Né le 20 septembre 1892 à Saint-Sébastien (Espagne), mort le 29 septembre 1944 à Mauthausen (Allemagne), tailleur pour dames, syndicaliste révolutionnaire, proche de l’anarchisme, antimilitariste, puis communiste.

Il avait habité avec ses sœurs, 15 avenue Duquesne, pendant 12 ans jusqu’en avril 1919.

Le 15 décembre 1912, au meeting contre la guerre à la Maison des syndiqués du 15e arrondissement, 18 rue de Cambronne, Fernand Bellugue déclarait que le jour de la mobilisation, les Jeunesses syndicalistes refuseraient de marcher et que la répression devrait inciter à crier « A bas la patrie, à bas le militarisme ». Il déclarait que les Jeunesse syndicalistes tendaient à l’émancipation intégrale de la jeunesse ouvrière et cherchaient à former une nouvelle génération consciente de sa force et de ses droits

Le 18 décembre 1912, à un autre meeting contre la guerre, salle du Restaurant coopératif, 49 rue de Bretagne, il qualifiait l’armée « d’institution infamante » et il s’écriait : « Nous ne marcherons pas à la mobilisation et il y en a d’autres derrière nous qui ne marcherons pas. A bas le militarisme. Vive l’antimilitarisme et la révolution. »

Il signa en 1913, une affiche antimilitariste du Comité d’entente des jeunesses syndicalistes dont il était secrétaire et fut inculpé de provocations de militaires à la désobéissance.

Le 7 février 1913, il prenait la parole dans un meeting organisé par le Comité d’entente des Jeunesses socialistes de la Seine, à la Maison commune, 49 rue de Bretagne, pour protester contre l’application des lois scélérates aux Jeunesse syndicalistes. Au nom du Comité d’entente des Jeunesses syndicalistes, il déclara que la Jeunesse syndicaliste avait reproduit dans un tract l’article de la revue Le Mouvement anarchiste, intitulé « Le sabotage de la mobilisation », signé par Parmeland, non pour enseigner sur la manière de saboter la mobilisation mais pour protester contre les poursuites intentées contre son auteur (deux ans de prison).

Le 29 mars 1913, dans une réunion des travailleurs de l’habillement, salle des grèves à la Bourse du travail, il préconisa, en cas de grève, le sabotage, pour faire aboutir les revendications ouvrières.

Le 14 juin 1913, il publiait un article intitulé A bas les trois ans, dans le bulletin mensuel Le Cri des jeunes syndicalistes, daté de mai 1913.

Le 23 juin 1913, lors d’un meeting organisé par la Jeunesse anarchiste et la Jeunesse syndicaliste du bâtiment à la Maison commune, 49 rue de Bretagne, Bellugue déclara : « A bas l’armée ! A bas le militarisme. Plutôt l’insoumission que les 3 ans. »

Le 13 juillet 1913, lors de la manifestation pacifiste au Pré-Saint-Gervais, il faisait un appel à la désertion pour les militaires actuellement sous les drapeaux et à l’insoumission pour ceux qui étaient à la veille de leur incorporation « à l’école du crime. »

Le 11 août 1913, au 2e congrès des Jeunesses syndicalistes de la Seine, à la Maison des fédérations, 33 rue de la Grange-aux-Belles, Bellugue déclarait que le recrutement des Jeunesses syndicalistes devait se faire dans tous les milieux, soit socialistes, soit antimilitaristes : « Ce serait fermer la porte à beaucoup de jeunes que de s’affirmer antiparlementaires… Il faut aussi, laisser venir tous les jeunes dans nos milieux, leur montrer le peu de cas que font les parlementaires des idées de leurs électeurs, et les amener ensuite à ne pas voter. »

A la suite du congrès, il fut en désaccord avec quelques uns de ses camarades et il donna sa démission de secrétaire du comité d’entente, en septembre ou octobre 1913.

Le 14 mars 1914, au meeting organisé à la Maison commune, 111 rue du Château, par l’Union des syndicats de la Seine, il prit la parole, protesta contre le rétablissement de la loi de 3 ans, contre l’état sanitaire de l’armée et réclama la libération des soldats mutins et des détenus politiques.

Le 15 mars 1915, il apparaissait en uniforme du 18e régiment de cuirassiers dans la salle de la rue de Bretagne.

Le 29 janvier 1917, il était président de la fête des Jeunesses syndicalistes,

Passé au 9e régiment d’artillerie, il organisait avec la Jeunesse syndicaliste, des promenades à Villacoublay.

