Né à Liège le 27 mai 1848, employé de commerce, menuisier, charpentier; membre de l’AIT, anarchiste de Bruxelles.

Delsaute était l’un des anarchistes belges les plus notables du XIXe siècle. Il est né à Liège le 27 mai 1848, mais ce n’est qu’à la fin des années soixante du XIXe siècle que l’on trouve quelque chose à son sujet dans les archives. A cette époque, jeune homme d’une vingtaine d’années, il appartenait au groupe rebelle qui se détacha de la section bruxelloise de la (première) Internationale et fonda la branche radicale révolutionnaire.

Dans les années qui suivirent, Delsaute ne fit plus parler de lui, pour soudainement, le 25 mai 1873, s’adresser à une réunion de la Société des Ouvriers Ebenistes et Menuisiers, d’après un rapport de police où il est dit aussi qu’il était probablement resté longtemps à Paris auparavant, et cela soulève beaucoup de questions. Dans quels environnements y a-t-il vécu ? Qui y a-t-il rencontré ? Était-il politiquement actif là-bas ? Peut-être a-t-il même été impliqué dans les événements entourant la Commune de Paris ?! Qui le saura…?

En tout cas, il était de retour à Bruxelles en mai 1873 et son ancien radicalisme n’avait rien perdu de sa force.

Hubert Delsaute appela les ouvriers à la révolution et essaya de leur faire comprendre qu’une grève ordinaire ne servirait à rien. La lutte quotidienne pour une amélioration sociale immédiate ne libérerait pas, selon lui, le prolétariat de son destin éternel : l’esclavage.

La même année, il devient membre du Cercle populaire anarchiste révolutionnaire de Nicolas Coulon et Jan Pellering et rejoignit le Cercle des libres penseurs anarchistes radicaux L’Afranchissement.

Au moins jusqu’en 1880, il resta membre de ce club et il en devint rapidement secrétaire.

En 1877, il siègera quelque temps à ce titre au conseil fédéral de l’union bruxelloise des groupes rationalistes.

Entre-temps, Delsaute avait rejoint l’Internationale qui, après la grande scission de 1872, s’affiliera à l’Internationale anti-autoritaire de Saint-Imier.

Cependant, il n’était pas membre militant, car même si les internationalistes bruxellois étaient fidèles au principe de l’autonomie des groupes, ils n’étaient pas des anarchistes convaincus.

Delsaute se présenta donc rarement aux réunions de l’Internationale, bien qu’il resta membre de l’association jusqu’en 1880 au moins.

Il s’efforça davantage de combattre les tendances réformistes apparues à Bruxelles depuis 1876. Selon lui, la lutte ouvrière appartenait au domaine économique. Un parti politique discipliné et centralisateur était essentiellement réactionnaire et ses manœuvres parlementaires ne pourraient jamais conduire à une société plus libre. Participer au jeu parlementaire, avec le suffrage universel à l’esprit, c’était en soi être d’accord avec la situation existante et – encore une fois – lutter pour des améliorations sociales immédiates, c’était se perdre dans des choses non fondamentales qui détourneraient le travailleur du but ultime de confrontation du travail et du capital. Delsaute mettait en garde les ouvriers contre « les grands orateurs (?) qui, poussent le peuple à la révolution et ne lui indiquent que les moyens pacifiques pour y arriver ». De son attitude critique vis-à-vis du réformisme, Delsaute s’engage brièvement en 1876 dans la Chambre du travail de Louis Bertrand, où il s’oppose vigoureusement à la proposition d’organiser une pétition de protestation à la Chambre des représentants sur le travail des enfants.

Il était également présent lors de la naissance du Parti socialiste brabançon en 1877. Jusqu’en janvier 1878, il tenta dans presque toutes les réunions de saper la cause et de faire avancer les idéaux anarchistes.

Aux côtés de l’ex-communard français Emile Flahaut, il réagissait contre César De Paepe et Désiré Brismée qui, de leur côté, faisaient un plaidoyer enthousiaste pour un parti politique calqué sur la social-démocratie allemande.

Delsaute dira : « C’est la révolution violente qui seule peut sauver la société ». Et dans sa réponse, il fit un contre-rapport pour contester le projet de déclaration de principes évolutif de De Paepe, Delsaute fit une tentative incomprise mais consciencieuse d’analyser les rapports de force sociaux de telle manière que seule une révolution violente pourrait offrir une issue.

