Notice

Mercier Henri, âgé de 34 ans, célibataire, né à Chaudefonds (Maine-et-Loire) le 24 mars 1860 est arrivé à Angers en 1888.

Cet individu qui exerce la profession de cordonnier, vit en concubinage avec une nommée Rettroré Célistine, originaire de Nantes, de cette union illégitime, sont nés plusieurs enfants, dont un seul est encore vivant, il n’a d’autres moyens d’existence que son travail, mais s’occupe assez assidûment.

Mercier est un anarchiste très dangereux, faisant une propagande effrénée et assistant à toutes les réunions ouvrières où il ne manque pas d’émettre ses opinions, il était le correspondant du journal Le Père Peinard et autres feuilles de ce genre. Lors de la grève des ouvriers textiles, au mois d’avril 1893, il se rendait fréquemment à la Bourse du travail, pour exciter au chômage, mais malheureusement ses théories n’ont pu être contrôlées, l’accès de cet établissement étant interdit à la police.

A chaque fois que des étrangers sont venus à Angers, tels que Riemer et Tennevin, ils étaient reçus à leur arrivée par Mercier, chef de file de la propagande anarchiste, cependant se sentant l’objet d’une surveillance constante, il a quitté cette localité au mois de septembre dernier, pour aller habiter ici voir les compagnons.

Pendant son séjour à Angers, Mercier a constamment manifesté des opinions anarchistes et fréquentait principalement les nommés Chevry, Bernard, Hériché, Moru, Maillard, Philippe, Camus, Ménard, etc… sa conduite privée, quoique s’enivrant quelques fois, n’était pas trop mauvaise et lorsque Meunier fit son apparition, il a dû manger chez lui à différentes reprises.

Angers le 12 mars 1894

Le commissaire central.

2 U 2-142 Archives départementales du Maine-et-Loire

Lire le dossier : Les anarchistes à Angers : premières victimes des lois scélérates