Signature de l’indicateur

Londres le 4 décembre 1882

Lorsque des arrestations sont opérées en France et que les individus arrêtés sont accusés entre autres délits de celui d’affiliation à l’Internationale, il est curieux de voir les journaux intransigeants soutenir que cette société secrète n’existe pas depuis 10 ans.

Ces journaux ne peuvent cependant pas ignorer que ladite association a été reconstituée à Londres au mois de juillet 1881, et qu’elle a son principal bureau ici même. Et ce bureau est en communication permanente avec tous les groupes anarchistes du monde entier. Les journaux radicaux ne peuvent ignorer cela.

Ce bureau qui fut constitué au Congrès de Londres était composé de trois membres : Tchaikovski, Trunk et Malatesta. L’un de ses membres, Malatesta a disparu depuis environ trois mois, sans que ses amis puissent parvenir à découvrir sa retraite. Aussi est-il question de le remplacer au bureau central de l’Internationale.

Cette disparition subite d’un des hommes les plus actifs du parti révolutionnaire ne laisse pas que d’être interprétée de mille façons par ses camarades.

A-t-il été arrêté et mis au secret ? Voilà ce que chacun se demande.

Il est en effet étrange qu’une personnalité aussi remuante que la sienne n’ait pas donné signe de vie depuis aussi longtemps.

Demartys, Hoffman, Tchaikovski, Trunk interrogés sur son compte ne peuvent expliquer son long et absolu silence.

Les dernière nouvelles reçues de lui remontent au jour lointain déjà où il s’embarqua à Marseille pour se rendre en Égypte.

Depuis rien.

Archives de la Préfecture de police Ba 435

Lire le dossier : L’Internationale noire