Sur la foi de la nouvelle publiée par plusieurs journaux annonçant que l’anarchiste Decamps était mort lundi soir, à l’hôpital Beaujon, des suites de blessures reçues au cours de la bagarre de Clichy-Levalfois, un certain nombre d’anarchistes se sont rendus mardi matin à l’hôpital Beaujon pour embrasser une dernière fois « le compagnon mort, victime de son dévouement ».

Malgré toutes les recherches faites dans l’hôpital, on ne pouvait parvenir à découvrir le nom de Decamps.

– Peut-être est-il inscrit sous le nom de Dubois? demanda un des compagnons présents.

Cette indication ne fut pas perdue pour lés agents chargés de s’enquérir si la mort de Decamps était exacte. Ils se rappelèrent aussitôt qu’on avait arrêté et conduit au Dépôt un anarchiste qui avait tiré sur les agents pendant la bagarre de Clichy et qui avait déclaré se nommer Dubois.

Ils téléphonèrent à la préfecture de police, et il leur fut répondu qu’en effet Dubois se trouvait au Dépôt, mais qu’il n’avait reçu, au cours de la lutte, que des blessures insignifiantes, qui ne mettaient pas ses jours en danger.

Journal des débats 6 mai 1891

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