
Né vers 1866 à Touët de Breuil (Alpes Maritimes) ; étudiant en médecine ; anarchiste parisien.
Parfois orthographié Tosca, l’étudiant en médecine Calixte Toesca était signalé dans les réunions parisiennes en 1893, notamment celles du groupe d’études et vulgarisation des V et XIIIe arrondissements, salle Messiez, 127 rue Mouffetard, où à l’été 1893, lors des élections, il distribuait le manifeste La Grève des électeurs (d’Octave Mirbeau). A cette même époque il aurait été l’auteur d’un manifeste intitulé Au Peuple.
Le 3 juin 1893, il assistait au meeting de 500 personnes à la salle du Commerce, pour protester contre la condamnation à mort de Foret.
Le 1er juillet 1893, il était présent à la salle du Commerce, pour une conférence de 400 personnes, organisée par Dufour et Marin.
Le 3 juillet 1893, on le retrouvait à la salle du Commerce, pour un meeting organisé par Saint-Martin et Cotté.
Le 7 juillet l’indicateur Thanne, indiquait que Toesca, Guillemard, Paul Gibier se mêlaient à la foule qu’ils cherchaient à exciter, ils opéraient au quartier latin et avaient réussi à faire briser ou renverser des kiosques ou des voitures.
Début juillet 1893, avec plusieurs autres compagnons – dont Renard, Bichon, Millet, Gibier et Guillemard – il avait participé aux émeutes du quartier latin suivant la mort d’un étudiant.
A la fin juillet 1893, il participait à des réunion en vue de publier un quotidien anarchiste, tout au moins durant la campagne électorale des législatives.
Le 23 juillet 1893, Toesca participait à une réunion pour la campagne électorale. Il était décidé d’être présent à toutes les réunion socialistes, d’essayer de s’emparer du bureau par la force, pour se faire entendre.
Le 9 août 1893, Toesca, Renard, Boissier et Boulnois se trouvaient à la permanence des anarchistes, chez Messier, rue Mouffetard, pour aller perturber les réunions électorales, mais partout on demandait les cartes d’électeur à l’entrée, il décidèrent de changer de tactique et de tenter « d’exploiter » les candidats, en leur soutirant de l’argent.
Selon l’indicateur Thanne, le 10 août 1893, Toesca se retrouvait chez Chavanne avec Millet et sa femme, Chauvin, Gaston Pérot et Boulnois, pour discuter sur la tactique à adopter pour combattre les candidats. Il aurait été décidé sur les conseils de Toesca de combattre principalement les candidats du Parti Ouvrier et les autres socialistes, « car tous préféraient voir passer des bourgeois. On s’arrangerait ensuite à faire verser de l’argent aux candidats bourgeois, pour faire de la propagande. » poursuivait Thanne.
Cette tactique de contrer les socialistes était mise en pratique le 14 août 1893, lors d’une réunion 221 rue Saint-Denis, devant 100 personnes où plusieurs anarchistes dont Toesca empêchèrent un intervenant de développer le programme du Parti Ouvrier.
Le 8 septembre 1893, Toesca, Brunet, Bilon, Boulnois étaient réunis chez Chavanne. Brunet expliqua que Ricois venait d’hériter une certaine fortune et s’était engagé à verser 2.000 francs pour le projet de journal quotidien Le Réveil international (projet qui n’aboutiras pas).
Toesca était inscrit sur l’état récapitulatif des anarchistes au 26 décembre 1893, il demeurait 1 carrefour de la Croix Rouge.
Les agents de police de la brigade spécialement chargée de surveiller les anarchistes opéraient, le 27 février 1894, six arrestations d’anarchistes suspectés de faire partie d’une association de malfaiteurs. Vers six heures du soir, M. Doffemont, commissaire de police du quartier Notre-Dame, accompagné d’agents, arrêta, au moment où ils rentraient, chez eux deux anarchistes français, malgré la consonance italienne de leurs noms (Toesca et Novi étaient originaires des Alpes Maritimes), habitant ensemble, 8 quai aux Fleurs. La perquisition amena la saisie de correspondances.
Son dossier à la Préfecture de police portait le n°329.012, le même que celui de Novi et de Bernaix.
Toesca était porté sur l’état récapitulatif des anarchistes au 31 décembre 1894, son adresse était 13 quai aux Fleurs.
Fiché pour « association de malfaiteurs » en 1894, il participait l‘année suivante avec Novi à la rédaction du journal Sur le trimard (Paris, 4 juillet 1895 à mars-avril 1896).
Le 3 août 1895, il fut avec Novi l’organisateur d’un meeting à la salle du commerce (Faubourg du Temple) pour trouver des fonds afin de continuer la publication de Sur le trimard, où une collecte devait être faite au profit des fils Galau afin que ceux-ci puissent rejoindre leur frère à Londres.
A l’été 1896 il était avec Novi l’un des animateurs du groupe Les Négateurs qui se réunissait rue de la Montagne Sainte Geneviève et était proche des idées développées par M. Goldberg.
Sur l’état du 31 décembre 1896, il était noté « dangereux » et « en recherche ».
SOURCES :
Archives de la Préfecture de police Ba 78, 80, 1500, 1505 — Notice Calixte Toesca du Dictionnaire des militants anarchistes — Les anarchistes contre la république par Vivien Bouhey, Annexe 56 : les anarchistes de la Seine — Journal des débats 28 février 1894