Annexe 16 : les attentats anarchistes de 1880 à 1914

1881

17 octobre. Paris : Emile Florion [318] tente d’assassiner Gambetta

1882

Nuit du 22 au 23 Octobre. Lyon : attentat de l’Assomoir. Une bombe explose au cours de la nuit

dans l’établissement de nuit appelé l’Assomoirs, situé dans les sous sols du Théâtre Bellecourt.

Deux détonations se produisent à deux heures du matin dans l’un des box situés sur le pourtour

de la salle commune. Une dizaine de personnes sont blessées dont quatre, grièvement, et l’une d’elle,

Louis Miodre, jeune employé de commerce de vingt ans, décède trois jours plus tard, le 27 octobre.

1883

16 septembre. Lyon : tentative d’incendie au journal Le Progrès. Un inconnu déverse dans le vestibule précédant l’atelier de typographie du journal un mélange de phosphore blanc et de sulfure de carbone qui commence à enflammer 600 kgs de papier. Peu de dégâts ; aucune victime.

7 octobre. Lyon : explosion d’une bombe miniature à la mairie du 4e arrondissement, à la Croix Rousse. Les dégâts sont insignifiants et personne n’est blessé. Le lendemain, lors d’une réunion anarchiste salle de l’Elysée, à la Guillotière, un des agents de service voit ses habits s’enflammer : un mélange de phosphore blanc et de sulfure de carbone été renversé sur lui. Il s’en tire avec les vêtements endommagés et quelques brûlures aux jambes. 

14 octobre : Lyon : explosion d’une bombe aux Brotteaux, dans un enclos ayant appartenu aux Capucins. La bombe, un engin inoffensif, a été lancée avec sa mèche allumée par dessus le mur longeant la rue Vauban. Elle ne fait que des dégâts matériels.

29 octobre. Lyon : explosion d’une boîte à poudre à une heure avancée de la nuit devant le café du Rhône, rue Gasparin, rendez-vous des demi-mondains du quartier. Pas de victime car le café était fermé à cette heure tardive, et peu de dégâts matériels.

15 novembre. Paris :Curien [317] tente d’assassiner Jules Ferry au nom des théories libertaires.

1884

1884 : Saint-Etienne: l’anarchiste Lagrue, boulanger à Roanne, est poussé par les compagnons de la ville à poser une cartouche de dynamite entre les barreaux d’une fenêtre de la maison d’arrêt. Peu de dégâts matériels. Personne n’est blessé.

27 février 1884. Marseille : Louis Chave [429], qui vient d’être renvoyé de son poste de jardinier au couvent de la Serviane, tue la mère supérieure, Mme Deluil-Martiny, et blesse grièvement sa seconde, Mme Léonie de Sorval. Après chasse à l’homme, il est lui-même abattu par un gendarme.

6 octobre 1884. Lyon : explosion d’une bombe à l’usine de la Mûlatière, près du mur de clôture de l’usine Allouard. Peu de dégâts matériels. Personne n’est blessé.

1885

Mai 1885. Marseille : tentative d’explosion dirigée contre l’Eglise Saint-Martin.

1886

13 septembre. Marseille : une explosion détruit le portail du bureau de l’administration des docks.

23 novembre. Marseille : un engin éclate devant le numéro 10 de la rue de Rome.

5 mars. Paris : attentat de Gallo [9] à la bourse. Pas de victimes. Gallo [9], arrêté, se reconnaît anarchiste.

1887

Nuit du 3 au 4 février. Dijon : double explosion au Palais de justice de Dijon et à proximité de l’Eglise Saint- Jean. Ni dégâts ni victimes.

8 février. Lyon : explosion de deux bombes près de la porte de la permanence du Palais de justice, la première destinée à attirer les agents hors du poste, et la seconde, beaucoup plus puissante, enfermée dans une marmite en fonte. Dégâts matériels importants. Sept blessés dont deux grièvement.

24 février. Marseille : cartouche de dynamite trouvée dans une cave de la caserne Saint-Victor

7 juillet. Paris : attentat à l’explosif contre un particulier, rue Berthe. Dégâts matériels. Son ou ses auteurs ne seront jamais découverts. Attentat considéré par la police comme un attentat anarchiste.

1888

7 octobre. Paris : attentat à l’explosif contre un bureau de placement situé rue Chênier. Dégâts matériels. Le-ou les-auteurs de l’attentat ne seront pas retrouvés par la police. Celle-ci considère pourtant que les anarchistes sont responsables.

8 novembre. Paris : attentat à l’explosif contre deux bureaux de placement, l’un situé rue Boucher, l’autre situé rue Française. Un blessé et des dégâts matériels. L’enquête n’aboutira pas. Les enquêteurs versent pourtant l’affaire au dossier de l’anarchie.

