Compagnie de Liège
Lieutenance de Verviers
Le 18 mars 1886, un meeting a eu lieu chez Decourly, café du Midi à Dison, par les Cercles d’études sociales de Dison et L’Etincelle de Verviers. Ont pris la parole successivement : 1° Davister Jean, bouquiniste à Verviers. Il engage l’assemblée à écouter les contradicteurs comme les orateurs de son parti.
2° Davister Guillaume, frère du précédent, bouquiniste à Verviers : la classe ouvrière est plus lâche que les animaux car ces derniers prennent leur nourriture où ils la trouve. Les magasins regorgent de marchandises, pourquoi ne nous emparons-nous pas de cette production qui nous appartient, pour nourrir nos enfants ? Commençons par briser les machines et les métiers qui coupent les bras de l’ouvrier, car les manifestations pacifiques n’ont amené aucune amélioration au sort de l’ouvrier.
3° Mouier de Bruxelles, démontre que la presse a blâmé et traité de voyous les meneurs des manifestations de Liège et Charleroi, que pour lui, les voyous, ce sont les maîtres et la bourgeoisie. Il termine en invitant les ouvriers à suivre l’exemple de leurs frères de Liège et de Charleroi.
4° Fils, tisserand à Verviers, recommande à l’assemblée de bien retenir ce que viennent de dire les orateurs précédents et engage vivement les ouvriers à lutter contre la gendarmerie, la police et les autorités : « Nous avons tous prêché la révolution sociale à nos frères de Liège et de Charleroi, pourquoi ne voudrions nous pas à leur aide en les imitant ?
Davister Guillaume engage les ouvriers à se réunir demain lundi, à 8 heures du soir à la salle de l’Alhambra à Verviers, qu’à la suite du meeting qui y sera donné, on imiterait les actes passés à Liège et Charleroi et « advienne que pourra ». La majorité de l’auditoire a applaudi et répondu « nous y serons ». Environs 130 personnes assistaient à la réunion. L’ordre n’a pas été troublé.
28 mars 1886
Source : Archives de la province de Liège. Sûreté publique. 1ère partie XV A 45