le Coq rouge était d’abord paru dans le Nouvelliste de Lyon. Document Bibliothèque Marguerite Durand.

Lettre de Louise Michel à Léonie Pallait

14 juin 1886

Ma chère amie,

Je vous remercie mille fois de vos démarches, ainsi que Bordat et Lemoine.

Je vous serai bien obligée de vous dépêcher de m’avoir soit les feuilletons du Coq rouge, soit le manuscrit ou copie du manuscrit.

Je vais probablement rentrer en prison et je pense qu’on ne voudra pas au Nouvelliste, garder sans m’en donner un double, cet ouvrage dont je ne possède plus qu’un fragment. Il faudrait que je le refasse de mémoire et c’est fort ennuyeux.

L’époque à laquelle je l’ai donné au Nouvelliste, après lecture que j’en ai faite salle de la perle, au bénéfice des prisonniers, est facile à établir puisque c’était pendant le procès de Lyon.

Le Coq rouge a été imprimé dans le Nouvelliste pendant ma prévention, affaire du meeting des Invalides.

Quelques numéros m’en ont été envoyés à St Lazare et peut-être n’était-ce pas fini ou fini depuis peu, à l’époque de mon jugement ou que jours après.

Voyez donc février, mars, avril, mai, juin, juillet, août et septembre de l’année du procès.

Un ouvrage imprimé n’est pas sans quelques collections en soient gardées.

Voyez à la bibliothèque de la ville.

On ne peut faire pareille chose de garder un ouvrage dont l’auteur n’a demandé aucune rétribution que la collection, puisque le Nouvelliste avait, m’a-t-on dit, mis dans ses colonnes des listes pour les prisonniers.

On a du insérer le Coq rouge au moment du rappel Gautier et à Lyon.

Je vous serai bien obligée de vous dépêcher avant mon procès.

Je compte sur vous et vous embrasse de tout cœur.

Ma cousine et Didelin se joignent à moi.

Louise Michel

Archives départementales du Rhône 4 M 306