Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Né le 17 novembre 1868 à Vaucresson (Hauts-de-Seine) ; mort le 5 août 1924 à Paris (XXe arr.) ; fondeur en cuivre ; anarchiste de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) et Paris.

De la classe 1888, il tira au sort à Paris (XXe arr.), il avait été réformé pour blessure à l’œil.
Dès 1892, il fréquentait les réunions anarchistes où il tenait des propos violents. Selon une note de la Préfecture de police, il se serait vanté d’avoir donné au Père Lachaise, le coup qui avait entraîné la mort de l’anarchiste Rouillon. Or Rouillon n’était pas anarchiste et n’avait pas été tué, sur cette affaire voir Auguste Lucas.
Le 27 avril 1892, l’adresse de Guillaume Robillard, 2 rue du Sénégal, se trouvait sur une liste de la 1ère brigade de recherches de la Préfecture de police, il était noté « violent et exalté ». Elle y figurait également le 1er décembre 1893.
Dans la nuit du 18 ou 19 septembre 1892, il y avait eu une rixe chez un marchand de vins de la rue Ramponneau entre plusieurs consommateurs. Robillard était présent et aurait tiré des coups de revolver sur un des consommateurs. Poursuivi, il bénéficia d’un non lieu le 11 octobre 1892.
Le 13 décembre 1892, la cour d’appel de Paris le condamnait à un mois de prison, pour coups et blessures.
Il était porté sur l’état récapitulatif des anarchistes au 26 décembre 1893.
Le 26 janvier 1894, il était condamné à 50 fr. d’amende pour infraction à la loi sur les syndicats professionnels.
Il travaillait chez M. Ducret, fondeur, 12 rue du Faubourg du Temple, il gagnait de 5, 50 à 6 fr. par jour.
Le 30 juin 1894, le Préfet de police délivrait un mandat de perquisition et d’amener à son encontre et chargeait le commissaire Girard du quartier de Belleville, au titre de l’article 10 du Code d’instruction criminelle, de procéder à la perquisition et à son arrestation. Il était soupçonné de participer à une entente établie dans le but de préparer ou de commettre des crimes contre les personnes ou les propriétés (art. 265 et 266 du Code pénal. Loi du 18 décembre 1893).
Le 1er juillet 1894, à 5 heures du matin, le commissaire Benjamin Girard, se présentait à son domicile, au 2 rue du Sénégal mais celui-ci était absent. En présence de sa mère, il procéda à la perquisition qui n’amena la découverte d’aucun élément. Sa mère déclara qu’il n’avait pas passé la nuit à son domicile.
Guillaume Robillard se présenta à 11 heures du matin au commissariat. Il déclara au commissaire : « Je suis socialiste mais je ne suis pas anarchiste et surtout je réprouve hautement la propagande par le fait… Secrétaire de la chambre syndicale des ouvriers de la fonderie de cuivre de Paris, j’ai fait tout mon possible pour amener le syndicat dont je fais partie à reconnaître la loi de 1884 et c’est grâce à mes efforts que le syndicat s’est mis en règle avec la loi. En résumé, je suis, comme je vous l’ai dit, socialiste révolutionnaire, mais je n’attends rien que du bulletin de vote et de la libre discussion. »
Il était envoyé au Dépôt pour y être photographié par le service de l’identité judiciaire de Bertillon.
Le 4 juillet 1894, il était présenté au juge d’instruction Anquetil devant lequel il redonna les mêmes explications qu’au commissaire. Celui-ci le fit emprisonner à Mazas.
Le 5 juillet, le juge demanda des information complémentaire au commissaire de police. Celui-ci répondit le 6 juillet qu’il n’avait été l’objet d’aucune remarque défavorable.
Le 7 juillet 1894, le juge le fit mettre en liberté.
Son dossier à la Préfecture de police portait le n°249.260.
Le 22 mai 1915, il se maria à Paris (XXe arr.) avec Adèle Devillers.

SOURCES :
Archives de la Préfecture de police Ba 310, 1500 — Archives de Paris. État civil, D.3 U6 carton 50.