Document extrait du livre d’E.Girault « La Bonne Louise »

Extrait d’une lettre de prison de Sébastien Faure à Mauricius (dans le début de la lettre. S. Faure se justifie de ne pas avoir emporté la caisse du journal CQFD), puis sur l’affaire d’attentat à la pudeur qui le vit condamné à 8 mois de prison en 1921 :

« J’aurais discrètement, et par-dessus les vêtements tripoté quelques fesses ? Je me serais penché sur des femmes, des jeunes filles, voire fillettes ? Je me serais frotté contre elles ? Et j’aurais permis à une jeune fille de 15 à 16 ans de me masturber ?

Ce n’est pas vrai et je proteste avec force, comme je proteste contre tout mensonge, contre toute calomnie, contre tout acte perfide, mais je proteste sans indignation, parce que même si c’était vrai, ce serait là des actes simplement délictueux et qui, somme toute, ne déshonore pas leur auteur.

Et si les anarchistes partageaient ou feignaient de partager l’indignation que profère l’indignation bourgeoise contre ces actes délictueux, je plaindrais ces anarchistes qui ne seraient après tout que des bourgeois qui s’ignorent.

Mais si des ennemis peuvent attaquer ma vertu, sans que j’éprouve d’autre indignation que celle que m’inspire la machination ourdie contre moi dans le but de justifier cette accusation, je frémis dans ma cellule de rage impuissante et d’indignation profonde quand je pense aux attaques dirigées par des camarades contre mon désintéressement et ma probité… »

CIRA de Marseille. Fonds May Picqueray.

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