Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Né le 1er juin 1875 à Salouël (Somme) ; peintre en voitures, anarchiste de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et Amiens (Somme).

Émilien Ségard était déclaré à sa naissance comme étant le fils de Fidéline Mécrent et fut nommé Émilien Mécrent. Il fut ensuite légitimé par le mariage contracté à Salouël, le 21 septembre 1880, entre Philogone Ségard et Marie, Léonie Mécrent.
Il figurait sur l’état récapitulatif des anarchistes au 26 décembre 1893, il demeurait 30 rue d’Aubervilliers à Saint-Denis, avec son père Philogone Segard, militant anarchiste et sa mère Léonie Mécrent-Ségard, anarchiste elle aussi. Il était noté comme militant.
Il avait été arrêté deux fois pour distribution d’imprimés aux conscrits de Saint-Denis et pour affichage d’un manifeste du Père Peinard au Populo.
Il était arrêté de nouveau, le 2 janvier 1894, en même temps que son père.
Le 28 mars 1894, il figurait sur la liste des anarchistes de Saint-Denis avec son père Philogone. Son dossier à la Préfecture de police portait le n°188.621.
Le 30 janvier 1894, Ségard fils et Defosse se réfugièrent dans le département de la Somme, à Salouël, pour échapper aux recherches de la police. Ils avaient été vus plusieurs fois à Amiens et dans les environs. Une tante du premier donna asile à ces deux compagnons. Depuis leur arrivée, tous deux avaient cherché du travail de tous côtés, mais ils n’avalent été occupés que pendant plusieurs jours à des travaux manuels.
Un commissaire de police accompagné de quatre gendarmes s’était rendu à Salouël pour perquisitionner à leur domicile. La perquisition opérée chez la tante de Ségard ne donna aucun résultat. Ségard et Defosse étaient absents.
La présence des gendarmes et du commissaire spécial avait révolutionné le pays, un rassemblement assez considérable de monde se forma devant la maison habitée par les deux anarchistes. L’émotion était loin d’être calmée après le départ des représentants de la force publique. Ségard et Defosse, qui se trouvaient à Amiens, furent mis au courait à leur retour à Salouël dans la soirée. Le lendemain matin tous deux quittaient le pays et à 6 h. 46, ils prenaient, le train se dirigeant vers Beauvais.
En 1895, il demeurait chez ses parents, 202 boulevard de Chateaudun à Amiens. Il tira au sort dans le canton d’Amiens et fut déclaré « bon pour le service ». Il était incorporé le 16 novembre 1896 au 51e régiment d’infanterie et réformé le 10 novembre 1897, pour « bronchite bacillaire »
Lorsqu’il rentra de l’armée à Amiens, il ne trouva pas de travail.
Le 13 février 1898, il avait été arrêté à Amiens avec une dizaine de compagnons, après avoir déclenché une bagarre lors d’une conférence organisée par les catholiques à l’Alcazar. Il fut traduit en correctionnelle le 27 février 1898. L’agent de police Tillier déclara qu’il avait vu Ségard frapper plusieurs personnes. Il aurait selon lui crié plusieurs fois « Vive l’anarchie ! ». Ségard se déclara anarchiste mais nia avoir crié « Vive l’anarchie ! » et avoir frappé. Il expliqua avoir été arrêté rue Delambre, après sa sortie de la réunion, les agents l’ayant reconnu comme anarchiste, s’étaient écriés : « En voilà un ! ». Il fut condamné à 20 jours de prison.
Il était signalé au début des années 1900, comme ayant disparu d’Amiens.
En décembre 1904, il était responsable de l’Association antimilitariste (section d’Amiens), il invitait les compagnons à donner les noms et adresses des jeunes conscrits.
Le 19 janvier 1912, il demeurait 10 rue Jourdel à Amiens, il était peintre en bâtiment et était alors signalé comme « anarchiste, peu militant ».
Le 21 octobre 1914, il se mariait à Amiens avec Gabrielle, Charlotte Gaffet.

SOURCES :
Les anarchistes contre la république par Vivien Bouhey, Annexe 56 : les anarchistes de la Seine — Archives de la Préfecture de police Ba 1500 — Le Progrès de la Somme 14, 15, 19, 24 février 1898 — Les Temps nouveaux 26 février, 5 mars 1898, 17 décembre 1904 — Archives départementales de la Marne 30 M 83 — Archives départementales de la Somme 4 M 1530, État civil, Bureau de recrutement d’Amiens1R872, classe 1895, matricule n° 1181, — Notice Emilien Ségard du Dictionnaire des militants anarchistesLe Progrès de la Somme 23 mars 1894.