Ce rapport servit de base à ses recherches ultérieures de la formule sociale, qui parurent à partir du 26 mai 1878 sous la forme d’une série d’articles dans Le Mirabeau.

Lorsque les réformistes créent un nouveau parti, cette fois national, au milieu de l’année 1879, Hubert Delsaute ne resta pas non plus sans réponse.

Delsaute n’était pas seulement un adversaire du réformisme, il refusa aussi par principe tout rapprochement avec des clubs, comme les Cercles Réunis, où les révolutionnaires autoritaires tenaient le haut du pavé. Il n’aimait certainement pas les actions autoritaires d’un homme comme Chauvière, et sa stratégie blanquiste qui détournait, selon lui, la lutte révolutionnaire. Il n’était pas vrai qu’une petite minorité prendrait la tête de la révolution. Les changements sociaux devaient être mis en œuvre à la base et non du haut vers le bas. En mai 1879, Delsaute écrivait déjà : « Que le peuple aie besoin d’une direction pour accomplir la démolition de la bourgeoisie, je ne le conteste pas ; mais de là à avouer que le peuple doit se trouver sous la botte d’un ou de plusieurs maîtres, il y a loin. » Cependant, lorsque la Ligue Collectiviste Anarchiste éclata en avril 1880, la plupart des anarchistes trouvèrent refuge dans les Cercles Réunis et Delsaute resta seul. Il n’entretient désormais que des contacts personnels avec ses proches et son militantisme public se limita à sa présence aux meetings et manifestations. Par exemple, nous le trouvons lors d’une manifestation pour le suffrage universel le 8 juin 1880, où lui et d’autres radicaux propageaient la voie révolutionnaire « nécessaire » à la nouvelle société et tentaient de couper le souffle aux réformistes.

Hubert Delsaute était en contact avec de nombreux révolutionnaires étrangers. En premier lieu avec l’anarchiste italien Errico Malatesta qui avait visité Bruxelles en août 1880 et s’était présenté en mars 1881 au congrès révolutionnaire de Cuesmes. Par ailleurs, Delsaute connaissait personnellement l’anarchiste français Arsène Crié, longtemps actif à Bruxelles, les anarchistes Apostola Paolis de Roumanie et Charles Fiorini, le radical allemand Balthasar Hohn, etc… Il recevait des lettres de Pierre Kropotkine et de l’Espagnol S. Figueras, tous deux présents au congrès de l’Internationale anti-autoritaire à Verviers en 1877. Paul Brousse – alors encore anarchiste – était également présent à ce congrès et visita à nouveau la Belgique en août 1879 et fut ensuite expulsé par le gouvernement. Delsaute a probablement aussi rencontré Carlo Cafiero en octobre-novembre 1881 et peut avoir eu des contacts avec les anarchistes allemands Johann Most et Wilhelm Hasselmann qui étaient dans la capitale en août 1879 et 1880 respectivement.

En 1882, « la pétroleuse » de la Commune de Paris, Louise Michel, séjourna chez lui un court moment. En tout cas, Delsaute était en contact avec la crème de l’anarchisme européen, ce qui explique en grande partie son implication étroite dans l’évolution des idées libertaires. En ce sens, il a grandement contribué à la diffusion des thèses anarcho-communistes parmi les anarchistes belges. Ses articles dans le journal radical de Verviers Le Mirabeau en témoignent.

Fin 1878, il défendait déjà le principe de la répartition selon les besoins dans ce journal. Mais la grande majorité des militants de la Ligue Collectiviste Anarchiste en 1879 avaient encore des vues collectivistes, du moins dans la mesure où ils avaient des opinions bien arrêtées sur la question.

Pour l’illustrer : Max Nettlau disait que Delsaute avait écrit ce qui suit à propos de La Ligue Collectiviste Anarchiste, le 15 novembre 1879, dans Le Révolté : « …Nous voulons l’égalité sociale inhérente au communisme anarchiste, par la libre fédération de groupes de producteurs et de consommateurs agissant selon des contrats, par la garantie morale du plein épanouissement, par le travail obligatoire et par l’égalité des fonctions. » Et pour être clair, le communisme de Delsaute n’était certainement pas un plaidoyer pour ne rien faire. Au contraire, le travail était selon lui un devoir et ceux qui s’en abstenaient étaient des parasites. On peut résumer que Delsaute, comme tout le monde, était un enfant de son temps. Il était clairement influencé par la tradition matérialiste française et connaissait bien les événements révolutionnaires du XIXe siècle : il connaissait, entre autres, les faits et gestes de Gracchus Baboeuf, Filippo Buonarroti, Pierre Joseph Proudhon, Eugène Varlin, Auguste Blanqui, Michael Bakunin , Louise Michel, Vera Zassoulitch, etc…

