Londres, le 3 juin 1882

Je viens d’apprendre de la bouche même de plusieurs des membres influents de l’Internationale, que les événements qui se sont passés au quartier latin se rallient de très près avec un mouvement que les meneurs anarchistes se proposaient de faire éclater dans Paris.

J’ai lu une lettre de Gautier, l’un des délégués parisiens au Congrès de Londres, adressée à son ami Dacosta*, dans laquelle il lui dit que le terrain est bien préparé pour faire une journée.

Les étudiants, en général, ne voient que les souteneurs à chasser des milieux qu’ils fréquentent, cela amène des échauffourées, la police s’en mêle, frappe à tort et à travers, les jeunes gens s’aigrissent, et, comme ce ne sont pas des voyous, le public s’apitoie sur leur sort.

Il est bon de profiter de cette occasion après l’avoir amenée, et je suis peu éloigné de croire que le parti de la Révolution qui, par nos intermédiaires, pousse habilement à l’émeute, ne saurait manquer d’en profiter.

Dans cette même lettre, il est question de Violard qui comme Émile Gautier a été un des agents les plus habiles et les plus écoutés dans cette affaire du quartier latin.

*Il s’agit de Natha-Ganz : voir ici

Archives de la Préfecture de police Ba 435

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