
Belgique.
Nous recevons, par l’intermédiaire obligeant du Conseil fédéral de la Vallée de la Vesdre les renseignements suivants sur le Congrès de la Fédération belge de l’Internationale, qui s’est tenu à Bruxelles les 25 et 26 décembre 1877.
Les délégués présents étaient :
Gand : Edmond Van Beveren ;
Conseil régional et section d’Anvers : Constant Goetschalck ;
Mécaniciens de Jolimont (Centre) : Abel Waart ;
Fédération des mineurs du Centre : Jules Straemaan ;
Section de Bausse (Centre) : Abel Daivière ;
Caisse de secours mutuels (Centre) : Ferrières
Section bruxelloise : Eugène Steens, Désiré Brismée et César De Paepe ;
Fédération de la vallée de la Vesdre : Joseph Lambrette ;
Cercle d’études et de propagande socialistes de Liège : Wagener ;
La première séance est consacrée à la vérification des mandats et à la formation du bureau.
Dans la séance de l’après-midi, le délégué de la vallée de la Vesdre demande qu’avant de discuter l’ordre du jour, on examine le mandat du délégué d’Anvers ; je ne comprend pas, dit-il, que ce mandat soit en règle : ce délégué doit représenter le Conseil régional et non la section d’Anvers.
Goetschalck explique pourquoi ce mandat a été fait en cette forme : c’est, dit-il, parce que le Conseil régional est trop pauvre qu’il s’est arrangé ainsi avec la section d’Anvers.
Goetschalck donne ensuite lecture des comptes du Conseil ; il se plaint que les cotisations ne se paient pas ; pour pouvoir marcher, dit-il, il faut payer.
Le délégué de Verviers présente une lettre qui explique les motifs pour lesquels la Fédération de la vallée de la Vesdre a résolu de ne pas payer ses cotisations : c’est parce qu’on lui a laissé à elle seule la charge des frais d’impression du compte-rendu du Congrès général de Bruxelles en 1874.
Goetschalck dit qu’à plusieurs reprises le Conseil régional a écrit à Verviers à ce sujet, sans recevoir de réponse. Ensuite il est passé à l’ordre du jour sur l’incident.
La première question mise à la discussion est celle-ci : « Revue du mouvement ouvrier en Belgique »
Steens fait un très long discours sur la situation de l’Internationale et le socialisme en Belgique.
Brismée de même fait beaucoup de bruit à ce sujet.
Il est approuvé qu’il faut une réorganisation complète.
Ensuite Brismée propose de mettre à l’ordre du jour du prochain Congrès cette question : « De la nécessité pour l’Internationale de s’unir à toutes les organisations politiques, aux mouvements philosophiques ou aux luttes économiques qui pourraient surgir en Belgique ou à l’étranger. »
Cette question est mise à l’ordre du jour du prochain Congrès, à l’unanimité, excepté Anvers qui s’abstient.
Le président demande pourquoi le délégué d’Anvers s’abstient. Le délégué répond qu’il n’a rien à voir à ce que l’on fera de nouveau, car la section d’Anvers se retire de l’Internationale et il n’est venu que pour le Conseil régional.
On aborde ensuite l’art. 2 de l’ordre du jour : « Transfert du Conseil régional à Bruxelles » (il était auparavant à Anvers)
Le président demande à toutes les fédérations de désigner leur représentant au Conseil. Voyant que le délégué de Verviers ne répond pas, il demande si Verviers a fait son choix.
Lambrette répond que Verviers ne tient pas à avoir un représentant au Conseil régional.
Le président demande si Verviers veut rester isolé et ce que l’on ferait sans Conseil régional ?
Lambrette répond que Verviers a demandé de longue date la suppression du Coseil régional, et qu’il maintient toujours cette demande ; mais si la majorité est pourle maintient du Conseil, il se ralliera à cette majorité, car jamais Verviers n’a eu l’idée de s’isoler, mais comme le Conseil ne fait rien, il croit que l’on peut bien s’en passer.
César De Paepe fait un très long discours sur la situation du Conseil régional et sur le Bureau fédéral de l’Internationale qui a été placé à Verviers par décision du Congrès général : il dit, à propos de cette dernière question, que ça a été une affaire arrangée entre Verviers et les régions étrangères, il trouve que ce Bureau fédéral n’a pas lieu d’être à Verviers, que c’est le Conseil régional qui doit faire cette besogne, que c’est lui que ça regarde et que qu’au lieu de Verviers, c’est à Bruxelles que doit se trouver le Bureau fédéral de l’Internationale.
La séance est alors levée.
Dans la séance du lendemain matin, les comptes du Conseil régional sont vérifiés, puis la discussion recommence sur la question du Bureau fédéral.
Steens fait observer que De Paepe a donné des explications suffisantes et qu’on peut se prononcer. La question est alors mise aux voix : sera-ce le Conseil régional de Bruxelles qui remplira les fonctions de Bureau fédéral ou laissera-t-on ce Bureau à Verviers ?
