Annexe 2 : les anarchistes de Paris et de la banlieue entre 1883 et 1888

Les anarchistes de Paris et de la banlieue entre 1883 et 1888

ArrondissementsGroupes anarchistes1
1er, 2e et 3e arrondissement– la « Liberté » : (1er arrondissement) fondé par Faliès [224] le 6 février 1884-décembre 1884 – les « Insurgés » : (3e arrondissement) mars-déc. 1884 ; juin 1885; janvier-octobre 1886 ; février-mars 1887 – les « Anarchistes du 2e arrondissement » : décembre 1884 – l’«Aiguille » : il a été fondé en 1882 par [144], Duprat [18] et «Couchot [207]. C’est un groupe très actif, qui apparaît régulièrement dans les rapports de police au cours de l’année 1883. En octobre-novembre 1883, il absorbe temporairement la « Panthère des Batignolles », la « Sentinelle révolutionnaire » et le « Groupe de Levallois-Perret ». Il est ensuite mentionné épisodiquement dans les rapports de police (les 13 juin et 9 décembre 1884, le 27 juin 1885, les 22 janvier et le 18 juillet 1886). Deux rapports sur les groupes révolutionnaires à Paris atteste de son existence fin 1887 ainsi qu’un article de la Cocarde du 30 mars 1888. Selon un rapport daté de la fin de l’année 1887, « les membres du groupe se sont fait remarquer à toutes les manifestations qui ont eu lieu depuis sa fondation ». Les réunions ont lieu au 58, rue Réaumur, au 9 de la rue Vivienne ou au 81 de la rue Saint-Honoré (1er, 2e, 3e arrondissement) – la « ligue des Antipatriotes » : elle a été fondée en décembre 1886. Ses réunions intermittentes se tiennent rue Richelieu, et une permanence est installée place de la Bourse – les Dynamitards » : mai-juillet 1886 (ils se réunissent d’abord dans le 1er puis le 9e arrondissement, et à partir de mai, dans le 3e, rue Saint-Martin  – la « Varlope » : mars 1887. Ses membres se réunissent rue Réaumur – les « Eclaireurs » : janvier 1888. Ils se réunissent rue Marie Stuart
4e arrondissement– les « Anarchistes du 4e arrondissement » : août 1885
5e arrondissement– la « Vengeance » : février-avril 1883 ; 12 décembre-20 août 1885 ; août 1886 ; février 1887. Le 18 mars 1887, un rapport nous apprend que ses membres se réunissent rue de la Montagne Sainte Geneviève, salle Gaucher. Fin 1887, selon un rapport sur l’état des forces révolutionnaires à Paris, il aurait disparu. Un article de la Cocarde du 30 mars 1888 le confirme en assurant que les membres du groupe ont rejoint le « Groupe anarchiste du 13e » – le « Tocsin » : février-mars 1887
6e arrondissement– les « Insoumis » : fin 1887. Ils se réunissent rue Guénégaud ou rue du Four-Saint-Germain
9e et 10e arrondissements– « Haine et Vengeance » : août-décembre 1884. Un rapport de début août rapporte qu’il se rassemble rue Bellefond. – « Terre et Liberté » : mi-1886-fin 1887. Constitué au milieu de l’année 1886 par la direction du journal du même nom, il se réunit salle Rousseau, rue du Faubourg Saint-Martin en septembre 1887. – les « Antipatriotes » : la ligue est fondée en août 1886. En mars 1887, ils se réunissent dans un débit de vin de la rue Pigalle.
11e arrondissement– le « Groupe du 11e arrondissement » : les rapports concernant ce groupe attestent de son existence tout au long de l’année 1883 (22 janvier, 30 janvier, 23 juillet, 20 octobre). Un rapport du 20 octobre 1883 le présente même comme un des groupes les plus dynamiques de Paris : « on apprend que les divers groupes anarchistes de Paris ne tiennent plus aussi assidûment leurs réunions. Le « Groupe du 11e » serait le seul où se réuniraient encore quelques représentants de tous les groupes. Il compte 24 membres en janvier 1883, 15 membres en octobre 1883 ainsi qu’en juillet 1883. Ses réunions habituelles ont lieu rue de l’Orillon puis rue d’Agoulême à cette époque, et elles sont fréquentées par Holtz [352], Thomachot [225], Lucas [211], Albert, Mauger, Raoux [280] Gauthier [223?]. Le groupe est encore mentionné dans un rapport le 13 juin 1884, puis le 30 mars 1888 dans un article de la Cocarde, qui précise qu’il n‘a plus à cette époque de local fixe – les « Destructeurs de Charonne » : mars-juin 1883 – le « Drapeau noir » : janvier-juillet 1884 ; janvier 1887-mars 1887 – le « Groupe anarchiste allemand » : son siège est installé rue Keller en mars 1887
12e arrondissement– les « Anarchistes du Faubourg Saint-Antoine » : mars 1883 ; décembre 1884 ; juillet 1885 ; février 1887 – le « Réveil social » : octobre 1887-mars 1888
14e arrondissement– le « Défi » : février 1887
13e arrondissement– les « Athées du 13e arrondissement » : il en est fait mention dans un article de L’Univers du 16 mars 1883 – l’« Avant-Garde » : en février-mars 1887, il tient ses réunions place d’Italie – le « Groupe communiste-anarchiste des 5e et 13e arrondissements » : il est le résultat de la fusion du groupe de la « Vengeance du 5e arrondissement » et du « Groupe du 13 arrondissement » (fin 1887-début 1888). Ce groupe est attesté le 30 mars 1888. Il s’agit d’un des groupes les plus importants de la rive gauche en 1889-1890
15e arrondissement– les « Misérables » : ce groupe est fondé par Hoffmann [248] (selon un rapport du 26 février 1887) en novembre 1883. Ils se réunissent 103, rue du Théâtre en janvier 1884-juillet 1884. Ils réapparaissent ensuite le 18 mars 1887, se réunissant rue des Entrepreneurs, le 26 février 1887, puis, deviennent le « Comité abstentionniste du 15e arrondissement » – les « Affamés ébénistes » : mars 1886. Il se réunit rue du Faubourg Saint-Antoine – le « groupe des anarchistes du 15e » : il nous est connu par un article de la Cocarde du 30 mars 1888 – le « Groupe des Singes » : il nous est connu par article de la Cocarde du 30 mars 1888
17e arrondissement– la « Panthère des Batignolles » : année 1883. en novembre-octobre 1883, elle se fond dans l’« Aiguille ». Elle réapparaît dans les rapports de police en juin-décembre 1884 puis le 19 mars 1886, le 23 janvier 1887, le 27 février, le 18 mars 1887, fin 1887 et le 30 mars 1888 – les « Abstentionnistes du 17e » : mars 1888
18e arrondissement– la « Sentinelle révolutionnaire » : selon un rapport du 26 février 1887, le groupe a été fondé par Graillat [155], «Couchot [207], Louise Michel [8] et Gauthier [223?] en septembre 1881. Des rapports de police attestent son existence tout au long de l’année 1883. En octobre-novembre, il se fond temporairement dans l’« Aiguille ». On retrouve sa trace en 1884 (rapports des 13 juin, et 28 octobre), puis le 24 août 1886, où un rapport mentionne que la Sentinelle « tient ses séances régulièrement ». Enfin, son existence est attestée en 1886 (le à 2 décembre), en 1887 (18 janvier, 25 février). Dans un article de la Cocarde du 30 mars 1888, la « Sentinelle révolutionnaire » est considérée comme un des groupes de Paris où les anarchistes sont « les plus nombreux ». Le groupe se réunit en mars 1888 salle de l’Echelle de Jacob, au coin de la rue Berthe – la « Raison » : 2 juin 1885; en février 1887, elle se réunissait 22, rue Choluzé – les « Indisciplinés de Montmartre » : s’entend parfois avec la « Sentinelle », la « Raison » et la « Panthère des Batignolles » pour organiser des meetings. Selon un rapport du 26 février 1886, le groupe tient ses réunions rue Clignancourt – le « Cercle de la Goutte d’Or » : 28 octobre 1884 – les « Indépendants de la Goutte d’Or » : 9 décembre 1884
19e arrondissement– le « Tocsin » : mai-juin 1883 – les « Révoltés » : ils se réunissent le plus souvent rue d’Agoulême. Mars 1888
20e arrondissement– le « Groupe du 20e arrondissement » : les rapports de police et les articles de journaux nous permettent de suivre son activité tout au long de l’année 1883. Un rapport mentionne aussi son existence en juin 1884. On perd ensuite sa trace jusqu’en mars 1888, où l’on apprend qu’il se réunit rue Ménilmontant – le « Combat » : juin-août 1883 ; juin 1885 ; août 1886, février 1887-fin 1887 – l’ « Alarme » : 13 juin-9 décembre 1884 – les « Partants » : groupe dont il est fait mention dans les archives le 7 octobre 1883 – le « Tremblement » : mars 1886 – « Ni Dieu ni maître » : groupe réunissant des blanquistes et des anarchistes. Il fait partie de la « Ligue des Antipatriotes », et selon un rapport de janvier 1887, existerait « depuis deux ans » – le « Groupe cosmopolite » : il nous est connu grâce à un rapport de janvier 1887 – les « Libertaires du 20e » : ils apparaissent dans les sources dans un rapport daté du 12 octobre 1887 et dans un article de la Cocarde daté du 30 mars 1888 – l’ « Avant-Garde » : signalé le 12 octobre 1887 – les « Parias » : signalé le 18 mars 1888. Ce groupe changent constamment de nom (article du 30 mars 1888 dans la Cocarde) – la « Hache » : le groupe se réunit 30 rue des Couronnes (20e) en mars 1887 – le « Groupe du Père Lachaise » : il nous est connu grâce à des rapports des 27 juin 1885; 24 août 1886 – la « Jeunesse révolutionnaire » a des ramifications dans le 20e arrondissement (rapport du 18 mars 1888)

