Né le 11 octobre 1871 à Mâcon (Saône-et-Loire) ; manoeuvre, imprimeur, forain à Dijon (Côte d’Or) ; anarchiste illégaliste.

Auguste Beaudoin fréquenta très peu l’école communale de Dijon.

Le 28 juin 1891, il fut condamné pour mendicité par le tribunal correctionnel de Dijon.

Il passa une grande partie de sa jeunesse, jusqu’à 20 ans, dans des maisons de correction.

Depuis cette époque, il voyagea continuellement en France.

Le 14 mars 1890 le tribunal correctionnel de Dijon, le condamna à 4 mois de prison pour complicité de vol par recel.

Le 21 mai 1892, le tribunal de Dijon le condamna à 6 jours de prison pour rebellion, violences et voies de fait contre des agents.

En 1892, il subit deux condamnations dans le Nord de la France à Lille et Denain, pour infraction à la police des chemins de fer et vagabondage.

Il avait été incorporé le 29 novembre 1892, au 5e bataillon d’Afrique.

Le 3 janvier 1894, il était blessé à Bougie (Algérie) d’un coup de feu au bras gauche, tiré par un tirailleur algérien sur l’ordre d’un sous-officier. Il fut amputé et traduit en conseil de guerre, sous l’inculpation d’outrages et violences envers un supérieur.

Le 9 mars 1893, le conseil de guerre de Constantine lui infligea 5 ans de travaux publics pour voies de faits et outrages, en dehors du service, envers des supérieurs.

Il était réformé par la commission spéciale de Bône le 1er février 1896, pour infirmité.

Par décret du 5 décembre 1895, cette peine fut ramenée à 2 ans.
Il fut libéré le 18 mars 1896 et vint se fixer à Dijon, puis il reprit sa vie errante et visita la France, une partie de l’Allemagne et la Suisse.

Le 5 août 1896, Auguste Beaudoin était expulsé du canton de Genève, il y retourna le lendemain et fut arrêté pour infraction à l’arrêté d’expulsion et vagabondage.

Le 12 août 1896, il était libéré et expulsé de Suisse. Ayant obtenu de la Société de patronage des libérés de Genève, un transport gratuit jusque Dijon où sa mère demeurait rue de la Houblonnière.

Le 28 août 1896, le commissaire spécial d’Annemasse transmettait à la Sûreté générale à Paris, sa fiche anthropométrique et sa photo établies par le service d’identification de Genève.

Il fut détenu en préventive à Nancy pour complicité de vol de titres et d’argenterie, commis à Nancy par Poulet et Boucart qui furent condamnés à 15 ans de travaux forcés. Poulet était un ancien compagnon de détention de Beaudoin. Après le vol commis à Nancy, Poulet et Boucard se rendirent à Dijon et vendirent à Beaudoin, pour 50 francs, une partie de l’argenterie dérobée et le chargèrent de vendre un des titres volés.

Le même jour, il tira un coup de revolver sur un homme qui avait fait mine de prendre un livre à l’étalage de son magasin : « C’était par pure plaisanterie. L’arme était chargée à blanc ».

Auguste Beaudoin présenta sa défense aux assises : « Depuis 18 mois que j’ai quitté l’Algérie, je n’ai eu qu’une seule préoccupation, celle de faire plaisir à ma mère, qui a besoin du seul bras qui me reste pour vivre ».

Il fut condamné à 5 ans de prison et 10 ans d’interdiction de séjour, par la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle le 10 février 1898. À l’énoncé de sa condamnation, il déclara : « Comment ? On me donne le maximum ? C’est beau la société ! Vive l’anarchie ! ».

Le 1er mai 1898, il entra à la maison centrale de Clairvaux, durant son transfèrement il avait proféré des menaces contre les magistrats et le personnel de la prison de Nancy. Un billet saisi sur lui portait cet avertissement :

« Messieurs les magistrats je vous maudis
Vils monstres infernaux, lâches inquisiteurs
Tremblez tyrans car nous autres bandits
Sur vous, allons passer notre fureur
Avec des bombes et de la dynamite
…. »

Il était libéré le 27 juillet 1902 et se rendit chez sa mère demeurant 25 rue Auguste Brulé à Dijon.

Le 21 juin 1903, il se maria avec Louise Coquereaux, il était comptable.

En 1921, il résidait avec sa femme à Dijon, il était négociant.

SOURCES :

Archives départementales de l’Aube, 1 M 640. — Bulletin des arrêts de la Cour de cassation rendus en matière criminelle 1898 sur Gallica. — L’Est Républicain sur le Kiosque lorrain — Archives nationales, Fonds de Moscou 19940434/170 — Archives départementales de la Côte d’or, état civil.