Delsaute était un exemple typique d’agitateur anarchiste de la fin du XIXe siècle. Il était un libre penseur et un fédéraliste, un collectiviste radical et à partir de 1878 un communiste, partisan de l’acte de propagande et de la violence révolutionnaire. L’autonomie individuelle, « l’entraide » et le militantisme révolutionnaire étaient au cœur de ses préoccupations. Nous ne savons rien de l’éducation et des études que Delsaute avait suivies dans ses jeunes années. Puisqu’il gagnait généralement sa vie comme charpentier, cela ne signifiait probablement pas grand-chose. Pourtant Delsaute était un homme cultivé. En autodidacte, il a essayé de traiter pour lui-même les idées qu’il a rencontrées dans d’innombrables livres de critique sociale afin de les propager dans l’environnement bruxellois. Ce faisant, il ne s’était pas limité à des points de vue purement pratiques, mais son intérêt s’est également étendu à des sujets socio-philosophiques plus théoriques. Lorsqu’il l’a ensuite proclamé dans les réunions et les assemblées, il s’est rapidement heurté à l’ignorance de l’ouvrier moyen. Il le trouvait ennuyeux, hors de propos, capricieux, etc…

Delsaute n’était pas un bon orateur. Il parlait difficilement, bégayait et était impulsif. Ses adversaires politiques, bien sûr, ont exploité cela. À plusieurs reprises, ses discours ont été interrompus, après quoi Delsaute était devenu incroyablement en colère et avait commencé à faire des ravages. (Par exemple, lors des réunions du Parti socialiste brabançon des 20 janvier, 18 février et 4 mars 1878.) Dans son propre cercle anarchiste, les choses étaient différentes. Ils ont écouté ses sujets théoriques et abstraits, car ils ont servi de base à leurs stratégies et positions pratiques.

Il avait également pris régulièrement la plume. Il écrivait des articles, des manifestes et des lettres de lecteurs dans Le Mirabeau (1878), Le Révolté (1879), Le Cri du Peuple (1879), Le Drapeau Rouge (1880) et Les Droits du Peuple (1880) et contribuait à des pamphlets et brochures .

Hubert Delsaute fut l’une des figures de proue de La Ligue Collectiviste Anarchiste qui publia le journal Le Drapeau Rouge en 1879-1880. Fin 1880, il est l’une des animateurs du Cercle des Anarchistes Bruxellois, qu’il représenta au congrès national révolutionnaire qui se tient à Bruxelles le 19 septembre. Il avait été l’un des fondateurs de l’Union révolutionnaire, un regroupement national de révolutionnaires de tous bords. Delsaute siégea au bureau fédéral de cette nouvelle organisation et, dès la fin octobre, à son comité de propagande.

En préparation du congrès international de Londres du 14 juin 1881, l’Union Révolutionnaire organisa deux autres congrès nationaux, les 25 et 26 décembre 1880 à Verviers et le 20 mars 1881 à Cuesmes dans le Borinage. Delsaute était présent aux deux.

A partir de 1879, dans les milieux belges, radicaux et anarchistes, le groupe autonome et la « propagande par le fait » connaissaient une certaine ascension. Delsaute avait été l’un des principaux partisans de la nouvelle stratégie d’action. D’ailleurs, il n’était pas seul. La tendance à s’organiser en petits groupes secrets et conspirateurs existait aussi chez les blanquistes bruxellois. Mais alors qu’ils se concentraient sur la préparation pratique du soulèvement qu’ils croyaient imminent, l’idée de l’attentat à la bombe comme acte de propagande était également caressée dans les milieux anarchistes. Par exemple, Delsaute reçut des recettes de chimie de Malatesta et commença à les expérimenter avec Jules Retis, Alexandre Colignon et Léon Dupaix. Ils se réunirent en secret et appelèrent leur alliance le Comité exécutif socialiste. Selon la police, c’était le groupe terroriste le plus sérieux de Bruxelles à cette époque (1881) et ils considéraient Delsaute suffisamment dangereux pour le faire suivre.

Le comité a réfléchi à une attaque contre la reine et a voulu en même temps annoncer ses intentions avec de petites affiches dans la ville. Mais tout resté avec des plans et des mots et le groupe, comme la plupart des clubs complotistes, s’était rapidement effondré.

