Commissariat de police de Carnières
n°9
Carnières le 22 janvier 1888
Monsieur le procureur,
Comme suite à votre lettre d’hier n°594, j’ai l’honneur de vous faire connaître que les nommés Mathieu Gustave et Basse Louis, Désiré dit Souris n’ont pu être retrouvé. On les croit rentré en France car des caisses leur ont été adressées de Morlanwelz à leurs adresses à Revin. A mon arrivée à Philippeville, j’appris qu’ils étaient à (?). Je requis la gendarmerie de Philippeville et à notre arrivée le jeudi matin à Yves (?), Mathieu avait reçu par dépêche de Morlanwelz leur assurant l’arrivée de la gendarmerie et étaient partis le jour avant, s’étant alors dirigés sur Acoz et Bouffioulx. Là j’appris qu’ils s’étaient présentés dans les fonderies pour avoir de l’ouvrage, mais ayant été refusés, il avaient manifesté le désir de rentrer en France, cependant je retrouvais la trace de Mathieu chez le cultivateur Moreau Auguste route de Philippeville à Marcinelle, mais il me fut impossible de le retrouver ailleurs.
Le dimanche soir au meeting et le lundi, l’esprit des ouvriers était très exalté, quelques cris de « Vive la république, vive l’anarchie » ont été proférés mais aujourd’hui tout semble être rentré dans le calme.
Le commissaire de police
Source : Archives générales du royaume. Dépôt de Forest. Parquet général de Bruxelles 224
Lire le dossier : Les anarchistes de l’Aisne