République française

Préfecture de police

Cabinet

1er bureau

Paris le 25 juillet 1895

Extrait d’une correspondance signée Finot, classé au dossier 350.000-1

Le groupe naturien donnera samedi soir, salle de la Tartine, rue Lepic, une conférence qui sera faite par les compagnons Gravelle et Rappelin, ancien (?) secrétaire du commissariat et de la Bourse du travail d’Alger.

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Préfecture de police

Direction générale des recherches

2e brigade

Cabinet

1er bureau

Réunion du groupe les naturiens

Paris, le 28 juillet 1895

Rapport

Une réunion du groupe Les naturiens a eu lieu hier soir au local habituel, salle Denis 11 rue Lepic.

Il y est venu une cinquantaine de personnes.

Gravelle a préconisé le retour à l’état primitif en entrant dans des d »tails sur les jouissances que la vie à l’état naturel pourrait donner.

Noël* Bertier a fait remarquer qu’elle ne voyait pas trop, pour la femme, une amélioration de son sort dans les rêves des Naturiens. Elle craint, qu’au contraire, comme cela se constate parmi les sauvages et les jeunes civilisations, la femme soit l’esclave.

Louis Martin, Félix Bariol et un nommé Gilbert font à Gravelle des objections sur l’impossibilité du retour à une société primitive et ils en mettent en doute les bienfaits.

Dubois veut parler de la grève générale, mais on lui fait observer qu’on n’est pas réuni pour faire de la politique.

Napoléon Garuwsky a lu des passages de ses élucubrations sur l’état naturel et contre l’état de chose actuel.

Vu l’heure avancée on l’a prié de remettre la fin à la prochaine réunion.

Une petite tombola avait été tirée pendant la soirée.

Le commissaire de police.

Archives de la Préfecture de police Ba 1508

*Prénom exact figurant dans le rapport

Lire le dossier Les Naturiens, des anarchistes précurseurs de l’écologie politique