
Compagnie de Liège
Gendarmerie
Un meeting auquel assistaient environ 500 personnes s’est tenu hier 27 courant, vers 7 heures ½ du soir, au local de la Populaire. Le citoyen Wysmans de Bruxelles y a seul pris la parole. Il a traité la question du parlementarisme. Un parlement, dit-il, est un aréopage d’individus qui gouvernent le pays.
L’ouvrier n’a besoin d’être sous la tutelle d’aucune espèce de Gouvernement. Quelque soit la forme de ce dernier, il est quand même impuissant à remédier à la crise industrielle que nous traversons. Pour nous le seul moyen d’arriver à l’émancipation de l’ouvrier est la révolution sociale. L’ouvrier n’a pas besoin de maître et la tendance de la fin du 19e siècle est au Communisme, non pas un communisme de couvent ou de caserne, mais un Communisme libre qui met à la disposition de tous les produits récoltés ou fabriqués en commun, laissant à chacun la liberté de les consommer comme il lui plaira. Telle est la solution vers laquelle doivent tendre tous nos efforts.
La séance a été levée à 9 heures ½ sans incident. La présence d’aucun militaire n’a été remarquée dans l’auditoire.
Le 28 novembre 1887, à 9 heures du matin.
Source : Archives de la province de Liège. Sûreté publique. 1ère partie XV A 78
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