
Né le 14 juin 1852 à Vannes (Morbihan) ; maçon ; anarchiste parisien.
Le 4 avril 1863, Jean-Marie Roubichon fut condamné à Vannes, pour attentat à la pudeur, avec violence sur un enfant de 8 ans, à la détention correctionnelle jusque 16 ans.
Jean-Marie Roubichon avait tiré au sort avec la classe 1872 dans le canton de Vertoux (Loire-Atlantique).
Il s’était marié à Nantes (Loire-Atlantique) en septembre 1879 avec Angélina Delanse, il était père de deux enfants.
Il fréquentait Drouet, son compatriote qui avait été compromis dans l’affaire du vol de dynamite à Soiy-sous-Etiolles pour laquelle il purgeait une condamnation à 8 ans de réclusion. Dans une lettre qui lui était arrivée de Nantes le 25 octobre 189 ( dernier chiffre non indiqué), celui-ci lui disait en terminant : « Tout à toi et à la cause que nous défendons, guerre aux bourgeois et mort au capital ! ».
Le 22 avril 1892, il était arrêté et mis à la disposition de l’autorité judiciaire, pour association de malfaiteurs. Le 12 mai 1892, il bénéficia d’un non lieu.
Depuis la condamnation de ses amis, Roubichon semblait avoir cessé ses relations avec les anarchistes.
Il figurait sur l’état récapitulatif des anarchistes au 26 décembre 1893, il demeurait 33 rue Saint-Blaise.
Le 30 juin 1894, le Préfet de police délivrait un mandat de perquisition et d’amener à son encontre et chargeait le commissaire Guillaud du quartier de Charonne, au titre de l’article 10 du Code d’instruction criminelle, de procéder à la perquisition et à son arrestation. Il était soupçonné de participer à une entente établie dans le but de préparer ou de commettre des crimes contre les personnes ou les propriétés (art. 265 et 266 du Code pénal. Loi du 18 décembre 1893).
Le 1er juillet 1894, à 4h30 du matin, le commissaire, accompagné de deux inspecteurs de la Sûreté, se présentait à son logement 33 rue Saint-Blaise, au 2e étage, composé de deux pièces et d’une petite cuisine. La perquisition ne donna aucun résultat. Il était arrêté et emmené au poste de police de la rue des Haies. Interrogé par le commissaire, il déclara : « Il est honteux d’arrêter un honnête travailleur, je n’ai fait de mal à personne. » Il était transféré au Dépôt pour y être photographié par le service de l’identité judiciaire, dirigé par Bertillon.
Le 4 juillet 1894, il était présenté au juge d’instruction Anquetil auquel il expliqua : « Lorsque j’ai comparu devant vous vous en 1892, j’avais des relations avec Drouet et je lui avais écrit des lettres qui ont motivé mon arrestation. Cela m’a guéri et depuis cette époque, je n’ai aucune relation avec les anarchistes. Je ne fais partie d’aucun groupe et je vis complètement isolé. » Le juge le fit emprisonner à Mazas.
Le 7 juillet 1894, il le fit mettre en liberté.
SOURCES : Les anarchistes contre la république de Vivien Bouhey. Annexe 56 : les anarchistes de la Seine. — Archives de la Préfecture de police Ba 77, 1500. — Archives de Paris D.3 U6 carton 50.