Né vers 1880 ; ouvrier agricole ; anarchiste à Aiglemont (Ardennes) et à Paris.
Le 14 juillet 1907, une bande d’une quinzaine de jeunes gens, en groupe compact, cheminaient à travers la foule en chantant. Ces manifestants, tous vêtus d’une certaine manière et portant les cheveux assez longs, étaient des compagnons de l’anarchiste Libertad. Ils chantaient « A bas la guerre » de Noël Reybar, et distribuaient des bulletins portant des inscriptions libertaires.
Les gens autour d’eux paraissaient indifférents à leur manifestation.
Il n’en fut pas de même quand ils eurent gagné le boulevard de la Chapelle. Trois cents personnes environ se mirent à suivre les compagnons et à chanter avec eux.
La police se porta au-devant de la colonne des manifestants pour lui barrer le passage et la disloquer.
Huit agents rejoignirent les amis de Libertad rue de la Charbonnière. Ils leur intimèrent d’avoir à cesser leur chant, mais sans succès. Forts de leur nombre, les manifestants se mirent à les invectiver. Les policiers s’élancèrent alors pour arrêter ceux qui leur semblaient être les meneurs. Une bagarre s’ensuivit, au cours de laquelle des horions furent échangés de part et d’autre.
La victoire resta, néanmoins, aux gardiens de la paix qui, après avoir dispersé les tapageurs, en appréhendèrent cinq, qu’ils conduisirent au poste. Parmi eux se trouvait Jean Vermorel, vingt-cinq ans, demeurant rue Lamarck. S’agissait-il d’une erreur du Petit Parisien sur l’âge de Vermorel ou d’une homonymie ?
Le dimanche 7 juin 1908, jour de la Pentecôte, à la colonie d’Aiglemont, Vermorel et Lefèvre semaient des betteraves. Des compagnons de Nouzon, dont Emile Roger, en visite, venaient discuter avec Lefèvre et les regardaient travailler un moment. Toute la journée du dimanche passe en divers travaux agricoles, jusqu’à 17 ou 18 heures.
Le dimanche soir un vol était commis chez un dentiste à Charleville par deux familiers de la colonie Paret et Thiry. Le juge d’instruction soupçonna pendant une temps Samuel Lefèvre, un colon d’Aiglemont d’être complice du vol.
Afin de vérifier l’alibi de Lefèvre, il se présenta à la colonie le 1er août 1908, mais n’y trouva que Jean Vermorel, tous les autres membres de la colonie ayant quitté les lieux définitivement (sauf le Russe qui était descendu à Charleville à ce moment-là). Vermorel fut interrogé dans la grande salle de la maison en fibrociment.
Resta-t-il jusque la fin de la colonie en 1909 ?
Dans la rubrique « Trois mots aux amis » de l’anarchie du 28 octobre 1909, paraissait cette brève : « Aicard, Bachelet, Vermorel, Derrlot, Ferrarris. Lettres pour vous aux Causeries. »
SOURCES :
Archives départementales des Ardennes 3 U 2385 — Le Petit parisien 16 juillet 1907.