Préfecture de police

Service de la Sûreté

Sébastien Faure. Renseignements

Duplicata

Paris le 4 décembre 1907

Rapport à M. G. de Poittevin, juge d’instruction.

J’ai l’honneur de vous transmettre les renseignements ci-après sur le compte du sieur Sébastien Faure, que vous aurez à entendre, soit comme témoin, soit comme inculpé, dans l’affaire suivie contre la femme Bruyère, inculpée d’excitation habituelle de mineure à la débauche.

Cet individu Faure (Auguste-Louis-Sébastien) né le 6 janvier 1858 à Saint-Etienne (Loire) est connu généralement sous le nom de Sébastien Faure.

Mêlé au monde anarchiste, il paraît avoir dans ce milieu une réputation déplorable au point de vue des mœurs.

A la suite de l’exécution de l’anarchiste Vaillant, Sébastien Faure a recueilli sa fille Sidonie Vaillant.

(Le rapport donne ensuite des extraits d’ articles parus dans le Révolutionnaire du 11, 22 avril, 3 juin 1899 et du journal l’Antijuif du 27 octobre 1899 qui ne sont pas recopiés, ces journaux antisémites engagés dans une campagne contre S. Faure, depuis l’affaire Dreyfus, n’étant pas fiables.)

Plus récemment, le 9 septembre 1903 à 10 heures du matin, le gardien de square Graneyre Pierre demeurant 6 rue Ernest Lefevre a surpris, dans le square du Père Lachaise, allée des Roches, vis à vis le 51 de l’avenue Gambetta, un individu qui embrassait sur la bouche une fillette d’une douzaine d’année et se livrant sur elle à des attouchements.

Le gardien a conduit au commissariat du Père Lachaise cet individu qui n’était autre que Sébastien Faure.

L’affaire n’a pas eu de suite, les parents de l’enfant n’ayant pas porté plainte.

Le commissaire de police.

Archives de Paris D.2 U6 dossier 199

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