21 décembre. Paris : attentat à l’explosif contre le commissariat de police situé rue de la Perle. Dégâts matériels. Les recherches faites par les policiers pour savoir qui est responsable de l’attentat restent infructueuses. Les anarchistes sont jugés responsables par les enquêteurs.

1889

3 juin. Paris : attentat à l’explosif contre le commissariat de police situé rue des Colonnes. Ni mort ni blessé. Pas de dégâts matériels. Echec de l’enquête ouverte pour connaître l’auteur de l’attentat. Pour la police il s’agit encore une fois d’un attentat anarchiste.

10 juin. Paris : attentat à l’explosif contre le commissariat de Levallois-Perret. Dégâts matériels. Le-ou les-auteurs de l’attentat ne seront jamais retrouvés par la police. Celle-ci considère néanmoins qu’il s’agit d’un attentat anarchiste.

25 juillet. Affaire des livres explosifs envoyés à M. Constans, ministre de l’Intérieur, à M. Etienne, sous-secrétaire d’Etat aux Colonies, et au docteur Treille, directeur du service de santé à l’ordre des Colonies. L’auteur de l’envoi des livres explosifs ne sera pas retrouvé. Les enquêteurs versent pourtant l’affaire au dossier de l’anarchie.

1891

Entre le 11 juin et le 16 juillet. Charleville. Dans la nuit du 11 au 12 juin 1891, trois cartouches de dynamite explosent dans la cave de la gendarmerie de Revin, puis, dans la nuit du 21 au 22 juin 1891, une cartouche de dynamite fait explosion dans les caves de la gendarmerie de Charleville ; enfin le 16 juillet 1891 une boîte contenant 465 grammes de dynamite d’où sort une mèche calcinée est découverte sur la fenêtre de la maison de Deville, industriel à Charleville.

1892

27 février. Paris : attentat à l’explosif contre l’hôtel de la Princesse de Sagan. Un blessé. Peu de dégâts matériels.

La police ne découvrira pas le – ou les – responsables de l’attentat. Elle l’attribue pourtant aux anarchistes.

11 mars. Paris : Ravachol [11] dynamite un immeuble situé boulevard Saint-Germain, où habite le président Benoît qui a dirigé les débats au moment de l’affaire Decamps [322]. Pas de victimes, mais de très importants dégâts.

25 mars. Paris : l’anarchiste Meunier [601] dépose une bombe à la caserne Lobau. Peu de dégâts.

27 mars. Paris :Ravachol [11] fait sauter un immeuble situé rue de Clichy, où habite Bulot, qui a requis contre Decamps [322], Dardare [323] et Leveillé au moment du procès du 28 août 1891. Dix-huit personnes sont blessées et les dégâts sont très importants.

Nuit du 5 au 6 avril. Angers : aux environ de 23 heures 45, dans la nuit du 5 au 6 avril 1892, formidable détonation et vive lueur qui réveillent le quartier. Une cartouche de dynamite placée sur le rebord de la fenêtre du commissariat de police de la rue Cupif vient d’exploser. Elle détruit l’appui de la fenêtre tandis que les projections blessent légèrement à l’œil et au front l’agent Andrieu.

25 avril. Paris : l’anarchiste Meunier [601] décide de venger Ravachol [11]. – 25 avril 1892. Il fait exploser une bombe chez Véry, au numéro treize du boulevard Magenta, et l’anarchie fait ses premières victimes, ce qui justifie l’importance des archives conservées à la Préfecture de police de Paris – quelques 403 pièces -. Un ouvrier typographe nommé Hamonod et le restaurateur Very meurent à l’hôpital Saint-Louis dans d’atroces souffrances. Mme Very, sa fille, l’ouvrier Gaudon, monsieur Ricard, et Cadieux, garçon chez Very sont blessés. Une certaine Mlle Martin était atteinte de surdité.

8 novembre. Paris : attentat de la rue des Bons-Enfants : à l’origine ce sont les bureaux de la compagnie des mines de Carmaux qui sont visés. Ils occupent l’entresol d’une maison qui porte le n°11 dans l’avenue de l’Opéra. C’est là dans l’escalier, qu’une bombe est découverte en fin de matinée. Transportée avec précaution dans la rue d’Argenteuil, puis, dans le commissariat du quartier du Palais Royal, elle y explose en faisant quatre victimes : le sous-brigadier Formorin, le garçon de bureau Garin, le secrétaire du commissaire, Pousset, dont le corps avait à peine conservé une forme humaine, et l’inspecteur Troutot qui, malgré ses horribles blessures agonisait encore. Il mourut dans la journée.

1893

13 novembre. Paris. Crime de Léauthier [428], qui blesse d’un coup de tranchet le ministre plénipotentiaire de Serbie dans un restaurant.

