
Guise. — Godin le Phalanstérien fait des siennes, et il ne fait pas bon critiquer ses actes.
Les compagnons G. Mathieu, Jason et Basse viennent d’être arrêtés et emmenés, menottes aux mains, à Vervins. Le compagnon Bal a également été arrêté mercredi dernier, mais il a été mis en liberté le lendemain; cela a dû faire saigner le cœur du procureur de la République de relâcher un anarchiste. Pendant l’absence du compagnon Bal, l’aimable Godin a jugé bon, d’accord avec la police, de pénétrer dans le logement de notre ami à l’aide de fausses clés : on n’est pas plus sans gêne.
Nous ignorons encore ce qui a motivé l’arrestation de nos trois camarades.
Une lettre des camarades de Guise, que nous recevons à la dernière heure, nous apprend que le compagnon Jason a été remis en liberté. Tous les prisonniers ont été emmenés à pied et enchaînés de Guise à Vervins, ville distante de 25 kilomètres. L’accusation sous laquelle sont encore détenus les comp. Basse et Mathieu, est celle d’affichage d’un placard clandestin.
D’autre part, dans les ateliers, aussi bien le phalanstère que les autres, on continue à renvoyer les ouvriers anarchistes, pensant arrêter la propagande.
Idiots ! qui croient encore pouvoir terroriser !
La Révolte 8 octobre 1887
Lire le dossier : Les anarchistes de l’Aisne