Belgique
Nous apprenons par une lettre du cit. Chauvière insérée dans la Sentinelle, que les Cercles Réunis de Bruxelles qui avaient groupé un bon nombre de révolutionnaires, se sont dispersés. « Bruxelles est redevenue une ville morte, où trente hommes seulement se voient de temps à autre pour y exposer leurs regrets et leurs espérances. »
Le cit. Chauvière accuse de cela les Congrès. Pour nous, il est évident que des groupes qui s’organisaient pour l’action révolutionnaire devaient nécessairement se désorganiser lorsqu’on est venu leur prêcher l’agitation pour le suffrage universel. L’incapacité des «partis ouvriers» basés sur l’action électorale de grouper quoi que ce soit de sérieux, soit en France, soit en Italie, soit en Espagne, soit en Belgique, — tandis que quelques anarchistes réussissent à grouper en un an des 50,000 ouvriers en Espagne, et parviennent à jeter la terreur au sein de la bourgeoisie en France, — ne prouve-t-elle pas amplement que le temps de l’agitation électorale est passé?
Au fond, il n’a jamais existé qu’en Allemagne, car dans l’Internationale même le parlementarisme fut la mort de la puissante organisation. D’ailleurs, en Allemagne même les meneurs ont dû verser aujourd’hui du vin dans leur eau électorale pour ne pas être évincés du parti.
Le Révolté 11 novembre 1882
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Belgique
Le journal la Sentinelle de Verviers, reproduit l’article du n° 6 du Révolté, intitulé « Anarchie et Autorité » en le faisant suivre de réflexions desquelles il ressort que les rédacteurs de ce journal ne veulent pas être confondus avec des « autoritaires honteux » ; que pour être juste ce mot devrait s’appliquer « aux intrigants de toute sorte, à ceux qui calomnient pour échapper aux responsabilités de leurs fautes du passé, et à tous les poltrons gouailleurs qui se sauvent au premier choc de l’ennemi ».
Hélas ! citoyens de la Sentinelle, ce n’est pas à nous que vous deviez dire cela, mais à votre collaborateur, le sieur Chauvière, qui continue dans votre journal, la campagne jésuitique ouverte par ses amis les blanquistes à Paris, (1) campagne qui consiste à se servir du prétexte de ce que quelques misérables ont pu se faufiler dans le parti anarchiste, pour en faire peser la responsabilité sur tous ses membres et les faire passer tous pour des mouchards.
(1) Il est bien entendu quand nous parlons d’intrigants, quand il est question de socialistes autoritaires, que nous voulons parler des meneurs, et non des travailleurs qui ont a accepté leurs doctrines avec la plus entière bonne foi.
Le Révolté 9 juin 1883
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Belgique
Notre correspondant de France nous a envoyé une communication en réponse aux calomnies lancées par le sieur Chauvière contre les anarchistes dans le journal la Sentinelle de Verviers. Nous ne publions pas cette correspondance parce que nous croyons parfaitement inutile de répondre à des gens qui calomnient, le sachant et le voulant.
Ce n’est pas d’aujourd’hui que le sieur Chauvière lance ses insinuations malveillantes et c’est avec un certain plaisir que le dit journal s’est empressé de les publier. La question de principes n’est peut-être pas étrangère à cette tactique. Les gens qui en sont venus aujourd’hui à se mettre la remorque des Janson et Cie, ne peuvent guère voir autrement que de mauvais œil le développement rapide des idées anarchistes.
Laissons les uns et les autres à leurs petites affaires.
Le Révolté 7 juillet 1883
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