
Né à Guise (Aisne) le 12 février 1854 ; décédé le 10 septembre 1907 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) ; ajusteur, ouvrier modeleur en fonderie ; anarchiste de Guise (Aisne), Molenbeck Saint-Jean (Belgique) et Revin (Ardennes), propagandiste par le fait.
Le 31 décembre 1879, il se maria à Guise avec Félicie Bourdelot. Ils eurent six enfants.
Marc Druard avait été ouvrier en fonderie au Familistère de Guise et y demeurait, puis il habita rue Saint-Quentin et rue de Roubaix. A la fin de l’année 1888, Druard fut licencié du Familistère à cause de ses idées anarchistes, « provoquant sans cesse des réunions révolutionnaires, désolant le pays en y semant la terreur en voulant mettre tout à feu et à sang, toujours le premier en tête, engageant ses camarades à crier A bas la bourgeoisie ! Vive la Commune, le drapeau rouge et l’anarchie. » selon un rapport du commissaire de Guise.
Mis à l’index par les patrons, il ne trouva plus de travail, réduit à la misère, il partit tout d’abord à Revin. Selon un rapport du commissaire de police de Guise, il aurait abandonné sa femme malade et ses enfants, tributaires du bureau de bienfaisance de Guise et serait partit avec une nommée Jacob, avec laquelle il vivait en concubinage.
Mais encore chassé de Revin, il émigra en Belgique et habita Molenbeck Saint-Jean du 4 janvier 1889 au 28 mars 1889, où il fréquenta les groupes anarchistes. Il travaillait dans la fonderie Nestor Martin. Il vivait en concubinage avec la nommée Jacob.
Druard s’installa ensuite à Couvin (Belgique).
Expulsé de Belgique en mars ou avril 1889, il revint en France et trouva le 1er mai 1890, une place de premier modeleur à l’usine Brichet de Revin (Ardennes). Il y resta pendant deux ans. Il était alors chef d’atelier et l’un des principaux propagandistes anarchistes de la ville. Il fut l’un des organisateurs de la manifestation du 1er mai 1890.
Avant le début de la grève chez Faure durant l’hiver 1890-1891, Druard avait participé à des réunions anarchistes chez Albaret, en compagnie de Chuillot, Nanquette dit le Singe, Milon, ouvrier chez Mme Poncelet. Ils avaient collecté des fonds, remis à Milon qui les avait conservé pour lui.
Druard fit la connaissance de Martin-Coupaye , le 22 mars 1891, jour où l’on célébrait à Fumay l’anniversaire du 18 mars. Après la réunion ayant eu Jean-Baptiste Clément pour orateur, Martin-Coupaye et Druard se promenèrent dans les rues de Fumay et Druard lui demanda s’il pouvait lui procurer de la dynamite. Il y avait avec eux Louis Raguet, un carrier. Il lui expliqua que Raguet pourrait leur en fournir. Raguet, après avoir hésité accepta, Druard disant qu’il en prenait toute la responsabilité.
Martin-Coupaye porta à Revin quatre cartouches données par Raguet et les remit à Druard dans son atelier. La veille de l’explosion, Durbecq lui avait dit : « Ca va péter à Revin », tenant l’information de Chuillot.
Mais Druard avait enterré les premières cartouches dans son jardin et elles furent attaquées par les taupes et rendues inutilisables, il en réclama d’autres. Raguet lui remit une autre fois des cartouches de dynamite, Martin-Coupaye écrivit à Druard qui était venu les chercher. Chuillot ayant demandé une nouvelle livraison, il revint en chercher le lendemain. Au total, Martin-Coupaye avait livré 20 cartouches de dynamite (9 à Druart et 11 à Chuillot).
Le journal le Père Peinard du 28 juin 1891 publiait la petite annonce suivante : » Les compagnons de Fumay, désirant activer la propagande anarchiste dans les Ardennes, font appel à tous ceux qui ont à coeur l’effondrement entier et complet de la société actuelle qui supprime de l’humanité la classe prolétarienne. Un groupe est en formation à Fumay qui aura pour but de combattre l’autorité à outrance sous quelque forme qu’elle soit représentée. » Druard était venu à cette réunion avec deux belges de Couvin, dont Jason, un mouleur de ses amis.
C’est lors de cette réunion préparatoire que Druard fut arrêté à Fumay le 26 juillet 1891 avec Auguste Martin-Coupaye, Charles Durbecq et Henry Chuillot. Il reconnut avoir procuré la dynamite ayant servie lors d’attentats commis en juin à Charleville et Revin. Selon Chuillot, c’est Druard qui leur aurait proposé de leur fournir la dynamite. Traduit devant la cour d’assises des Ardennes le 11 novembre 1891, il fut acquitté, faute de preuves sur sa participation directe aux attentats.
Licencié de l’usine Brichet où il était chef d’atelier, il trouva un nouveau travail chez un ferronnier, Vital Sueur qui le licencia en mars 1892.
Sa femme et ses enfants étaient revenus vivre avec lui à Revin.
Il quitta Revin, laissant sa femme, un de ses fils travaillait chez Martin et l’autre chez la veuve Poncelet. Il parcourut la région Nord, alla à Guise et Saint-Quentin, puis à Paris vers le 15 mars 1892. Il habita chez Mathieu, son parent 321 rue d’Allemagne à Paris. Puis s’installa 66 rue Dunois à Paris.
En août 1894, il habitait à la Compagnie française de matériel des chemins de fer, 57 route nationale à Ivry-Port (Seine)
Devenu veuf, il se mettra en ménage avec une jeune bonne du nom de Cotis (décédée dans les années 1960).
Le 21 novembre 1893, son fils, comme plusieurs autres militants anarchistes de Revin, fut l’objet d’une perquisition.
SOURCES :
Archives départementales des Ardennes 3 U 2095 et 2156 — La Révolte, 7 avril 1889 — Le Père Peinard, 2 août 1891 — Archives Nationales F7/12507 — Notice Marc Druard du Dictionnaire des militants anarchistes — Archives départementales de l’Aisne. Etat-civil — Arbre généalogique de Mathieu Druard sur Filae.
Iconographie : Famille Druard.
claude druard a dit:
merci beaucoup de l info !!! madame claude druard.
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