
Gendarmerie
Compagnie de Liège
Lieutenance de Verviers
Rapport n°55
Le 4 courant vers 9 heures du soir, au café de Paris à Dison, tenu par le sieur Ernst, un meeting a été tenu par les anarchistes de l’agglomération verviétoise.
Les nommés Charlier, Davister de Verviers et Sevrin d’Ensival, y ont entretenu un auditoire de 90 personnes environ, se disant ennemis de toute armée, de la magistrature et de toute autorité, que toutes ces institutions entravent la réalisation de leurs idées anarchistes, qui est le partage de la propriété sociale.
L’ordre n’a pas été troublé.
Verviers le 4 février 1889
Archives de l’État Liège, Sûreté publique XVII A 15
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Gendarmerie
Compagnie de Liège
Lieutenance de Verviers
Le 17 courant un meeting socialiste a été donné dans le cabaret tenu par Grosjean à Golettes (Cornesse).
Les nommés Sévrin Hubert d’Ensival, Warnotte d’Andrimont et Davister de Verviers y ont pris la parole.
L’orateur Séverin s’est efforcé de faire comprendre que la cause de la misère venait de ce que le patron donnait un salaire très minime à l’ouvrier et qu’il réalisait cependant de gros bénéfices, que pour remédier à cela, il fallait la révolution pour s’accaparer des grandes propriétés.
Cet orateur n’est pas partisan du suffrage universel et a démontré que la France marchait plus mal qu’avant de l’obtenir.
Warnotte a ensuite pris la parole et s’est à son tour efforcé de faire comprendre que la misère venait de ce que les ouvriers étaient trop vaillants, qu’ils travaillaient plus qu’ils ne devaient le faire, que de là venait aussi l’épuisement et que leurs rejetons naissent dans de tristes conditions, que cela se remarquait de plus en plus chaque année lors du tirage au sort.. Il excite le parti ouvrier à la révolution.
Davister demande à ce qu’on forme des groupes socialistes dans les environs de Pepinster, pour y discuter entre eux et ainsi éloigner la police de leurs réunions en donnant plus de meetings. Cet orateur a montré de la violence en excitant le parti ouvrier à la révolution, que l’on devait étudier pour avoir une idée fixe et ne plus se repentir d’un fait grave commis à l’occasion d’une grève, etc.
La séance a été ouverte à 3 heures et clôturée à 5 heures du soir. 31 personnes y assistaient. L’ordre n’a pas été troublé.
Le 17 février 1889
Archives de l’État Liège, Sûreté publique XVII A 19
Lire le dossier : Les anarchistes dans la province de Liège (Belgique)