Au début de 1882, il ne restait plus grand-chose de l’anarchisme bruxellois. Hubert Delsaute continua pourtant à proclamer imperturbablement ses idées. En février 1882, selon la police, il rédigea un manifeste anarchiste qui fut diffusé par des militants locaux à Anvers, Malines, Louvain, Gand, Bruges et Bruxelles. Malheureusement, nous n’avons pas pu trouver ce manifeste. Sa maison est devenue un refuge et un point de contact pour de nombreux réfugiés politiques, nihilistes et anarchistes russes.

Alors que l’anarchisme était en veilleuse à Bruxelles, nous le voyons se concrétiser à Anvers. Au moins à la fin de 1881, la première revue anarchiste flamande y fut crée. Elle se nommait De Opstand (18 décembre 1881 – mars 1883) et était imprimé à Bruxelles. Il était fort probable que Delsaute y soit pour quelque chose, comme en témoignent les documents que la police lui avait confisqués lors d’une perquisition suite à l’« attentat de Ganshoren ».

La police bruxelloise le décrivait alors comme suit : « taille moyenne, cheveux et sourcils noirs grisonnants, barbe courte noire grisonnante. Il porte des lunettes à gros vers et il est ordinairement vêtu de noir et coiffé d’un chapeau mou brun fendu en milieu. Il habita successivement au 19 rue de la Chaumière à Schaerbeek, au 181 chaussée d’Anvers à Laeken, à partir de décembre 1878 au 113 rue de Linnée à Schaerbeek et à partir de mars 1883 au 16 rue Liedts à Bruxelles.

Après 1883, les sources d’archives deviennent très rares. La police métropolitaine a cessé ses pratiques de fichage pendant près de dix ans. Elle ne reprit cette tâche qu’au début des années 1890. Delsaute s’était alors calmé. Alors qu’autrefois il gagnait généralement sa vie comme menuisier, on le voyait vendre des journaux dans un kiosque depuis 1891. (Hilde Vanden Broeck mentionne qu’il a été promu comptable en 1883 ?!) Il n’était plus la force motrice d’antan, même s’il professait toujours l’anarchisme et entretenait de nombreux contacts dans le pays et à l’étranger.

En janvier 1893, il était poursuivi pour affichage et il travaillait à un pamphlet qui traduisait ses vues libertaires et pour lequel la police le fit de nouveau suivre.

Au début de 1894, il travaillait encore sur cette brochure. Le titre proposé était : « La bourgeoisie, le pauvre, la misère et l’anarchie. ». Il n’est pas clair si la brochure a jamais été achevée et nous n’avons aucune certitude quant à sa publication.

Depuis les années 1870, il était marié à Joséphine Constance Eberhard de Liège et de leur mariage deux enfants étaient nés au fil du temps.

Delsaute était un homme difficile. Il était impulsif, rapide à la colère, et ses activités politiques lui avaient donné un réflexe paranoïaque au fil des ans, de voir des délateurs partout. Par exemple, selon la police, il avait interdit à sa femme et à ses enfants de parler à qui que ce soit, pas même à ses proches. En soi, cela ne disait pas grand-chose sur leur vie conjugale, mais nous nous retrouvons devant le fait accompli qu’en 1899, sa femme l’a appelé un jour et est parti avec les enfants. Pour illustrer cela, une citation d’un rapport de police : « Il est à remarquer que Delsaute se retourne souvent et même s’arrête (…) au coin des rues sans doute pour voir s’il n’est pas suivi.»

On sait très peu de choses sur la suite de la vie d’Hubert Delsaute. Tout ce qui reste est un rapport de 1909 de la police municipale indiquant que Delsaute n’avait pas été actif en tant qu’anarchiste depuis 1902.

SOURCES :

