Belgique
Bruxelles.
Dans un de ses derniers numéros, la Voix de l’ouvrier a insulté les correspondants belges de la Révolution sociale – mes amis Laurent, Reivax, Morvin et moi.
Mes amis Reivax et Laurent ont répondu comme ils ont cru devoir le faire ; ils m’appartient aujourd’hui de venir protester à mon tour. Je préviens les sales individus qui sont les auteurs de ces injures qu’ils pourraient payer cher leur grossièreté et leur hypocrisie. Les hypocrites, les mouchards, les imbéciles, les ambitieux et le malheureux homme de paille qui composent la rédaction de la Voix de l’ouvrier, tiennent sans doute à marcher à la remorque des minimunards français et allemands : c’est la même bande.
On insulte la Freiheit, on insulte la Révolution sociale ; on insultait jadis le Drapeau rouge et les Droits du peuple, et on ne réfléchit pas que si le sieur Bertrand ne fait pas grand-chose pour rien, il y a du moins dans le parti révolutionnaire des hommes qui n’hésitent pas, eux, à sacrifier leur temps, leur argent, leur position, pour défendre la cause de la Justice et de l’Égalité.
Je pourrais, direz-vous, ne pas me contenter d’envoyer cette lettre à la Révolution…Cela est vrai ; mais que faire avec une pareille réunion d’individus, qu’on pourra avec raison, dans l’histoire du socialisme, appeler LA BANDE DES LÂCHES ?
Ils vous insultent et vous tendent la main ; ils prennent volontiers des airs de saints-n’y-touchent ; ils sont tout prêts à renier leurs écrits dès qu’on leur en demande compte. Je ne sais pas même s’ils méritent l’honneur d’une gifle ; il vaut mieux les écraser comme des animaux immondes dès que l’occasion s’en présentera.
Dans le cas improbable où le rédacteur en chef de la Voix de l’ouvrier se trouverait – par impossible blessé des termes de cette lettre, dont j’accepte toute la responsabilité, il sait parfaitement où je demeure.
Quoiqu’il en soit, je tiens à faire ici une dernière déclaration : je ne permettrai pas aux rédacteurs de la Voix de l’ouvrier de m’insulter une seconde fois.
La Révolution sociale n°7 30 janvier 1881
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