Les groupes anarchistes de la banlieue

Levallois-Perret– le « Groupe anarchiste de Levallois-Perret » : il est en relation avec l’« Aiguille, la « Sentinelle révolutionnaire » et la « Panthère des Batignolles »
Saint-Denis– la « Jeunesse révolutionnaire de Saint-Denis » : on connaît ce groupe en décembre 1884
Montreuil– le « Cercle d’études sociales de Montreuil » : se réunit en décembre 1884 – « la « Section de la chambre syndicale des hommes de peine » : elle existe fin 1887
Vincennes– le « Groupe anarchiste de Vincennes » : il existe décembre 1884 – la « Section de la chambre syndicale des hommes de peine » : se réunit fin 1887
Neuilly et courbevoie– les « Abstentionnistes de Neuilly et de Courbevoie » : se réunissent en avril 1885
Saint-Quentin– les « Incendiaires » : 1885
Saint-Mandé1887
Puteaux1887
Clichy– les « Déshérités » : un rapport de février 1887 explique que ce groupe rassemble à la fois des anarchistes et des socialistes et qu’il est en relation suivie avec les révolutionnaires de Levallois – les « Précurseurs » : le groupe existe en février 1887
Issy– il est fait mention d’un groupe sans nom à Issy dans un article de la Cocarde daté du 30 mars 1888

1 Fin 1887, la « Chambre syndicale des hommes de peine » a mis en place une section par arrondissement.