H. DELSAUTE, Le Mirabeau, 9/10/1876, p. 3, coul. 2-4. H. DELSAUTE, Forces Aveugles. – Le Mirabeau, 28/06/1878, p. 1, col. 3-4 – p. 2, coul. 1-3. H. DELSAUTE, Sur la Sociabilité Aveugles. – Le Mirabeau, 7/11/1878, p. 1, col. 3-4 – p. 2, coul. 1. H. DELSAUTE, Sur le droit aveugles. – Le Mirabeau, 18/08/1878, p. 1, col. 1. H. DELSAUTE, Sur le moral des aveugles. – Le Mirabeau, 22/09/1878, p. 1, col. 1-3. H. DELSAUTE, Sur Les Systèmes Aveugles. – Le Mirabeau, 29/09/1878, p. 1, col. 1-2. H. DELSAUTE, Sur l’Etat Aveugles. – Le Mirabeau, 6-10-1878, p. 1, col. 1-2. H. DELSAUTE, Sur la Famille Légale Aveugles. – Le Mirabeau, 13-10-1878, p. 2, coul. 2-3. H. DELSAUTE, Sur la Société et ses Avantages Aveugles. – Le Mirabeau, 20/10/1878, p. 1, col. 1-3. H. DELSAUTE, Sur le Collectivisme Aveugles. – Le Mirabeau, 27/10/1878, p. 1, col. 1-3. H. DELSAUTE, Recherche de la Formule Sociale Aveugles. – Le Mirabeau, 03/11/1878, p. 1, col. 1. H. DELSAUTE, Aux prolétaires. – Les Droits du Peuple, 25/07/1880, p. 2, coul. 4. H. DELSAUTE, Aux prolétaires. Cercle des Anarchistes Bruxellois. – Les Droits du Peuple, 8/1/1880, p. 3, coul. 1-3. H. DELSAUTE, Autorité et Anarchie. – Le Drapeau Rouge, 01/02/1880, p. 2, coul. 2-3 – p. 3, coul. 1-2. H. DELSAUTE, En Révolution. – Le Drapeau Rouge, 14/03/1880, p. 2, coul. 1-2. H. DELSAUTE, Le Révolté, 15/11/1879, p. 2, coul. 3 – p. 3, coul. 1. H. DELSAUTE, F. MONIER & H. WYSMANS, Belgique. – L’Hydre Anarchiste, 23/03/1884, p. 4, coul. 3-4. H. DELSAUTE, Le Cri du Peuple, 5/10/1879, p. 2, coul. 1 (lettre aux lecteurs). Archives communales de Bruxelles, Fonds de police, Kt.176, 177, 178bis, 178ter, 194 et 195 : nombreux procès-verbaux de réunions et réunions ; Le plus important : pour l’agitation de Delsaute au Parti socialiste brabançon cfr. Archives de la Ville de Bruxelles, Fonds de la Police, Kt.195, 14/5/1877, 18/6/1877, 18/11/1877, 23/12/1877, 30/12/1877, 6/1/1878 et Archives de la Ville de Bruxelles , Fonds de police, Kt.177, 20-1-1878, 18-2-1878 et 4-3-1878. A propos du Comité Exécutif Socialiste : Archives de la Ville de Bruxelles, Fonds de Police, Kt.178bis, 9-4-1881, 23-4-1881, 28-4-1881, 9-6-1881, 17-6-1881 et Archives de la Ville de Bruxelles, Fonds de Police, Kt.178ter, 5-4-1881, 8-8-1881. Par ailleurs, Archives de la Ville de Bruxelles, Fonds de Police, Kt 176, Parti Socialiste Belge, 15-9-1879 ; Archives de la Ville de Bruxelles, Fonds de la Police, Kt.194, procès-verbaux de police de la manifestation du 8-6-1880 ; Archives de la Ville de Bruxelles, Kt.177, 25-2-1883 ; Archives de la Ville de Bruxelles, Fonds de la Police, Kt.194, Congrès socialiste révolutionnaire tenu à Bruxelles le 19 septembre 1880 ; Archives de la Ville de Bruxelles, Fonds de la Police, Kt.194, Congrès révolutionnaire de verviers, rue de la montagne 47. Le 25 et 26 décembre 1880.; Archives de la Ville de Bruxelles, Fonds de la Police, Kt.194, Congrès de Cuesmes ; Archives de la Ville de Bruxelles, Bureau des Etrangers, Dossier Individuel 4049 : Delsaute H. ; Archives de la Ville de Bruxelles, Bureau des Etrangers, dossier individuel 4162 : Pellering J., extrait d’un procès-verbal du 31/08/1881 ; Archives générales de l’Etat (Bruxelles), dossier individuel 353081 : Malatesta H., lettres et rapports ; Archives générales de l’État (Bruxelles), dossier individuel 401460 : Cyvoct A., coupure du Journal de Genève du 3/1/1883, rapport au Roi d’avril 1883 ; Archives générales de l’Etat (Bruxelles), KR.744 : Attentat à la dynamite, lettre du préfet de police d’Anvers à Beaufort, juge d’instruction à Bruxelles datée du 9-4-1883 ; Archives générales de l’Etat (Bruxelles), KR.745, perquisition à Delsaute ; Archives générales de l’Etat (Bruxelles), KR.746 : Dossier A.A. Lewin et I. Chestapolov, récits de filature de H. Delsaute. Aux rationalistes !, Bruxelles, éd. Lombaerts et Co., 10-3-1876, 1 p. (pamphlet de L’Affranchissement (Guerre aux Préjugés), Fondée en 1854; signé par les secrétaires H. Delsaute & F. Grégoire) (Archives de la Ville de Bruxelles, Fonds de la Police, Dossier Individuel 4049 : Delsaute H.); Aux révolutionnaires des deux mondes, Paris, éd. A. Reiff, (1881, 2 p., pamphlet imprimé) (Institut international d’histoire sociale (Amsterdam), Congrès 1881) ; Compte-rendu du congrès de Londres, Bruxelles, éd. E. Chauvière, (1881), 15 p. (Archives de l’Etat (Bruxelles), dossier individuel 311118 : Chauvière E) ; Le Cri du Peuple, Verviers, 13-10-1878, p. 3., col. 2 ; Journal de Genève, Genève, 3/1/1883 ; La Révolte, Anvers, 12-2-1882, p. 4, coul. 2 ; La Persévérance, Verviers, octobre 1880, p. 2, coul. 1-2 et p. 4, coul. 1-2. C. DE PAEPE, Niederlände…, p. 305. H. WOUTERS, Documenten…, Vol. I, 528-529, 594-595, 598-599, 603, 614, 618, 622, 632-633, Vol. II, p. 659, 666, 670, 674-675, 679-680, 792, 1077-1080, Vol. III, p. 1359, 1553-1555, 1639-1640, index p. 1740 (avec les noms erronés Hubert Delsante, Delsault, Delsaux, Delsotte) ; C. OUKHOW, Documents…, p. 45-47. D. DE WEERDT, Le Belge…, p. 27 et 108 ; M. NETTLAU, Geschichte…, vol. II, p. 303, vol. III, p. 167-186, 192 ; A. SCHANER, Contributions…, p. 33, 36 et 45 ; H. SNEYERS, Hubert Thomas Delsaute… ; H. VANDEN BROECK, Parce que…, index p. 237.

