Monte-Carlo

Londres 21 novembre 1893,

Edouard est malade, Lebreton est toujours avec lui. Lundi, ils ont presque assommé celui qui tient celui qui tient le bar à l’Autonomie. Ils sont sans le sou et ont emprunté à un compagnon, six pences.

Ils ne partirons pas de Londres, à moins que ce soit pour commettre un autre vol. Depuis que La Manire (?) est arrêté, ils se cachent et demeurent tous dans une même chambre, chez le cordonnier Lenouit (?).

Bernard et les trois jeunes ont été provoqués hier par huit agents anglais. Capt a reçu un coup de poing.

Voyez a été traité de voleur, le hollandais s’est sauvé, puis tous sont rentrés chez Lapie.

Dans le cas où Lebreton et Edouard partiraient de Londres, on vous en avertirait. On a des raisons de croire qu’il se trame une excursion pour Paris d’ici peu entre Bernard, le cordonnier et Agac (Lebreton).

Lapie vient de recevoir d’Espagne quatre portraits de Pallas qu’il va faire photographier, pour être vendus ici et expédiés en France.

Il est arrivé plusieurs anarchistes qui ne sont pas français. Il y a un ou deux espagnols, croit-on. On va les surveiller de près et on vous mettra au courant des moindres faits.

Cova est renvoyé devant la cour d’assises.

Comme on vous l’a dit, Bernard ne sait pas les numéros des titres qu’il a vus. Il sait seulement que quelques uns ont été brûlés parce qu’ils étaient des Panama, sans valeur.

Source : Archives de la Préfecture de police Ba 1508

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