Préfecture de police
Ville de Paris
18e arrondissement
Commissariat de police du Quartier des Grandes-Carrières
N° 2203
Procès-verbal
Outrages publics à la pudeur
Affaire Faure Sébastien libre
L’an 1917, le 23 septembre à 4 heures 30 du soir.
Nous Gayral, commissaire de police de la ville de Paris, plus spécialement chargé du Quartier des Grandes-Carrières, officier de police judiciaire, auxiliaire du procureur de la république.
Est amené le nommé Faure Sébastien, par les gardiens de la paix du 18e arrondissement Victor Hativier et Pinson Emile qui viennent de l’arrêter à la porte de Clignancourt, pour outrages publics à la pudeur sur la réquisition du public et notamment du sieur Floury (témoin entendu) et par un soldat qui n’a pas donné son nom.
Le commissaire de police.
En même temps, le public conduit devant nous la jeune Drücker Léonie, 11 ans, demeurant avec ses parents 27 rue Simard, parce que Faure a été vu lui parlant.
Nous faisons venir le père de cette enfant Drücker Charles, 44 ans, tailleur, et en sa présence nous entendons l’enfant qui déclare :
« Je connais le monsieur amené devant vous, depuis quelques mois. Il me parle quelque fois quand il me rencontre. Ce jour, peu avant qu’on ne m’amène ici, il m’a demandé où était ma sœur. Je ne lui ai rien répondu. Il ne m’a rien fait. »
Quant au père, il ajoute que vu la déclaration de son enfant, il ne porte pas plainte et se retire aussitôt, sans signer étant particulièrement pressé par son travail.
Le commissaire de police.
Archives de Paris D.2 U6 dossier 199
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