Bruxelles est adopté à l’unanimité, moins la voix du délégué de Verviers.
Le président crie bien haut : encore une fois Verviers !
Lambrette proteste à plusieurs reprises au nom de sa Fédération et déclare que sa Fédération protestera à son tour, parce que, dit-il, il n’appartient pas à un Congrès régional de casser un vote fait à un Congrès universel.
La séance a été ensuite levée et le Congrès clos.
Bulletin de la Fédération jurassienne 4 février 1878
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La Fédération belge tint à Bruxelles son Congrès habituel, les 25 et 26 décembre ; le Conseil fédéral de la vallée de la Vesdre nous en fit parvenir un compte-rendu, qui fut inséré dans notre Bulletin. Les sections et groupes suivants étaient représentés : Gand, par Van Beveren ; les mécaniciens de Jolimont, Centre, par Abel Waart ; la fédération des mineurs du Centre, par Jules Straemaan ; la section de Bausse, Centre, par Abel Daivière ; la Caisse de secours mutuels du Centre, par Ferrières ; la Section bruxelloise, par Eugène Steens, Désiré Brismée et César De Paepe ; la Fédération de la vallée de la Vesdre, par Joseph Lambrette ; le Cercle d’études et de propagande socialiste de Liège, par Wagner ; enfin la Section d’Anvers, de même que le Conseil régional belge, par Constant Gœtschalck.
Le premier objet à l’ordre du jour était une « revue du mouvement ouvrier en Belgique » ; le compte-rendu envoyé de Verviers au Bulletin dit : « Steens fait un très long discours sur la situation de l’Internationale et le socialisme en Belgique ; Brismée de même fait beaucoup de bruit à ce sujet. Il est approuvé qu’il faut une réorganisation complète. » Brismée propose de mettre à l’ordre du jour du prochain Congrès régional une question ainsi formulée : De la nécessité pour l’internationale de s’unir à toutes les organisations politiques, aux mouvements philosophiques ou aux luttes économiques qui pourraient surgir en Belgique ou à l’étranger. « Cette question est mise à l’ordre du jour du prochain Congrès à l’unanimité, moins Anvers qui s’abstient. Le président demande pourquoi le délégué d’Anvers s’abstient. Le délégué répond qu’il n’a rien à voir à ce qu’on fera de nouveau, car la Section d’Anvers se retire de l’Internationale, et il n’est venu que pour le Conseil régional. »
On aborda ensuite le second point de l’ordre du jour : Transfert du Conseil régional d’Anvers à Bruxelles. « Le président demande à toutes les fédérations de désigner leur représentant au Conseil. Voyant que le délégué de Verviers ne répond pas, il demande si Verviers a fait son devoir. Lambrette répond que Verviers ne tient pas à avoir un représentant au Conseil régional. Le président demande si Verviers veut rester isolé, et ce qu’on ferait sans Conseil régional ? Lambrette répond que Verviers a demandé de longue date la suppression du Conseil régional, et qu’il maintient toujours cette demande ; mais si la majorité est pour le maintien du Conseil, il se ralliera à cette majorité, car jamais Verviers n’a eu l’idée de s’isoler ; mais, comme le Conseil ne fait rien, il croit qu’on peut bien s’en passer. — César De Paepe fait alors un très long discours sur la situation du Conseil régional et sur le Bureau fédéral de l’Internationale, qui a été placé à Verviers par décision du Congrès général[338]. Il dit, à propos de cette dernière question, que ç’a été une affaire arrangée entre Verviers et les régions étrangères ; il trouve que ce Bureau fédéral n’a pas lieu d’être à Verviers, que c’est le Conseil régional qui doit faire cette besogne, que c’est lui que ça regarde, et qu’au lieu de Verviers, c’est à Bruxelles que doit être placé le Bureau fédéral de l’Internationale. La séance est ensuite levée. » — Dans la séance du lendemain matin, la discussion recommence sur la question du Bureau fédéral. « Steens fait observer que De Paepe a donné des explications suffisantes et qu’on peut se prononcer. La question est alors mise aux voix : Sera-ce le Conseil régional de Bruxelles qui remplira les fonctions de Bureau fédéral de l’Internationale, ou laissera-t-on ce Bureau à Verviers ? Bruxelles est adopté à l’unanimité, moins la voix du délégué de Verviers. Le président crie bien haut : Encore une fois Verviers ! Lambrette proteste à plusieurs reprises au nom de sa fédération, et déclare que sa fédération protestera à son tour, parce que, dit-il, il n’appartient pas à un Congrès régional de casser un vote fait à un Congrès général[339]. La séance a été ensuite levée, et le Congrès clos. »
Je ne crois pas qu’il y ait eu d’autre congrès de la Fédération belge de l’Internationale après celui-là.
James Guillaume
L’INTERNATIONALE,
documents et souvenirs
Tome IV.
Lire le dossier La section de l’Internationale de Bruxelles