans les sections, il ne comprenait pas bien l’utilité qu’il n’y a dans l’envoi d’un délégué à Jemappes. Mais Steens répartit qu’en présence de la décadence qui frappe l’Internationale, il s’agit de parer à cette éventualité qui conduit à l’anéantissement de l’association et un membre qui tient à l’existence de cette société doit ne pas s’abstenir de voter sur une pareille question. Pierron répondit qu’il adhérait au résultat du vote.
Standaert fut désigné pour être chargé de représenter les sections bruxelloise à Jemappes.
Brismée demanda ensuite que Steens puisse le remplacer au congrès rationaliste de la Louvière, dans le cas où il serait retenu chez lui par la maladie à laquelle il est assez sujet depuis quelque temps, surtout que Steens traite, mieux que lui, les questions philosophiques.
Standaert demande qu’il soit autorisé à soutenir la question de la réorganisation du Conseil régional et à faire établir son siège à Bruxelles. Brismée et Steens appuient fortement la proposition, attendu qu’à Anvers, le conseil régional n’a rien fait en faveur de l’Internationale ; à Verviers également, tout à été négligé.
C’est à Bruxelles, ajoutent-ils, que l’on trouvera les éléments nécessaires pour reconstituer quelque chose de sérieux et qu’on saura à quoi s’en tenir sur la vitalité de l’Internationale.
La proposition, appuyée par Paterson, Schoy et Trappeniers, mise aux voix, est adoptée.
Brismée, avant de se retirer avec Steens, demande que le Congrès socialiste se tienne à Bruxelles, attendu qu’à Verviers on ne pourra loger les délégués du pays et de l’étranger. Trappeniers, d’accord avec le préopinant, dit que Bruxelles ne doit pas être considéré seulement comme capitale mais encore comme le siège des révolutions belges ; ce ne sera que de Bruxelles que pourra s’étendre un mouvement sérieux.
En remplacement de Brismée président, Standaert soumit cette proposition au vote ; elle fut également adoptée.
Trappeniers informe qu’il a assisté à un petit meeting donné aux Trois Mousquetaires, où les lecteurs et partisans de Werker avaient été invités à l’effet d’organiser une section flamende de l’Internationale. La salle qui est petite, était remplie de monde etle meeting a réussi. Godschalk, Anzeele, Verbruggen et autres, y ont pris la parole. Il en est résulté la constitution d’une section à laquelle 24 membres ont adhéré. Une nouvelle réunion aura lieu au même endroit le 27 mai à 5h du soir. Alors on décidera si elle prendra le nom de section flamande de l’Internationale, ce dont on ne doute aucunement.
Schoy voit dans la formation de ce nouveau groupe, le résultat d’une propagande en faveur de l’Internationale, si toutefois c’est en son nom que ce fait à lieu. D’un côté, on peut redouter le danger d’y voir un cas de division si les Flamands veulent former un parti, au mépris du principe de l’Internationale qui ne veut ni distinction de pays, ni celle de langue.
Trappeniers allègue que les personnes, quelque soit le titre sous lequel elles veulent marcher, du moment que leur but est de faire de la propagande au point d’une révolution prochaine, doivent être soutenus.
L’envoi d’un délégué au Congrès Internationaliste qui doit se tenir à Malines le 20 courant, est débattu. Verycken, Pira, Schoy, Brasseur, Trappeniers et Bertrand, prenant la parole à tour de rôle émettent des avis divers. Enfin, il est décidé qu’on y délégera, sans mandat L. Verycken.
La séance est levée à 8h1/4
Source : Archives de la ville de Bruxelles POL 195
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