Aujourd’hui, 17 courant, un meeting a été tenu chez le cabaretier Etienne Ernst à Dison, en présence d’un auditoire d’environ 70 personnes.

La séance a été ouverte à midi par le citoyen Lange Pierre de Dison qui donna la parole au compagnon Devie (?) d’Ensival. Ce dernier a parlé de la Commune de Paris (1871) que s’ils ne s’étaient pas laissé influencer par les bourgeois et par le parlementarisme, ils auraient réussis ; qu’il ne fallait plus se laisser influencer par la persuasion, car la révolution éclatera plus tôt qu’on n’y pense et alors il ne faudra pas se montrer lâche, une fois le couteau levé, il ne faut pas avoir peur de l’enfoncer, car eux, dit-il, nos maîtres, n’ont-ils pas fait assassiner assez des nôtres. Il n’y a pas si longtemps, en 1886, ils ont fait tuer, assassiner, une foule de malheureux grévistes qui ne demandaient que du pain.

Il a terminé en disant qu’il fallait agir le plus tôt possible, que l’heure de la délivrance sonnerait bientôt.

Le citoyen Fontaine de Chenée a parlé dans le même ordre d’idée que le premier, en ajoutant qu’il était anarchiste.

Le meeting a duré une demi heure et l’ordre n’a pas été troublé.

A Verviers le 17 mars 1889

Archives de l’État Liège, Sûreté publique XVII A 34

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