Né le 1er janvier 1865 à Armentières (Nord), tisseur, anarchiste d’Armentières, Roubaix, Lille (Nord), indicateur de police.

Eugène Blondel dit Niquette, qui était marié à Angèle Weymel, depuis le 29 août 1896, avait été, entre 1886 et 1895, condamné à 14 reprises pour « tapage nocturne, ivresse, bris de clôtures, coups et blessures, vol, outrage à agent.

Il avait été signalé comme pouvant devenir dangereux au printemps 1892 où il était notamment le diffuseur du Père Peinard, La Révolte et L’Agitateur. Il résidait alternativement à Roubaix et à Armentières, rue des Promenades.

En avril 1892, il se fit adresser à Roubaix 500 exemplaires d’un manifeste du Père Peinard, pour les afficher.

Avec notamment Vercruysse, Vanacker et Wegniez il était membre du groupe La Société des maboules fondé à Roubaix en mars 1892.

Fin avril 1892, préventivement à la manifestation du 1er mai et comme de nombreux compagnons tant à Paris qu’en province, il fut arrêté, perquisitionné et poursuivi pour « association de malfaiteurs » avant de bénéficier d’un non-lieu.

Il figurait en janvier 1894 sur une liste de correspondants des journaux anarchistes établie par la police et était alors domicilié, semble-t-il, à l’Estaminet du voltigeur d’Afrique, rue des Longues haies à Roubaix.

Il était présent le 20 janvier 1895 à Roubaix, au siège du parti alémaniste roubaisien, 3 rue Vallon, lors d’un bagarre opposant socialistes alémanistes et guesdistes. Blondel distribuait autant de coups qu’en en reçut.

Lors de l’instruction de l’affaire par le juge Delali de Lille, Blondel fit la déclaration suivante :

« J’ai été anarchiste en 1892, je demeurais alors à Roubaix, je l’étais aussi à Armentières quand je suis de nouveau venu m’y fixer en quittant Roubaix ; actuellement, je ne suis plus anarchiste ni socialiste ; il est vrai que je fréquente encore les anarchistes qui aujourd’hui se disent socialistes, mais je le fais pour renseigner la police d’Armentières dont je suis l’indicateur ; vous pourrez du reste questionner à ce sujet l’inspecteur de police Payement et vous verrez que je dis la vérité ; je lui ai déjà fournis des renseignements de toutes sortes qui lui ont permis de procéder à certaines arrestations ; pour me récompenser, il m’a fait avoir il y a 2 ou 3 mois du travail chez le sieur Briche-Loridans.

Si je suis allé à la conférence de Roubaix, c’est pour inspirer plus de confiance aux socialistes d’Armentières et même à ceux de Roubaix, afin d’être admis dans leurs réunions les plus secrètes et être à même de renseigner la police d’Armentières. »

L’inspecteur de police Payement confirma les propos de Blondel.

Le 1er février 1895, le tribunal correctionnel de Lille condamnait Eugène Blondel à 10 jours de prison pour coups volontaires.

Le 4 juillet 1896, Blondel recevait à Armentières de Gaudin, rue Lafayette à Paris, un colis de 69 numéros de La Sociale, portant la date du 28 juin au 5 juillet 1896 et 30 numéros des Temps nouveaux portant la date du 20 au 26 juin 1896. Blondel refusa de les distribuer et les amena au commissaire spécial de la ville.

En septembre 1896, il s’installa à Lille où il resta jusqu’au 14 août 1898.

En octobre 1900, il était à Fricourt (Somme) où il exerçait la profession de lamier dans un tissage.

En octobre 1900, alors qu’il était témoin d’une affaire jugée par le tribunal correctionnel d’Amiens, il avait déclaré au Président qui lui avait demandé s’il était anarchiste : Je me fais gloire et honneur d’être anarchiste”.

Blondel figurait sur la liste des anarchistes de la Somme, pour la révision de 1900-1901.

Revenu à Armentières, il fonda en 1910, un groupe libertaire qui comprenait une quinzaine de membres et adhérait à la Fédération régionale révolutionnaire crée par Benoit Broutchoux.

Le 27 octobre 1910, il était inscrit au carnet B.

Le 8 janvier 1911, Blondel participait avec Béranger et Knockaert à trois réunion des anarchiste du Nord à Roubaix, Armentières et Seclin.

En 1911 il demeurait rue des Agneaux, Cour Loridan à Armentières et était l’un des diffuseurs de La Guerre sociale. Il fut soupçonné d’être l’auteur du sabotage de 51 lignes téléphoniques et télégraphiques commis à Armentières dans la nuit du 7 au 8 juin 1911.

Il figurait alors sur une liste d’anarchistes d’Armentières avec entre autres Fidèle Dupont et Auguste Jouvenet.

En novembre 1912, il quittait Armentières pour se fixer à Lille.

En 1921 il adhéra au Parti communiste (voir sa notice dans le Maitron).

Le 20 décembre 1922, il était rayé du carnet B.

En mai 1923, il logeait chez lui des anarchistes, le 17 mai 1923, il était réinscrit au carnet B.

Il écrivit dans le journal anarchiste Le Combat (Mai 1923-avril 1924), sous le pseudonyme de Brutus.

SOURCES :

Archives Nationales BB 186451, BB 186463, F7/12504, F7/13053, Fonds de Moscou 19940434/404 — Notice d’Eugène Blondel dans le Dictionnaire des militants anarchistes — Notice du Combat dans Bianco : presse anarchiste.