Né le 1er mai 1862 à Montanaro (province de Turin, Italie). Ouvrier menuisier, il vivait maritalement, de nationalité italienne. Anarchiste expulsé.

Metropolitan museum of art. Alphonse Bertillon. Albumens silver prints. Photographs.

Charles Ponchia était arrivé en France en 1883, probablement à la suite de son insoumission en Italie.

Le 13 décembre 1884, il contracta à Caen, un engagement de 5ans dans la Légion étrangère et fit partie du corps expéditionnaire du Tonkin. Atteint de dysenterie, il fut réformé en 1887, avec une gratification renouvelable de 180 francs, portée ensuite à 240 francs et la médaille commémorative du Tonkin.

Venu à Paris, il travailla notamment comme menuisier chez Magaud, entrepreneur de menuiserie, 189 rue St Maur. En septembre 1892, il demanda sa naturalisation mais n’obtint aucune réponse, n’ayant pas séjourné assez longtemps en France.

Il fréquenta avec des camarades d’atelier, les réunions du Cercle International, 13 rue Aumaire.

A la suite des attentats de Ravachol, 38 anarchistes étrangers furent expulsés. Un délai de 24 heures leur était donné pour quitter Paris et donner l’heure du train et leur destination, prouvant qu’ils respectaient l’arrêté.

Pour Charles Ponchia, l’arrêté d’expulsion fut pris le 29 mars 1892 et une perquisition pratiquée à son domicile, 12 rue de Pernelle, le 30 mars 1892 amena la découverte de quelques lettres et de cinq brochures socialistes ou anarchistes. Il fut conduit à la frontière belge le 2 avril suivant. Renvoyé de Belgique le 10 avril, il rentrait en France où sa présence fut tolérée.

Ponchia fut pendant les mois d’avril et mai 1894, l’objet d’une surveillance quotidienne qui ne révéla rien de concret.

Le 30 juin 1894, le préfet de police délivra un mandat de perquisition et d’amener à son encontre, pour association de malfaiteurs.

Le 1er juillet à 5 h45 du matin, le commissaire du quartier de la Porte St Denis, se présenta à son domicile 13 rue Marie et Louise où Albino Ponchia habitait depuis 3 mois, un petit appartement situé au 6e étage, au fond de la cour et composé de deux pièces. Il y demeurait en compagnie de sa maîtresse Eugénie Michaud 31 ans, domestique. La perquisition fit découvrir une lettre en italien que lui avait adressé le 19 mars 1893, par un nommé Merlu demeurant 16 via Carena à Turin et une liasse d’exemplaires du journal La Révolte de mars 1889 à octobre 1891.

Ponchia fut arrêté, conduit à la préfecture de police et emprisonné à Mazas le 4 juillet. Le 8 juillet le juge d’instruction Anquetil le fit mettre en liberté provisoire.

En 1894 son nom figurait sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer en vue de la « surveillance aux frontières ».

Le 4 août 1894, il fut autorisé à résider en France.

Le 29 Juin 1895, le juge d’instruction Meyer délivra une ordonnance de non lieu dans l’affaire d’association de malfaiteurs.

En 1899, Ponchia figurait sur une liste d’anarchistes étrangers, son dossier portait le numéro 326467, il demeurait 85 faubourg du Temple.

SOURCES :

Arch. de Paris D.3 U6 carton 50 — Arch. Préf. pol. BA 77, BA 1500 — Etat signalétique des anarchistes étrangers expulsés de France, n°1, mars 1894 —  Notes Rolf Dupuy Le Petit Parisien 31 mars 1892 — Les anarchistes contre la République par Vivien Bouhey. Annexe 56 : les anarchistes de la Seine

ICONOGRAPHIE :

CIRA de Lausanne. Album photographique des individus qui doivent être l’objet d’une surveillance spéciale aux frontières [texte imprimé] / Alphonse BERTILLON . – Paris (France) : Imprimerie Chaix, 1894 . – 40 p. : ill. ; 21 cm.