Né le 7 septembre 1855 à Jambes (Belgique), voyageur de commerce, photographe, ouvrier peintre, anarchiste de Bruxelles.

Le révolutionnaire bilingue Modeste Winandy était célibataire et vivait avec ses parents au 33 rue de la Croix à Ixelles. Son père s’appelait Modeste, Constant, Gérard, Joseph Winandy et sa mère Christine Moriau.

Il exerça divers métiers, notamment celui de voyageur de commerce et de photographe. Dans les années 1880, il gagnait sa vie comme ouvrier-peintre.

Pour la police, Winandy était un ivrogne paresseux. Elle décrivait ainsi son apparence : « taille, 1 m 66 à 68, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, moustache blonde naissante, cheveux et sourcils blonds, nez moyen, yeux bleus ».

Selon l’historienne Hilde Vanden Broeck, Winandy aurait été allemand. Cela nous paraît peu probable car nous ne trouvons rien à ce sujet dans son dossier personnel à la police municipale de Bruxelles.

Hilde Vanden Broeck considère Winandy comme né en 1868. Cela contredit ce qui est indiqué sur la couverture du même dossier personnel, précisément le 7-9-1855, et avec ce que l’on trouve dans les sources du parquet. (Archives générales de l’État, PG.225, lettre du 28-5-1886 et Archives générales de l’État, PG.223A indiquent toutes deux 1854.)

En 1879, Winandy rejoint l’association des libres penseurs radicaux Les Cosmopolitains et, à partir de septembre, il assiste aux réunions du Cercle Démocratique radicalisé, où il occupe pendant une courte période le poste de secrétaire adjoint.

Cependant, il émigrera bientôt vers les Cercles Réunis révolutionnaires et siégera à son Comité central.

En 1880, il se présenta également aux réunions de la section bruxelloise de l’Internationale, qui tendait vers l’anarchisme, ainsi qu’aux réunions de la Ligue radicale de liberté flamande.

Enfin, un rapport de police indique qu’il était membre de la Chambre du Travail possibiliste dans la période 1879-1880. Mais si l’on regarde de plus près les comptes rendus des réunions de ce cercle, il est frappant que sa présence ne soit explicitement signalée nulle part. Il n’était donc probablement pas un membre actif.

Il existait cependant un autre lien avec les possibilistes. En 1879, il travaillait comme dessinateur pour la revue satirique La Trique, publiée par Louis Bertrand. Pourtant, Winandy était un véritable révolutionnaire. Il parlait souvent lors des réunions et utilisait un langage exalté. Il attendait beaucoup de la volonté d’action des ouvriers industriels wallons.

Le 15 août 1880, contre les orientations révolutionnaires des Cercles Réunis, il assista à la manifestation possibiliste pour le suffrage universel. Ici, il essaya de donner à la manifestation une apparence radicale en criant des slogans révolutionnaires. On ne sait pas clairement à quelle faction du camp révolutionnaire appartenait Winandy. Il s’entendait bien avec le blanquiste Chauvière, mais par contre on sait qu’il faisait partie des anarchistes bruxellois en 1886.

Début juin 1880, Winandy était présent avec « une quinzaine de révolutionnaires anarchistes » qui se réunissait pour accueillir l’anarchiste italien Malatesta récemment arrivé.

En 1892, il fut quelque temps en prison. Les sources mentionnent même qu’il était mort en captivité, mais cela est contredit par d’autres sources.

SOURCES :

Archives de la Ville de Bruxelles, Bureau des Etrangers, Dossier Individuel 4138 : Winandy M. ; Archives générales de l’État (Bruxelles), PG.223A ; Archives générales de l’État (Bruxelles), PG.225, lettre du procureur général au procureur général de Bruxelles du 28-5-1886 ; H. WOUTERS, Documents…, vol. III, p. 1439, 1548, index p. 1791 ; Les Droits du Peuple, 23-5-1880, p. 4, col. 1. H. VANDEN BROECK, Parce que…, p. 58, 77, 84.

Publié sur le site http://janpelleringfonds.be aujourd’hui disparu, biographie vraisemblablement rédigée par Herre Sneyers et traduite du flamand par traducteur en ligne.