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Spilleux prétend que le suffrage universel n’est qu’un palliatif, où il existe, dit-il, il ne produit aucun résultat favorable au travailleur. Il proclame la liberté de la presse, de réunion, etc…et Brousse dans la presse, Most au parlement, qui ont voulu prendre le parti du peuple, ont été expulsés de leur pays et de la Belgique. Si même on obtenait le suffrage universel, dit Spilleux, le peuple risquerait toujours d’envoyer au parlement des mouchards de Libknecht qui s’est immédiatement fait l’âme damnée de la bourgeoisie.Interpellé par Bakounine, au congrès de Bâle, au sujet de cette trahison, il a promis de se justifier par la voie des journaux, il n’en a rien fait jusqu’à présent, au contraire, il a continué sa polémique réactionnaire dans le journal d’Emile de Girardin.
Le suffrage universel avec mandat impératif ne nous avance pas, dit Spilleux, car la bourgeoisie seule aura les moyens de se procurer des armes, tandis que nous n’aurons que des bâtons. Je ne veux d’aucun gouvernement quel qu’il soit : ni république, ni monarchie. Les idées communistes, centralisatrices de l’autoritaire Chauvière et sa bande ne lui sourient pas plus.
L’anarchie seule résoudra la question sociale et il consacrera sa vie à en partager les principes. (voir rapp. du 5 janvier 1880 Conversation tenue chez X)
Spilleux a donné sa démission de membre du comité d’administration E. Govaerts est choisi pour le remplacer (voir rapp. du 10 janvier 1880. Ligue collectiviste anarchiste)
Spilleux parlant de Huart Séraphin Jean-Baptiste, dit que dès qu’il aurait la certitude que Huart est un mouchard, il le tuerait d’un coup de revolver (voir rapp. du 14 janvier 1880. Conseil régional fédéral)
Spilleux dit que le seul moyen d’assurer la vie du journal Le Drapeau rouge est d’imposer à chacun des membres de la ligue une cotisation de 50 centimes par membre et par semaine. A ceci viendront s’ajouter la vente du journal, les souscriptions permanentes, les abonnements (?) (comme dans le Cri du peuple) et avec toutes ces ressources nous pourrons, dit Spilleux, publier un numéro par mois. (voir rapp. du 20 janvier 1880. Ligue des anarchistes)
Spilleux dit que dans un moment de trouble, du dans une réunion privée, s’il avait un policier dans l’œil, il ne se gênerait pas pour lui faire une saignée ; car lorsqu’ils nous tiennent, dit-il (les policiers) ils ne nous épargnent pas. (voir rapp. du 27 mars 1880 cl. Politique divers (?))
Spilleux retrouve l’origine et les principaux événements de la Révolution du 18 mars 1871. Il fait l’apologie de la Commune et la montre (?) mais déshonorée, succombant sous le nombre et par la trahison des mouchards versaillais. Le jour de la revanche est proche, s’écria l’orateur ; j’engage les citoyens possesseurs de fusils à ne pas s’en désarmer. (voir rapp. 22 mars 1880. Les Cosmopolitans, la fête du 18 mars)
Source : Archives de la ville de Bruxelles. POL Dossiers individuels. POL 708