Nuit du 15 au 16 novembre.Marseille : explosion rue d’Armény, devant l’Hôtel du général commandant le 15e corps d’armée.

9 décembre. Explosion au Palais Bourbon. Elle est l’œuvre de Vaillant [12] et fait de nombreux blessés parmi les députés.

Nuit du 22 au 23 décembre. Loivre : vers minuit, une forte détonation qui s’entend jusqu’à six km alentour réduit en miette la vitre et quelques lames de persiennes de la fenêtre de la chambre à coucher de Clovis Pierlet, maire de Loivre. Il est indemne, mais aurait pu être blessé, son lit ne se trouvant qu’à un mètre du lieu de l’explosion.

1894

12 février. Paris : attentat de l’Hôtel Terminus. Il a lieu vers 20H 30, lorsqu’un jeune homme bien mis entre dans le café Terminus situé avenue de l’Opéra, s’assoit devant un guéridon placé prêt de la porte, où il se fait servir des consommations avant de lancer une bombe en direction de l’orchestre. Le dynamiteur sera arrêté alors qu’il tente de s’enfuir. Il s’appelle Emile Henry [13], et s’accuse de l’attentat de la rue des Bons-Enfants. Son attentat à l’Hôtel Terminus fait des dégâts matériels et dix-sept blessés appartenant à toutes les catégories sociales : des garçons de café, un étudiant, des dessinateurs, un photographe, un employé de banque, un commis aux postes, des femmes au foyer.

2 février. Paris: explosion de la rue Saint-Martin. L’auteur de l’attentat n’est pas retrouvé. Pas de victime.

20 février. Paris: explosion du Faubourg Saint-Jacques. L’auteur de l’attentat n’est pas retrouvé. Un mort et 3 blessés dont 2 graves.

15 mars, vers 14H35. Paris : explosion de la Madeleine. Le premier instant de stupeur passé, les croyants qui prient à ce comment là dans l’église ainsi que le suisse, qui écrit dans la chapelle, se précipitent vers l’endroit d’où était parti le bruit. Dans le tambour, gît sous les décombres un cadavre déchiqueté. Les murs sont couverts de sang. Le dynamiteur, un dénommé Joseph Pauwels [738], a été victime de son propre engin.

4 avril. Paris. Explosion du restaurant Foyot. Des dégâts matériels et quelques blessés, dont le poête anarchiste Taillade [817], qui y perd un œil.

19 mai. Marseille. Au matin, un homme de 24 ans, CélestinNat [427], acculé au désespoir par le chômage, frappe d’un coup de tiers-point le premier bourgeois qu’il rencontre : l’attentat se produit sur le quai des Augustins, en face de l’Eglise. la victime, M. Blanc, fabricant d’huile, est légèrement blessé à l’oreille gauche.

Juin. Boulogne-sur-Mer : boîte cylindrique trouvée sur le rebord de la fenêtre du domicile de l’agent de police municipale Roux. L’engin, qui pouvait tuer, n’a pas fonctionné.

15 août. Lyon. Assassinat du Président Sadi Carnot par l’anarchiste italien Caserio [5].

Octobre. Saint-Etienne : explosion d’une bombe à la gendarmerie de Saint-Etienne. Pas de dégâts humains ou matériels.

Décembre. Amiens : Explosion d’une bombe au poste de police du 3e arrondissement.

1898

Nuit du 16 au 17 janvier. Paris. G. Etiévant [602] s’attaque au planton Renard devant le poste de police de la rue Berzélius. Il le larde de 22 coups de couteau.

1903

Nuit du 11 au 12 juillet.Champs-sur-Marne : vers deux heures et demie, un pétard qui aurait pu ne pas être inoffensif, est placé sur la fenêtre de M. Osselin, bijoutier à Paris, causant à l’immeuble des dégâts importants. 

1905

Nuit du 31 mai au 1er juin. Paris: attentat contre le roi d’Espagne Alphonse XIII et contre le président de la République à l’angle des rues de Rivoli et de Rohan. Le président et le roi d’Espagne sont indemnes, mais l’attentat blesse 17 personnes, dont 2 grièvement. Le – ou les – coupables ne sont jamais arrêtés.

1906

15 novembre. Saint-Claude : explosion d’une bombe dans la maison du maire de Saint-Claude.

1909

26 Mars. Calais : découverte d’un engin explosif sur une fenêtre du commissariat de Calais le 26 mars.

1910

Engin qui fait explosion sur le fenêtre du poste de police d’Arles. En raison de la grande épaisseur des murs il n’y eu pas de dégâts.

1911

Nuit du 1er au 2 janvier 1911. Arles : explosion d’un engin contre le mur du domicile du commissaire de police. Ni dégâts matériels ni victime.