Biographie parue sur http://janpelleringfonds.be/ aujourd’hui disparu, vraisemblablement rédigée par Herre Sneyers et traduite du flamand par traducteur en ligne.

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Biographie publiée sur le site Dictionnaire des militants anarchistes : https://militants-anarchistes.info/spip.php?article1180

DELSAUTE, Hubert, Thomas

Né à Liège le 27 mai 1848 – Employé de commerce ; menuisier – AIT – Bruxelles

Membre de la section bruxelloise de l’Association Internationale des travailleurs (AIT), Hubert Delsaute, ancien secrétaire du groupe de libres penseurs L’Affranchissement, avait fait partie en 1869 d’un groupe de scissionistes révolutionnaires. Il avait réadhéré à la section bruxelloise lorsque la Fédération belge s’était ralliée à l’Internationale antiautoritaire et faisait partie de l’opposition radicale au sein de la Chambre du travail. Il avait participé à l’été 1879 à la création de la Ligue Collectiviste anarchiste dont les deux autres principaux animateurs étaient Laurent Verrycken et Charles Debuyger. Il fit partie avec eux du comité de rédaction de l’organe de la ligue, Le Drapeau Rouge (Bruxelles, n°1, 1er février 1880), tiré à 1300 exemplaires et dont le numéro 5 et dernier (28 mars 1880) était entièrement consacré à la Commune de Paris. A cette époqie il accueillait à son domicile de nombreux militants étrangers dont les militants français Paul Métayer et Antoine Cyvoct.

En 1889 La Révolte signalait qu’il faisait partie d’un groupe qui tentait d’acheter du matériel d’imprimerie.

Son militantisme lui valait d’être perquisitionné le 26 janvier 1893 à son domicile 73 rue de Schaerbeek, puis d’être signalé en mars 1894 comme l’un des rédacteurs de la brochure « La bourgeoisie, le pauvre, la misère et l’anarchie ».

Hubert Delsaute aurait cessé de militer en 1902.

SOURCES :

R. Bianco « Un siècle de presse… », op. cit. // La Révolte, année 1889 // J. Moulaert « Le mouvement anarchiste en Belgique… », op. cit. // Arch. Bruxelles POL 209, 211