Compagnie de Liège

Lieutenance de Verviers

Rapport n°66

Le 19 mai 1887, vers 1 heure 40 du matin, trois détonations (deux petites et une plus forte) se sont produites près du Palais de justice. On a constaté que des cartouches avaient fait explosion dans un coin contre la porte d’entrée du palais ; les vitres de cette porte ont volé en éclats ; il n’y a pas d’autre dégât.

Un nommé Keschestges Emmanuel, 19 ans, tailleur d’habits, rue du Palais, 3, qui écrivait à sa fenêtre, a entendu les trois détonations et a vu in individu, vêtu d’un bourgeron, se dirigeant en courant vers la rue du Midi.

Les recherches n’ont pas abouti jusque maintenant.

On a trouvé sur les lieux des petits morceaux de sorte de terre d’argile et un morceau de journal qui seront analysés pour déterminer de quoi se composait les cartouches.

Le 19 mai 1887, à 10 heures du matin.

Source : Archives de la province de Liège. Sûreté publique. 1ère partie XV C2

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La dynamite à Verviers

On nous écrit de Verviers, 19 mai :

Cette nuit, à 1 heure ½ du matin, une explosion formidable a réveillé en sursaut les habitants dans le voisinage du Palais de justice, à Verviers.

Une cartouche contenant de la dynamite ou un autre corps explosif avait été placée par un individu malfaisant contre l’une des portes du tribunal. Les vitres des deux battants de la porte ont volé en éclat ; leurs fragments, presque pulvérisés jonchent la salle des Pas-Perdus.

Les vitres de la porte voisine et çà et là quelques carreaux des fenêtres ont été également brisés.

La porte elle-même semble avoir peu souffert ; seul l’un des chambranles contre lequel la cartouche était placée s’est quelque peu séparé du mur.

Contre le montant de pierre on constate les traces de l’explosion : des rayons jaunes partent du sol et se dirigent en éventail vers le haut ; la terre glaise qui enveloppait sans doute le corps explosif est tassée contre l’encoignure de la porte ou projetée en taches sur la paroi de la porte.

Il est probable que l’explosion s’est faite surtout dans la direction de la rue, sans quoi on aurait de plus graves dégâts à déplorer.

Il paraît qu’un voisin, encore au travail à l’heure où l’explosion s’est produite, a vu un individu s’enfuir dans la direction de la rue du Midi ; il l’aurait poursuivi quelque temps, puis celui-ci aurait disparu.

Un gendarme est posté devant la porte du Palais. Dès la première heure, la foule se masse devant le Palais, émue de cet incident.

Espérons que la police réussira à mettre promptement la main sur le coupable et que la série des méfaits qui a naguère commencé par la mutilation des croix apposées en divers endroits de la ville sera promptement arrêtée.

La Meuse 20 mai 1887

Verviers

Rien de nouveau sur l’explosion de dynamite au Palais de justice. L’analyse chimique établit que les débris de cartouche retrouvés contenaient du fulmicoton et de la nitro-glicérine.

La Meuse du 23 mai 1887