Voici, le nom et domicile des ouvriers arrêtées à Saint-Quentin, sous la prévention d’anarchisme :

1. Ballenghein Zéphir, rue de Fayet, beaufrère de Brunet, arrêté à Paris ;

2. Baillet Augustin, rue Denfert-Rochereau ;

3. Gabelle, rue d’Ostende ;

4. Catry, rue de La Fère ;

5. Renaud, à la briqueterie, chemin de Savy ;

6. Normand, rue de la Pomme-Rouge ;

7. Loizon, rue Pontoile ;

8. Beauchène, rue de Guise ;

9. Lorendeau, rue Denfert.

En outre, des mandats d’amener ont été décernés contre cinq autres anarchistes et des perquisitions ont été opérées chez sept autres. On peut dire de tout cela, ce qu’en pense l’Echo de la Somme : « L’opinion, à Amiens, en apprenant le coup de filet fait par ordre de M. Loubet a été unanime : c’est idiot ! » Nous ajouterons : Et dangereux. Car, et c’est l’avis de ceux de nos plus paisibles concitoyens qu’à l’approche du ler mai, on aurait pu se dispenser d’une mesure qui ne peut exciter que les esprits et effraie la population bien loin de la rassurer.

Le parquet de Vervins était à Guise vendredi dernier. A 6 heures du matin, M. le Substitut du Procureur, M. le Juge d’instruction, le Commissaire de police et toute la brigade de gendarmerie entraient chez le sieur Lavabre, pour faire une perquisition, mais ils n’ont rien trouvé de suspect. On raconte que le fils Lavabre Léon, Armand, 23 ans, réputé anarchiste, aurait injurié et menacé son directeur d’usine qui voulait s’opposer à ce qu’il troublât le travail en faisant circuler des journaux incendiaires et, qu’hier, il aurait été chassé de l’usine.

Toujours est-il qu’il fut arrêté et conduit à Vervins.

Le Journal de Saint-Quentin 26 avril 1892

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