
Né à Giaglioni (Italie) le 15 août 1852 ; cordonnier ; anarchiste parisien et en Italie.
Le 4 janvier 1888, Bernardo Miaglia (parfois orthographié Maglia), qui demeurait 4 rue Étienne Marcel, avait participé à la réunion tenue chez Rousseau, 131 rue Saint-Martin, à l’initiative de Fleury et où avait été fondé un nouveau groupe « cosmopolite », réunissant essentiellement des compagnons étrangers et dont faisaient entre autres partie le belge Émile Pottié, le suisse Guillet, les français Pivier, Delage et Cavesse et les italiens Miaglia, Della Casa, Charles Ferrero et Tamburini.
Le but du groupe était de propager par la parole et par des écrits, l’idée anarchiste parmi les ouvriers étrangers résidant en France. Ce groupe se proposait en outre de se mettre en rapport avec les associations révolutionnaires d’Europe et d’Amérique pour mieux consolider l’union révolutionnaire et se renseigner mutuellement.
Il participait alors aux réunions et aux soirées familiales organisées par le groupe communiste anarchiste du XXe arrondissement (en particulier à la soirée familiale du 21 octobre 1888 qui regroupait une centaine de personnes), ainsi qu’aux réunions du Cercle anarchiste international de la salle Horel.
En 1893 il était signalé dans des réunions du Cercle anarchiste international, salle Georget, auxquelles il participait avec notamment les compagnons Della Casa et Dorzani. Le 13 février 1893 il avait notamment fait un exposé sur la situation révolutionnaire en Italie et l’extension prise par la propagande par le fait ; il avait relaté l’assaut de boulangeries de Livourne par les sans travail, le massacre des paysans de Callavitrino (Sicile) qui s’étaient emparés de terrains communaux et les récents attentats de Rome, ajoutant que si nécessaire, les compagnons d’Italie pouvaient fournir en dynamite les compagnons d’autres pays.
Le 4 mars 1893, Miaglia et Della Casa assistaient parmi 500 personnes dont 150 anarchistes à la réunion organisée salle du Commerce par les anarchistes du XXe arrondissement. L’ordre du jour portait sur « la misère et ses conséquences ; la suppression des bureaux de placement ; les grands financiers du Panama. »
Le 20 juin 1893, il était présent avec une quarantaine de compagnons à la réunion de la salle Georget, 38 rue Aumaire, organisée par un groupe de cordonniers. L’ordre du jour portait sur : De l’utilité d’un groupement corporatif international. De son organisation, de la nécessité d’une grève internationale et corporative et ses conséquences. Parmi les présents on remarquait les cordonniers anarchistes italiens Dorsani et Della Casa.
Miaglia figurait sur l’état récapitulatif des anarchistes au 26 décembre 1893. Son domicile 16 rue Turbigo était surveillé par la Préfecture de police depuis le 19 janvier 1893. Son dossier à la Préfecture de police portait le n°276.355.
Il avait été arrêté à son domicile, le 9 mars 1894, puis expulsé de France par arrêté du 6 avril 1894, le 31 mars La Préfecture de police transmettait sa notice au juge d’instruction Meyer.
Bernardo Miaglia avait été renvoyé en Italie. En septembre 1894 son nom figurait sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer en vue de la « surveillance aux frontières ».
Revenu en France, il tenait au début des années 1900 un atelier de cordonnerie à Audun le Tiche (Moselle).
En juillet 1910 il s’embarquait au Havre à destination des États Unis où il allait s’installer dans le Wisconsin avant d’émigrer une nouvelle fois en 1912 en Argentine. Il s’installa à Mendoza où il continua de travailler comme cordonnier, puis ouvrit un magasin de chaussures italiennes et où il fut le fondateur du club local de football Los Aliados.
SOURCES :
Etat signalétique des anarchistes étrangers expulsés de France, n° 4, juin 1894 — Archives de la Préfecture de police BA 75, 78, 310, 1500, 1506, 1508 — Notice Bernardo Miaglia du Dictionnaire des militants anarchistes — Les anarchistes contre la république de Vivien Bouhey. Annexe 56 : les anarchistes de la Seine — La Presse 10 mars 1894.