Le 13 mai 1917, lors d’une promenade à Val Fleury à laquelle il participait, deux sections de boys-scouts, défilaient drapeau en tête, Galbant, cria : « Aux chiottes » et entonna en russe la chanson du Drapeau rouge. Puis les Jeunesses syndicalistes conspuèrent les boys-scouts et chantèrent l’Internationale.

Le 21 juillet 1917, à Paris (18e arrondissement), il se mariait avec Georgette Polgar dont il se sépara en 1926. Leurs deux enfants vivant avec leur mère.

Le 21 septembre 1917, la commission de réforme le déclara apte à faire campagne. Le 1er octobre 1917, il était affecté au 64e régiment d’artillerie.

Le 20 janvier 1919, Bellugue était désigné pour représenter le syndicat général de l’habillement (dont il était secrétaire de la section des couturières et tailleurs pour dames) au sein du Comité des syndicats minoritaires de la CGT.

En avril 1919, il loua un logement, 15 rue Ternaux à Paris (11e arrondissement) où il vivait avec une femme travaillant dans la passementerie

Le 6 mai 1919, au comité intersyndical du 15e arrondissement, il expliqua le rôle du Cri des jeunes et que son gérant avait été condamné pour un article publié dans le journal.

Le 2 juillet 1919, dans une réunion 2 rue Saint-Bernard, Bellugue expliqua qu’il ne voyait pas la possibilité de faire paraître ce journal, faute d’argent.

Le 18 juillet 1919, à l’assemblée générale des Jeunesses syndicalistes de la Seine, 18 rue de Cambronne, Bellugue fit vérifier les comptes à la commission du Cri des jeunes, Claudine Drouin était nommée trésorière.

Le 5 septembre 1919, Bellugue faisait une déclaration de gérance du journal Le Cri des jeunes, organe du Comité d’entente des Jeunesses syndicalistes, qui reparaissait après une longue interruption. Le siège et les bureaux du journal étaient situés à la Maison des syndicats, rue de la Grange-aux-Belles.

Le 14 septembre 1919, Bellugue assistait au congrès national des Jeunesse syndicalistes où il demandait que les étudiants socialistes révolutionnaires et les Jeunesses socialistes s’unissent pour lutter contre l’impérialisme et le militarisme.

Le 25 octobre 1919, au meeting en faveur de l’amnistie, tenu salle des Sociétés savantes, Bellugue dénonça la condamnation de Maurice Albert, arrêté lors des manifestations du 1er mai 1919 et condamné à cinq ans de prison.

Depuis octobre 1919, il était domicilié chez son frère 115 rue Damremont (15e arrondissement), ensemble ils travaillaient pour le compte de plusieurs grands magasins.

Un rapport de police du 14 mai 1920, notait que Bellugue devait être considéré comme un militant syndicaliste révolutionnaire très actif avec une tendance libertaire bien marquée puisque le milieu des Jeunesses syndicalistes, comme celui des syndicats minoritaires de la CGT, comprenait des militants anarchistes, cependant, il n’était affilié à aucun groupe anarchiste.

Le 15 octobre 1920, il était élu membre du comité central des Comités syndicalistes révolutionnaires.

Le 31 juillet 1921, il était membre de la commission exécutive du Comité central des syndicalistes révolutionnaires. Nommé secrétaire général des travailleurs de l’habillement en avril 1921, c’est sous son impulsion que ce syndicat adhérait à la CGTU.

En mars 1922, il était secrétaire du Syndicat général de l’habillement, il abandonna son métier pour s’occuper exclusivement de ses nouvelles fonctions.

Le 23 novembre 1923, Bellugue était nommé membre de la commission exécutive de la CGTU.

En 1926, il était délégué permanent de la CGTU auprès de l’Internationale syndicale rouge de Moscou. A son retour de Russie en novembre 1926, il était nommé secrétaire appointé de la Fédération du textile, lors de son congrès des 28, 29 et 30 novembre 1926. Il était membre du parti communiste.

Depuis 1929, il était domicilié 120 boulevard de la Villette.

Le 2 novembre 1933, Bellugue, secrétaire du Syndicat unitaire des travailleurs de l’habillement de la région parisienne, arrivait à Castres (Tarn) pour aller soutenir les grévistes du textile.

Voir la suite de sa biographie sur le Maitron.

SOURCES :

Archives nationales, Fonds de Moscou 19940434/202 — Archives de Paris, Recrutement militaire de la Seine (1887-1921), D4R1 1671, Communes du bureau de recrutement: 2e bureau — Notice biographique sur le Maitron Notice Bnf du Cri des jeunes syndicalistes (mars 1913-1921)